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Hausse des prix ce lundi : nouveau coup dur pour le porte-monnaie du consommateur

Un des importateurs de riz Basmati évoque des difficultés pour obtenir cette denrée car la production a baissé de 40 % en Inde.

Les prix du riz, des médicaments et autres produits surgelés vont connaître une hausse de 10 % à 15 % bientôt. Si cela prendra effet dans les jours à venir, en revanche les prix de plusieurs produits surgelés prendront l’ascenseur dès ce lundi 4 avril 2022. 

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Le porte-monnaie du consommateur va prendre un sale coup, déjà ce lundi, avec une hausse des prix de certains produits surgelés et aussi dans les jours qui viennent, avec une majoration des prix de plusieurs autres commodités. Les importateurs tirent aussi la sonnette d’alarme. Selon certains, il devient de plus en plus difficile de se procurer des produits de consommation ou autre sur le marché mondial. La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’est pas le seul facteur à les affecter. Il y a la hausse des prix des produits pétroliers, sans compter le coût du fret qui ne cesse d’augmenter de jour en jour. Alan Ganoo, ministre du Transport et ministre des Affaires étrangères par intérim, a laissé entendre, ce samedi, qu’avec la guerre en Ukraine, l’on devra s’attendre à «une deuxième vague d’augmentations des prix». 

Fret : de USD 5 400 à USD 7 050

Selon Altaaf Damree, directeur général d’Ashfaaq and Co Ltd - compagnie qui importe du riz basmati et des grains secs -, le pays risque de souffrir par rapport à l’approvisionnement en riz. « La production a baissé de 40 % en Inde. Maurice devrait souffrir jusqu’à la fin de novembre 2022 » prévient-il. Ajouté à cela, dit-il, trouver des navires pour l’acheminement des produits est un autre gros casse-tête. « Aussi, le dollar ne cesse de s’apprécier. Cela coûte, aujourd'hui, pour affréter un navire, USD 7 050 contre USD 5 400 l’année dernière », soutient Altaaf Damree. C’est la même chose pour les prix des grains secs qui sont importés d’Australie, ajoute le directeur.

Pritam Dabydoyal, directeur de P&P International, indique, de son côté, que la situation va empirer dans les mois à venir. « Il n’y a pas assez de dollars sur le marché. Des commandes ne peuvent ainsi être passées à temps. Il faut attendre que le gouvernement, à travers la State Trading Corporation (STC), importe des produits stratégiques pour soulager la population », dit-il. « Le droit de douane imposé sur les produits importés d’Égypte a été néfaste pour les importateurs, ajoute-t-il. « Maintenant, il faut se tourner vers d’autres pays et les prix ne sont pas les mêmes ».

Un autre importateur, Jayen Veerapen, directeur de J.M. Veerapen Ltd, abonde dans le même sens. Lui n’a pu s’approvisionner en riz basmati, vu le manque en Inde. « Avec ce qui se passe à l’international, un petit marché comme Maurice a de quoi s’inquiéter. Le Canada et l’Australie préfèrent exporter des grains secs vers des pays qui en achètent en grande quantité. L’autre souci pour Maurice, c’est l’incertitude d’avoir un navire. Par contre, les pays qui importent en masse ne font pas face à ce problème », dit-il.

Le gouvernement mauricien a, selon un autre importateur, décidé de contrôler le prix de plusieurs commodités de base. « Avec la dépréciation de la roupie, plusieurs importateurs ne peuvent travailler. Du coup, le gouvernement devra laisser les prix de plusieurs produits augmenter. Je ne crois pas qu’il pourra soutenir ce subside de Rs 500 M pendant encore longtemps », fait-il comprendre. « Il faudra casquer pour avoir des produits, sinon, les importateurs vont cesser leurs opérations. Ils sont déjà sous pression. On peut se retrouver dans une situation où, même avec de l’argent, on ne pourra avoir nos produits. Le gouvernement doit agir vite », prévient l’importateur.

