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Hausse des prix : faut-il s’attendre à pire ?

Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs. Rajiv Servansingh, directeur général de la STC.

Après l’augmentation de 33 % du prix du gaz ménager, les consommateurs mauriciens sont inquiets. D’autres annonces désagréables vont-elles suivre ? Du côté de la State Trading Corporation, on se veut rassurant. Mais on ne convainc pas tout à fait. C’est ce qui ressort des échanges dans l’émission « Au cœur de l’info » ce mardi. 

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Les invités d’Elodie Domun et d’Al Khizr Ramdin dans l’émission « Au cœur de l’info », ce mardi 19 avril, se sont penchés sur l’augmentation du prix du gaz ménager et son impact sur les consommateurs. 

La hausse de 33 % du prix de la bonbonne de gaz à Maurice résulte de la situation qui prévaut à l’international, engendrée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. La State Trading Corporation (STC), dont le Subsidy Reserve Fund est à sec, n’est plus en mesure de subventionner le gaz à hauteur de Rs 500 par bonbonne de 12 kg. « La tonne de gaz coûte aujourd’hui environ 960 dollars. Le gouvernement a subventionné le gaz à hauteur de Rs 1 milliard en 2020/2021. Il n’est plus possible de continuer ainsi et nous passons d’une subvention de Rs 500 à Rs 440 par bonbonne », explique Rajiv Servansingh, directeur général de la STC. 

Cette explication ne satisfait pas Jayen Chellum. Le secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice déplore un manque de transparence de la part de l’organisme public. « Lorsque le coût du gaz ménager augmente, la STC donne des informations en vrac. De ce fait, nous avons écrit une lettre à l’organisme pour avoir plus de précisions », indique-t-il. 

Comment en est-on arrivé à cette perte de pouvoir d’achat insoutenable pour les plus vulnérables et la classe moyenne ? Pour l’ancien ministre du Commerce Cader Sayed-Hossen, c’est « le résultat d’une mauvaise gestion de l’économie pendant les cinq à six dernières années ». Il propose que la STC ait un rôle plus important à jouer pour tenter d’inverser la vapeur. 

Cependant, Rajiv Servansingh se veut rassurant : « Il ne devrait pas y avoir de nouvelle hausse du prix du gaz ménager cette année. Le riz et la farine ne devraient pas non coûter plus cher aux ménages. » La STC, précise-t-il, a le devoir de gérer la situation de crise, sans amplifier les difficultés de la population. 

Quant à Jayen Chellum, il craint que le pire reste à venir. D’où l’importance, selon lui, que le gouvernement intervienne pour éviter une crise sociale.

Subventions : un déficit de Rs 2,8 milliards

Rajiv Servansingh explique que l’an dernier, la STC a collecté Rs 2,2 milliards sur la vente de carburant, qu’elle a reversées sous forme de subvention sur le même produit. Cependant, au total, la subvention du carburant par l’organisme a coûté Rs 5 milliards. Ce qui fait un déficit de Rs 2,8 milliards.

En chiffres

  • 1 mois et demi : C’est le temps qu’une famille moyenne utilise une bonbonne de gaz de 12 kg, selon la STC. 
  • Rs 1 milliard : La subvention du gaz par l’État est passée de Rs 162 millions en 2016/2017 à plus de Rs 1 milliard en 2020/2021. Elle était de Rs 752 millions en 2019/2020.
  • Rs 985 millions : Total de la subvention sur la farine en 2020/2021.
  • Rs 155 millions : Total de la subvention sur le riz en 2020/2021.
  • Rs 500 millions : Pertes encourues par la STC sur les dernières 40 000 tonnes de produits pétroliers achetées alors que le cours du baril de pétrole Brent était à 118 dollars.  
 

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