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Hausse annoncée du tarif d’électricité - Transfert des surplus du CEB : l’ACIM réclame une enquête

Le montant des surplus réalisés par le CEB entre 2010 et 2020 est de Rs 15 milliards.
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Comment les surplus réalisés par le CEB en dix ans ont-ils été utilisés ? Leur transfert vers d’autres fonds a-t-il été fait dans le respect des procédures ? Afin d’en avoir le cœur net, l’ACIM demande à l’Utility Regulatory Authority d’enquêter.

Rs 15 milliards. C’est le montant des surplus réalisés par le Central Electricity Board (CEB) entre 2010 et 2020. Où est passé cet argent ? L’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM) a envoyé une correspondance, en date du 1er août, au Chief Executive Officer de l’Utility Regulatory Authority (URA), réclamant une enquête sur le transfert de cette somme. L’ACIM veut savoir si ledit transfert a été effectué en toute légalité et dans le respect des procédures.

Une démarche qui fait suite à la hausse proposée du tarif d’électricité. Hausse que dénonce fermement l’ACIM. Comment ont été utilisés ces surplus ? « Should the CEB have transferred it to the Consolidated Funds, our question is why should consumers of all categories pay for transfer of funds to the Consolidated or other funds. We believe that the CEB at that time should have passed a decrease in tariff to the consumers instead of keeping it almost with the same tariff. In fact ACIM had made requests to CEB to that effect in 2020 and 2021 when there was lockdown and economic downturns with increased job losses or personal revenue decreases. The CEB brought about decreases for a certain category of domestic clients », peut-on lire dans la correspondance envoyée à l’URA.

L’ACIM veut savoir si le  transfert a été effectué en toute légalité et dans le respect des procédures.

D’autre part, le secrétaire général de l’ACIM, Jayen Chellum, fait ressortir que le CEB a soumis à l’URA un « Unaudited account » avec un déficit de Rs 3 milliards pour l’année financière se terminant au 30 juin 2022. « On a matter of principle, we do not agree to the proposed tariff that there is a loss of R 3bn since the account is unaudited » est-il écrit dans cette correspondance. 

Il conteste aussi le fait que le CEB a annoncé des pertes similaires en 2023, 2024 et 2025, notamment en raison de la hausse du prix de l’huile lourde. « Comment peuvent-ils être sûrs que le prix de l’huile lourde n’aura qu’une tendance à la hausse ? » se demande Jayen Chellum. Le secrétaire général de l’ACIM estime qu’en cas de récession mondiale, une croissance mondiale en berne n’est pas à écarter, résultant en une baisse des prix des produits pétroliers suivant une demande mondiale réduite. 

Qui plus est, ajoute-t-il, un possible plafonnement des prix du pétrole russe par les pays européens et un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine pourraient faire chuter les prix. Pour toutes ces raisons, Jayen Chellum est d’avis que l’hypothèse avancée par le CEB d’une hausse du prix de l’huile lourde durant les prochaines années ne peut être retenue pour justifier une hausse du tarif d’électricité.

Nouvel accord collectif : la CEB Staff Association s’impatiente

L’accord collectif a expiré le 30 juin 2021. Plus d’un an après, les négociations collectives en vue d’un nouvel accord salarial couvrant la période du 1er juillet 2021 au 30 juin 2022 n’ont toujours pas été lancées, s’insurge Clency Bibi, président de la Central Electricity Board (CEB) Staff Association. En règle générale, les nouvelles négociations collectives doivent débuter au moins trois mois avant l’expiration de l’accord collectif en cours.

La situation est très tendue au CEB, explique-t-il. « Ce retard cause un grand préjudice aux employés à un moment de grandes difficultés économiques. Je souhaite qu’il y ait une rencontre au plus vite entre le management du CEB et le syndicat », lance Clency Bibi. 

Le syndicaliste dénonce, d’autre part, le non-ajustement de la pension des retraités du CEB, conformément à un accord entre la direction et le syndicat devant l’Employment Relations Tribunal. « Nous avons envoyé une lettre à deux reprises au management mais nous n’avons pas eu de réponse », déplore-t-il. 

La Consumer Advocacy Platform fustige le CEB

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Mosadeq Sahebdin.

La Consumer Advocacy Platform (CAP), dont le directeur est Mosadeq Sahebdin, souhaite que le CEB élargisse sa fourchette tarifaire. Objectif : permettre aux consommateurs utilisant jusqu’à 50 kWh d’électricité de bénéficier d’un tarif plus bas. 

L’actuelle fourchette tarifaire limitée à 25 kWh a été décidée « unilatéralement » par le CEB, fait valoir Mosadeq Sahebdin, en regrettant le fait que les associations des consommateurs n’ont pas été consultées. Il s’élève contre une hausse du tarif d’électricité en arguant que lorsque le prix de l’huile lourde avait connu une baisse historique, les consommateurs n’avaient pas bénéficié d’une baisse tarifaire. 

« Avec cette demande à la hausse du tarif d’électricité, le CEB semble oublier qu’il a privé les consommateurs d’une baisse des tarifs pendant des mois », explique Mosadeq Sahebdin.
De plus, indique le directeur de la CAP, le CEB a transféré Rs 7 milliards de ses réserves dans les caisses du gouvernement. « Nous sommes d’avis que les consommateurs ne peuvent maintenant payer le prix de la mauvaise gestion de cet organisme », martèle-t-il. Sans compter que le CEB ne peut imposer la TVA sur les tarifs d’électricité, poursuit Mosadeq Sahebdin.

La CAP souhaite, d’autre part, que le prix d’achat de l’huile lourde par le CEB à la State Trading Corporation soit rendu public, de même que le prix de l’électricité qu’il achète aux Independent Power Producers (IPP). À cette fin, Mosadeq Sahebdin demande que les « Purchasing Agreements » liant ces derniers au CEB soient rendus publics. 

 

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