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Hausse de cas de la COVID-19 - Sorties malgré le variant Delta : inconscience ou résignation ? 

Malgré le nombre de cas de COVID-19 et la présence du variant Delta, ils étaient nombreux à être de sortie durant le long week-end qui s’est écoulé. Plages et centres commerciaux étaient bondés. Cela signifie-t-il que les Mauriciens n’ont plus peur ? Est-ce de l’insouciance ? Ou alors se sont-ils résignés à devoir vivre avec le virus ? 

Plages pour certains. Centres commerciaux pour d’autres. Hôtels pour d’autres encore. Ils étaient nombreux à sortir pour profiter du long week-end engendré par les jours fériés qui se sont succédé au début de la semaine dernière. Ces endroits grouillaient de monde malgré l’épée de Damoclès qu’est la COVID-19 au-dessus de leurs têtes et le danger du variant Delta. 

Des questions se posent dès lors : les Mauriciens ont-ils toujours peur du virus ? Sont-ils conscients des risques qu’ils prennent ? Ces risques sont-ils calculés ? Est-ce de l’inconscience ? Ou se sont-ils tout bonnement fait une raison en se disant qu’il faut vivre avec le virus ? Le Défi Quotidien a interrogé plusieurs d’entre eux, à l’instar de Jusbeer qui a décidé de passer ce long week-end hors de la maison avec ses proches et ses amis. 

« Pour éviter de contracter le coronavirus, un choix s’offre à nous : celui de se faire vacciner et d’observer les gestes barrières pour prévenir tout risque de contamination. Sans compter une prise maximale de précautions », indique d’emblée la mère de famille. 

Raison pour laquelle ils ont préféré de ne pas se rendre sur les plages qui, comme ils l’avaient anticipé, étaient bondées. Ils ont opté pour un séjour à La Pointe Villas, à Pointe-aux-Canonniers. Lieu qui accueille les personnes vaccinées et majoritairement les touristes en vacances au pays. « Ici, avec les protocoles sanitaires stricts en vigueur, nous avons une tranquillité d’esprit », confie Jusbeer. 

Elle se réjouit que ses proches et elle aient pu profiter de la piscine et se relaxer au soleil en toute quiétude. Ne craint-elle pas le pic de contamination au variant Delta ? « Avec le nombre de nouveaux cas positifs et les décès en une semaine, il est clair que nous craignons le Delta, car il est plus virulent. C’est pour cela que nous avons choisi de passer ce long week-end dans un endroit où il n’y a pas grand monde », répond-elle. 

Le gérant de La Pointe Villas avoue, quant à lui, que cela fait du bien de revoir des clients après 18 mois d’inactivité. « Nos protocoles sont stricts pour assurer la sécurité sanitaire de nos clients. Par mesure de précaution, nous accueillons uniquement les personnes vaccinées contre la COVID-19 », se targue-t-il. 

Ce n’est toutefois pas le cas partout, notamment sur les plages où sont présents vaccinés et non-vaccinés. Tout le long de la plage de Mont-Choisy, noire de monde le mardi 2 novembre, des tentes étaient érigées. Les campeurs étaient nombreux. Les pique-niqueurs aussi, se détendant sous des marquises ou des tentes improvisées avec des draps et des saris, histoire de se mettre à l’abri du soleil. 

Des éclats de rire fusaient de part et d’autre. Si certains ont profité de longues balades, d’autres, particulièrement les enfants, s’amusaient à construire des châteaux de sable avec leurs parents. La mer a été prise d’assaut par les baigneurs. Des enfants éclaboussaient avec joie leurs frères, sœurs ou cousins, comme si le temps d’une journée la pandémie n’existait plus. 

Mais le virus est bel et bien là. N’ont-ils pas peur de le contracter ? « Nous sommes tous vaccinés. Nous restons dans notre périmètre. Nous ne côtoyons pas les autres campeurs », confie Joshua, venu camper avec ses amis. 

Rencontré à l’ombre des filaos, il concède qu’il peut à tout moment être infecté. « Je suis conscient des risques de contamination, surtout avec le relâchement dans le respect des gestes barrières dont nous avons été témoins depuis que nous campons sur la plage. Mais nous prenons nos précautions », a expliqué le jeune cadre. 

La plage de Mont-Choisy a été prise d’assaut durant le long week-end.
La plage de Mont-Choisy a été prise d’assaut durant le long week-end. 

Il a ajouté qu’ils ne peuvent pas rester continuellement à la maison. « Nous devons apprendre à vivre avec le virus, mais en agissant de façon responsable afin de ne pas mettre la santé des gens en péril. Tout est une question d’adopter le bon comportement en cette période de pandémie. »

Pour lui, après les deux confinements, il était impossible de ne pas sortir de la maison pour prendre l’air ou faire des activités. « Nous avons profité de ce long week-end pour venir à la plage. Car nous allions nous ennuyer à la maison. »

Ashvin, qui est aussi un des campeurs, soutient qu’il ne veut pas être fataliste mais nul n’est protégé du virus. Il a ajouté que bien qu’il soit à cheval sur les précautions sanitaires, il suffit malheureusement d’un rien pour être contaminé. Surtout à cause de ceux qui enfreignent la loi de la quarantaine et agissent de manière irresponsable. 

