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Haslam Choychoo: petits trophées grande mérite

Haslam Choychoo directeur de Beryl Rose
L’enseigne ne passe pas inaperçue à Coromandel. La vitrine ornée de coupes, médailles et autres trophées est mise en valeur par la rénovation en cours. Et pourtant, nuance Haslam Choychoo, 66 ans, directeur de Beryl Rose, le climat des affaires n’est plus aussi rose que celui qui prévalait dans les années 80. Haslam Choychoo gère l’entreprise depuis 1969, date à laquelle son frère aîné, Rachid, le fondateur, mit la clé sous le paillasson durant les bagarres raciales. Issu d’une famille de huit enfants, Haslam a arrêté les études en primaire et a commencé à effectuer de petits métiers, dont l’initiation à la bijouterie. La famille habite alors à route des Pamplemousses, Port-Louis. « On travaillait à la maison, à la main », se souvient-il. En 1963, Rashid ouvre une bijouterie à proximité du domicile familial, qu’il appelle Beryl Rose. Mais, quelques années plus tard, les bagarres raciales éclatent et affectent lourdement les affaires. L’année suivante, Haslam décide de reprendre le business, bien que la rentabilité ne fut pas au rendez-vous. « Il fallait rénover et enrichir l’offre. J’ai donc commencé par importer des articles de Chine et d’Europe. C’était des ‘fancy goods’. Et puis, l’économie mauricienne a commencé à s’éclaircir. » À l’époque, les grosses enseignes étaient Bijouchic, Waheed Essa et Lefébure. En 1978, Haslam ferme la boîte de la route des Pamplemousses et rouvre à la rue Desforges. Puis en 1985, il construira l’usine de Coromandel sur un terrain familial. « C’était un choix stratégique, à équidistance de Port-Louis et de Plaines-Wilhems, puis il y a un espace-parking proportionnel au nombre de nos clients », fait observer Haslam. Toujours attentif à l’évolution de la bijouterie à Maurice, en 1996, il met fin à cette activité à cause de la concurrence et ouvre un showroom à Plaine-Verte, où sont exposés les produits fabriqués à Coromandel. L’entreprise compte 30 salariés. Depuis qu’elle s’est lancée dans la fabrication de ses propres articles, Beryl Rose achète de la fibre, du métal blanc et de l’étain auprès d’un importateur local. « Grâce à la stabilité de ces matières, on a pu investir dans des machines modernes, dont une centrifugeuse », explique Haslam. En pleine rénovation, l’entreprise mise constamment sur la qualité de ses produits et le respect des délais. « Une bonne partie de nos créations est exposée dans notre vitrine à Coromandel, mais il arrive qu’un client commande un article de son choix. On lui montre d’abord des modèles. S’il insiste, on accepte et on réalise une reproduction de ce qu’il recherche. » Le secteur qu’a choisi Haslam est toujours soumis aux aléas du climat économique. « On a toujours besoin de trophées, de coupes ou de ‘shields’, de plateaux, mais il faut produire la qualité, sans jamais étrangler les clients. Nous ne visons pas des millions. Une des rares grosses commandes a été le Barclay Charity Shield, à Maurice, pour Rs 50 000. » De racines très modestes, Haslam croit aux vertus du travail. « Il ne faut pas croire que tout a été accompli. L’âge ne compte pas, mais il faut veiller à sa santé. J’aime aider les pauvres, aussi pour y arriver, il faut déjà travailler », dit cet homme titulaire d’un OSK épinglé par SAJ en 2011.
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