Avec l’augmentation des prix de l’essence et du diesel cette semaine, nombre de Mauriciens devront augmenter leur budget de transport. Combien dépenseront-ils en plus ? Sortons nos calculettes. 

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…si vous voyagez en voiture

Avec le prix de l’essence qui passe de Rs 47,30 à Rs 52 le litre, les automobilistes devront payer entre Rs 470 et Rs 1 170 additionnelles chaque mois pour leur consommation d’essence. 

…si vous prenez un taxi

Les chauffeurs de taxi, regroupés au sein de la Taxi Proprietors’ Union, comptent se réunir ce jeudi pour décider s’ils augmenteront leurs tarifs ou pas. « Nous nous attendions à ce qu'il y ait une augmentation des prix du carburant, mais pas de cette envergure. Malheureusement, ce sont les clients qui devront en faire les frais si nous augmentons nos tarifs », indique Raffick Bahadoor, président de la Taxi Proprietors’ Union. S’ils augmentent leur prix, il faudra s’attendre à payer un simple ‘local’ à Rs 125 voire Rs 150 contre Rs 100 actuellement. 

Vans scolaires : les tarifs resteront inchangés 

« La hausse des prix du carburant aura un impact sur nos coûts d’opération. Toutefois, nous avons décidé de ne pas augmenter nos tarifs d’autant plus que ceux-ci avaient été révisés à la hausse au mois de janvier », affirme Shameem Sahadut, secrétaire et porte-parole de l’association School Bus Owners. À savoir que les parents déboursent actuellement entre Rs 500 et Rs 1 800 par mois pour les vans scolaires (Ndlr : le montant varie en fonction du trajet et de la distance à parcourir pour emmener l’enfant à l’école).  

L'impact sur l’allocation de transport

Dépendant du trajet effectué, un employé doit prévoir entre Rs 440 et Rs 1 480 par mois s’il voyage par autobus tous les jours en excluant les week-ends. Ces frais sont, toutefois, remboursés par son employeur. Certains travailleurs bénéficient aussi d’une allocation de transport s’ils viennent sur leur lieu de travail en voiture. Avec la hausse du prix de l’essence, les entreprises vont-elles ajuster les frais de transport des employés qui viennent travailler en voiture ? 

« Cela va dépendre des compagnies. Il faut savoir que l’allocation de transport est révisée à des fréquences établies, bien souvent dans le cadre des révisions salariales », explique Pradeep Dursun, le Chief Operating Officer de Business Mauritius. Ainsi, avance-t-il, les compagnies qui vont réviser les salaires de leurs employés prendront en considération l’augmentation des prix du carburant. « Par contre, dans les autres cas, il n’y aura pas de changement sauf si la hausse s’accentue au fil des prochains mois », fait-il ressortir. 

Une hausse du ticket d’autobus réclamée 

Les opérateurs regroupés au sein de la Mauritius Bus Owners’ Cooperation Federation (Ndlr : la fédération dispose d’un total de 800 autobus) se réunissent ce mardi. Ils décideront du quantum d’augmentation du ticket d’autobus et feront parvenir leurs revendications au ministère des Finances et à celui du Transport. « Nous sommes toujours en train de calculer les chiffres. Une chose est sûre, la hausse demandée sera conséquente d’autant plus que le prix du ticket est resté inchangé depuis août 2013 », avance Sunil Jeewoonarain, le secrétaire de la fédération. Or, ajoute-t-il, le prix du diesel a augmenté à trois reprises entre août 2013 et mai 2018. « Par ailleurs, le salaire des travailleurs a grimpé de 19 % durant cette période sans compter que le coût du caoutchouc et des pièces de rechange a augmenté parallèlement », souligne notre interlocuteur. 

Pour Sunil Jeewoonarain, le gouvernement a deux options : augmenter le ticket d’autobus ou accorder des subsides aux opérateurs individuels au même titre que les compagnies d’autobus. « Il y a une politique de deux poids, deux mesures de la part des autorités. Les compagnies d’autobus obtiennent des subsides sur le diesel alors que ce n’est pas le cas des petits opérateurs qui sont regroupés dans les sociétés coopératives. C’est injuste ! Nous espérons que le gouvernement ne fera pas la sourde d’oreille à nos revendications », insiste-t-il. 

Les compagnies d’autobus ne sont pas en reste. « Nous comptons nous réunir quant à la marche à suivre suite à l’augmentation du prix du carburant. Nous comptons soumettre nos revendications au ministère de tutelle d’ici à la semaine prochaine. Ce sera, toutefois, aux autorités de décider si elles vont augmenter le ticket d’autobus ou accorder des subsides aux opérateurs afin qu’ils puissent couvrir les dépenses additionnelles», explique Uday Raj Gujadhur, Manager de la Mauritian Bus Transport. « Nous avons informé les autorités de l’impact de cette hausse sur nos coûts d’opération. Nous attendons maintenant leur décision », indique-t-on chez l’United Bus Service.