« Les autorités nous ont demandé de nous faire vacciner et d’observer les gestes barrières. Mais nous avons constaté que même des gens vaccinés sont morts du coronavirus. Doit-on se priver des sorties uniquement par peur du virus et de son variant ou doit-on recommencer à vivre tout en prenant nos précautions ? », s’est-il demandé.

Les campeurs étaient nombreux sur la plage de  Mont-Choisy.
Les campeurs étaient nombreux sur la plage de Mont-Choisy. 

Vivre et profiter de l’instant présent. Georgina Ragavan et son mari, qui sont accaparés par le travail en semaine, ont voulu profiter de ce long week-end pour prendre l’air. Si elle s’est dit consciente que les plages étaient bondées, elle a néanmoins choisi de se balader sur la plage du Morne. « Pour éviter la foule, nous avons trouvé une partie moins fréquentée de la plage pour respirer l’air marin », s’est-elle confiée. 

Elle a ajouté que son époux et elle ont calculé leurs sorties en fonction des lieux les moins fréquentés. « On nous demande à apprendre avec le virus.

Donc, mon mari et moi avons évité du mieux que nous pouvions les endroits qui seraient remplis de monde. Au lieu d’aller faire du shopping dans les centres commerciaux où nous allons d’habitude, nous sommes partis en faire dans un Mall du Nord. Heureusement qu’à l’heure à laquelle nous sommes allés il y avait moins de monde. Puis nous avons visité le caveau du Père Laval. » 

Siven Seemeyen a profité du long week-end pour aller à la plage de Flic-en-Flac.
Siven Seemeyen a profité du long week-end pour aller à la plage de Flic-en-Flac. 

Siven Seemeyen, qui s’est rendu à la plage de Flic-en-Flac durant ce long week-end, a lui aussi pris ses précautions. « Cela fait presque deux ans que nous ne nous sommes pas rendus à la mer à cause de la COVID-19. Mes proches et moi avons voulu passer une demi-journée à la plage. Mais nous nous sommes mis loin des foules et nous avons observé les gestes barrières », a-t-il raconté. 

Mais il a concédé qu’il y avait beaucoup de personnes. « Elles étaient les unes sur les autres sous les filaos et ne respectaient pas les consignes sanitaires », a déploré le propriétaire d’un restaurant à Réduit. 

À la question de savoir si cela ne lui fait pas peur d’être sorti malgré la COVID-19 et la présence du variant Delta, il a répondu : « Nou finn anvi pran inpe ler. Depi samdi nou pe res lakaz. Viris la bizin viv ar li. Me bizin konn pran prekosion ek pa azir nimport kouma. »

Georgina Ragavan a profité d’un endroit plus calme de la plage du Morne pour faire une balade.
Georgina Ragavan a profité d’un endroit plus calme de la plage du Morne pour faire une balade. 

Direction ensuite le Riche-Terre Mall. En fin d’après-midi le mardi 2 novembre, il n’y avait pas une grande affluence, contrairement au début du long week-end. Dans le food court, des familles et des couples prenaient leur repas tandis que d’autres flânaient dans les magasins. 

C’est à l’intérieur de l’hypermarché qu’il y avait plus de mouvement. Certains étaient correctement masqués, tandis que d’autres avaient la bouche couverte mais le nez à l’air. D’autres encore ont adopté la tendance « masque-menton ». Mélina était sur place et faisait des courses avec son mari. 

« En vue de la fête de Divali, nous avons passé le long week-end qui a précédé à nettoyer la maison et à faire nos préparatifs. C’est maintenant que nous sortons pour faire nos courses. Nous nous sommes dit que comme c’est la fin des congés, il y aurait moins de monde à cette heure-ci dans le centre commercial », a-t-elle expliqué. 

Limite-t-elle ses sorties par peur de contracter la COVID-19 et le variant Delta ? « Évidemment que j’ai peur de contracter cette maladie infectieuse. Je ne sors que si c’est nécessaire, mais je prends le maximum de précautions. » Elle a dit trouver malheureux de voir quelques insouciants porter leur masque de manière incorrecte et ne pas respecter les gestes barrières. 

Georgina et son mari Raj ont passé le week-end d’avant dans des endroits moins bondés.
Georgina et son mari Raj ont passé le week-end d’avant dans des endroits moins bondés.

« Ce serait bien que tout le monde comprenne qu’il faut changer son comportement en cette période de pandémie où plusieurs cas sont enregistrés tous les jours. Au final, il y va de notre responsabilité à tous de se protéger les uns les autres de toute contamination au virus », conclut la jeune mère de famille.
 

 

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