Blocage de prix temporaire

Selon l’économiste Takesh Luckho, en tant que pays importateur, on ne peut contrer la « imported inflation ». Il y a, dit-il, des solutions à long et court termes. Sur le long terme, la diversification de nos sources d’importation est préconisée. Sur le court terme, les autorités doivent aider la population. « Il est maintenant temps de revoir certaines taxes imposées sur les carburants », dit l’économiste. « C’est une bonne chose que le gouvernement soit venu avec un subside qui aide ceux au bas de l’échelle, mais qu’en est-il de la ‘middle class’ ? » Selon lui, il faut « un blocage temporaire des prix de plusieurs produits comme cela se fait en Europe pour aider la population ». 

Hausse de 10 % à 15 % du prix des médicaments

Siddique Khodabocus, président de l’Union des Pharmaciens, aussi président des petits et moyens importateurs de médicaments, explique qu’il y aura une hausse des prix des médicaments, car le prix du pétrole ne cesse d’augmenter. « En Inde, les fournisseurs nous ont récemment fait savoir qu’il y aura une hausse conséquente du coût du fret » dit-il. D’après ses calculs, une hausse de 10 % à 15 % n’est pas à écarter. 

Ashvin Bundhun, directeur d’Hyperpharm, ajoute que cette pression sur les importateurs a été constante ces deux dernières années. « Le prix des médicaments ne cesse d’augmenter aussi bien que celui du fret. Depuis la COVID-19, le coût du fret ne se stabilise pas, mais a tendance à prendre la courbe ascendante. En Inde, il a augmenté de 100 % et en Chine de 200 %. C’est assez logique que les prix des médicaments seront en hausse ».

Révision de la marge de profits

Il y a du pain sur la planche pour le gouvernement avec la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Surtout quand la quasi-totalité des produits que le pays consomme est importée. Au Bâtiment du Trésor, on laisse entendre que les importateurs seront appelés à revoir leur marge de profit dans un élan de solidarité. « Quand plusieurs compagnies étaient en difficulté, le gouvernement les a aidées. Ainsi, il est maintenant temps de renvoyer l’ascenseur et d’aider la population. Des formules seront travaillées, où les importateurs et les consommateurs en sortiront gagnants », fait-on comprendre dans les milieux concernés. Face à la flambée des prix, l’État avait débloquer Rs 500 millions en vue de soulager les ménages face à la cherté de la vie. Grâce à cette subvention, les prix de 243 produits et marques avaient été revus à la baisse le 12 juillet 2021.

À partir de ce lundi 4 avril : 5 % à 10 % de plus pour des surgelés

Des produits surgelés coûteront plus cher à partir de ce lundi 4 avril. On note une hausse de 5 % à 10 %. Les Beef et Chicken Burgers, les boulettes de poisson ; la viande hachée et les saucisses de la marque Dewfresh sont concernés, tout comme les poissons de la marque Maremer. Le kilo de Lune Doré passe à Rs 241, alors que le kilo d’Empereur coûtera désormais Rs 276.

Pour une boîte de 8 Beef Burgers ou 4 Beef Burgers Jumbo de la marque Dewfresh, il faudra débourser Rs 204. Idem pour le sachet de 10 Beef Burgers’. Les ‘Dewfresh Mutton Burgers coûteront également plus cher : Rs 176 pour un sachet de quatre. Le prix des boulettes de poisson Dewfresh prend aussi l’ascenseur. Le sachet de 200 grammes se vendra à Rs 60, alors que celui d’un kilo coûtera désormais à Rs 259. Les Fish Longs sont en vente à Rs 142 pour un sachet de 500 g. Quid de la viande hachée ? Pour le bœuf, ce sera une somme de Rs 162 pour un sachet de 450 grammes et Rs 330 pour de la viande de mouton (450 g). Le sachet de saucisses (8) de bœuf Dewfresh coûtera désormais Rs 165, alors que les saucisses de porc se vendront à Rs 98 (225 g) et Rs 159 (450 g).

 

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