«Nous ferons face à un tsunami en janvier prochain », avertit Ajay Beedassee, président de la SME Chambers. Il craint que sans un soutien du gouvernement, plusieurs PME n’auront d’autre choix que de mettre la clé sous le paillasson. Raison pour laquelle la SME Chambers, qui regroupe autour de 80 petites et moyennes entreprises (PME) réclame une réunion urgente avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth, suivant la hausse du salaire minimum, qui passe de Rs 11 575 à Rs 15 000 à partir de janvier 2024. Ses dirigeants étaient face à la presse hier, au Gymkhana Club à Vacoas.
Ajay Beedassee dénonce l’absence de consultation avec la SME Chambers. « Nous ne sommes pas contre une hausse salariale, mais au lieu de nous mettre devant un fait accompli, le gouvernement aurait pu nous consulter au préalable pour discuter de nos problèmes et voir comment nous venir en aide car nous sommes un gros pourvoyeur d’emplois à Maurice. »
Selon le président de la SME Chambers, plusieurs PME qui commencent à peine à relever la tête après la COVID-19 se voient confrontées du jour au lendemain à une hausse conséquente de leurs dépenses. « Avec la hausse du salaire minimum, ajoutée au paiement de la compensation salariale, sans compter la hausse des matières premières et d’autres dépenses, je me demande pendant encore combien de temps, ces PME pourront tenir le coup. »
Avec la hausse du salaire minimum, en sus du paiement de la CSG, NSF et PRGF entre autres, les dépenses des petites entreprises pourraient connaître une hausse allant jusqu’à 45 %, avance, lui, Dev Santchurn, directeur de Julien R. Selon lui, les petits et moyens entrepreneurs n’auront que deux choix : fermer boutique ou augmenter les prix de leurs produits. Or si des PME optent pour la seconde solution, elles risqueraient de perdre une bonne partie de leurs clients, fait-il valoir.
Répercussions néfastes
Face à cette situation, Maya Sewnath, directrice de SSS Furniture, regrette que les PME ne siègent ni sur le comité tripartite pour le calcul de la compensation salariale, ni sur le National Wage Consultative Council. « J’ai l’impression que contrairement à ce qu’il dit, le gouvernement n’a pas à coeur les PME », lance-t-elle.
Selon elle, la hausse du salaire minimum à Rs 15 000 aura des répercussions néfastes non seulement sur les emplois mais aussi sur la compétitivité des produits des PME tant sur le marché local qu’international. « Sur le marché local, on arrive difficilement à faire face à la concurrence des produits importés. Je m’attends à ce que les autorités prennent des mesures pour nous soutenir comme par exemple une exemption de la Taxe à valeur ajoutée. »
De son côté, Yusuf Sooklall, consultant de la SME Chambers, lance un appel pour que le ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives, Sunil Bholah, facilite une rencontre avec le Premier ministre afin que les petits et moyens entrepreneurs puissent lui exposer leurs problèmes.
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