Dans le milieu du travail, on craint que les récentes hausses des prix du carburant aient un effet boule de neige sur le commerce en général.
Il habite à Rivière-du-Rempart et travaille à Port-Louis. Kevin fait le trajet aller-retour tous les jours à motocyclette. C’est plus pratique pour lui compte tenu de ses déplacements, souvent tard dans la nuit. « Je bénéficie d’une allocation essence de Rs 4 300 et ma note mensuelle d’essence s'élève à Rs 4 200 si j’utilise ma motocyclette et à Rs 6 500 si je prends la voiture pour aller travailler, explique-t-il. C’est ce que je fais quand il pleut. Au final, en moyenne, je dépense Rs 150 par jour si je me déplace à moto et Rs 225 en voiture. »
S’il est quasi certain que la compagnie reverra ses allocations de transport à la hausse, il craint néanmoins que ses frais en carburant pour les déplacements familiaux augmentent de Rs 3 000 par mois. Il s’inquiète des conséquences qu'aura cette hausse drastique des prix des carburants sur la vie des consommateurs en général. « Déjà les boulangers et les propriétaires des autobus individuels réclament une augmentation », dit-il. Kevin appréhende aussi une hausse du prix du transport scolaire. « Cette augmentation est un coup de massue sur la tête des consommateurs », dit-il. Il n’est pas d’accord avec la décision unilatérale des pompistes concernant les charges sur l’achat du carburant avec des cartes bancaires. « Ils savent que les automobilistes doivent obligatoirement acheter de l’essence ou du diesel et ils imposent leurs propres règlements, argue-t-il. Je souhaite que le gouvernement les ramène à la raison. »
faire face à la concurrence
Satiam, directeur d’Ocean Planet Ltd, une entreprise de travaux de plomberie, de rénovation et travaux électriques, entre autres, se plaint de la hausse des prix des carburants qui aura une répercussion directe sur ses activités professionnelles. De par la nature de son travail, il doit se déplacer à travers le pays et il estime que ses frais de carburant augmenteront par au moins Rs 800 par mois. « Pour couvrir ces dépenses additionnelles, je n’ai d’autre choix que de passer au moins 50 % de la note à la clientèle, avoue-t-il. Je préfère faire moitié moitié afin de pouvoir faire face à la concurrence. »
De son côté, Kinsley, petit entrepreneur en maçonnerie, affirme être frappé de plein fouet par cette augmentation qu’il trouve exagérée. Il a donc décidé d’utiliser sa voiture le moins possible pour ses activités professionnelles et de se déplacer à moto. Du coup, ses ouvriers sont contraints de voyager par autobus avec pour conséquence, une incidence certaine sur la production. « Ils arrivent en retard le matin et quittent le travail plus tôt dans l’après-midi pour avoir un bus et rentrer chez eux. »
Il se plaint aussi du fait que le coût du transport de ses matériaux de construction a augmenté. « Les camionneurs réclament en moyenne Rs 100 en plus depuis les récentes augmentations des prix des carburants, explique Kinsley. Je suis le seul à en subir les frais étant donné que j’ai déjà un contrat avec ma clientèle et je n’écarte pas la possibilité d’inclure une partie des frais du transport dans les nouveaux contrats de construction. »
Kursley craint que l'augmentation drastique des prix des carburants n'ait des effets néfastes dans le commerce en général avec une hausse des frais du transport des marchandises. Cela aura également un impact sur la vie des travailleurs, estime Anand, un employé de bureau. Selon lui, plusieurs familles limiteront leurs déplacements en voiture autant que possible dans un premier temps mais une fois le choc passé, la vie reprendra son cours. « On sait qu’à chaque hausse du prix des cigarettes et des boissons alcoolisées, les gens rouspètent sans pour autant diminuer leur consommation, mais la hausse du prix des carburants est exagérée même si elle se situe dans un contexte international. »
Manifestation ce samedi
Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des Consommateurs de l’île Maurice (ACIM), a vivement condamné les récentes hausses du prix du carburant. Il invite les consommateurs à une manifestation pacifique, ce samedi 19 mai, dans les rues de Rose-Hill afin de forcer le gouvernement à revenir sur sa décision. Jayen Chellum lance un appel pour que le gouvernement revoie à la baisse les taxes et les contributions qui sont imposées sur les produits pétroliers.
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