Le marché des devises fonctionne bien, selon Harvesh Seegolam, Gouverneur de la Banque de Maurice. Des mesures seront prises si nécessaire en cas d'écart de la part des parties prenantes par rapport aux meilleures pratiques.
La reprise du marché intérieur des changes est restée forte en 2023. C’est l’affirmation du Gouverneur de la Banque de Maurice. Harvesh Seegolam a expliqué que le marché des changes fonctionne désormais de manière plus ordonnée. Le chiffre d'affaires total s'élevait à 8,2 milliards de dollars au 5 septembre 2023, soit une augmentation de 38 % par rapport aux 6 milliards de dollars enregistrés au cours de la période correspondante de 2022.
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La Banque de Maurice a vendu 114 millions de dollars sur le marché intérieur des changes depuis le début de l'année. Toutefois, cela représente une réduction importante par rapport aux injections totalisant 611,8 millions de dollars au cours de la même période de l'année dernière. « Nous suivons la situation au jour le jour. Le marché des changes est l'un des marchés qui fait l'objet d'une grande attention de la part de la BoM. Nous examinons également les pics périodiques qui peuvent se produire en termes de demande de devises sur le marché », a fait ressortir Harvesh Seegolam à l’issue de la réunion du Comité de politique monétaire dans les locaux de la Banque centrale le 15 septembre. La demande de devises connaît chaque année un pic à cette période de l’année. Cela s’explique, selon Harvesh Seegolam, par l’approche la période de fin d’année « en raison des festivités et des importations supplémentaires ». D’où les récentes interventions de la BoM sur le marché afin d’éviter tout déséquilibre.
En effet, la Banque centrale a injecté un montant total de 50 millions de dollars en ce mois de septembre, afin d'atténuer les pressions sur le marché national des changes. Interrogé sur la situation de certains importateurs qui peinent à obtenir des devises ou le montant total demandé auprès des banques, le Gouverneur affirme qu’il est certain que chaque fois qu'il y a une pénurie, elle nous est signalée. Or jusqu'à présent, Harvesh Seegolam précise avoir constaté que le marché fonctionnait bien. « Si nous estimons qu'il y a une pénurie sur le marché, nous n'hésiterons pas à intervenir. En tant que banque centrale, nous disposons d'une puissance de feu suffisante pour le faire, quels que soient le montant et le moment », a-t-il poursuivi.
D’ailleurs, le Gouverneur de la BoM invite les gens qui ont des difficultés à obtenir des devises, à s'adresser à la Banque centrale. Ce sera alors du devoir du régulateur bancaire d'aller voir ce qui se passe dans les banques commerciales.
Sanctions
Les actions prises par la Banque de Maurice contre plusieurs banques pour avoir spéculé sur le marché des changes ont été fructueuses. Harvesh Seegolam indique que la situation s'est améliorée depuis. « Notre taux de change est désormais en phase avec les conditions réelles du marché. Le taux de change de la roupie reflète les mouvements des taux de change des principales devises et évolue également en fonction des fondamentaux de l'économie nationale », soutient-il.
Le Gouverneur de la Banque de Maurice est également revu à la charge pour mettre en garde face à d’éventuels jeux de spéculations. « Que mon message soit clair et net : nous surveillons avec diligence et en permanence la situation sur le marché des changes et nous ne tolérerons aucune partie prenante qui tenterait délibérément de manipuler le taux de change à des fins spéculatives et pour ses propres intérêts », martèle-t-il. Harvesh Seegolam argue que la BoM se fait le champion des bonnes pratiques sur le marché des changes et se tient prête à prendre des mesures encore plus sévères si elle le juge nécessaire en cas d'écart de la part des parties prenantes par rapport aux meilleures pratiques.
Le Key Rate reste inchangé à 4,5 %
Le Comité de politique monétaire a opté pour le statu quo à 4,5 % concernant le Key Rate. Les risques pesant sur les perspectives de croissance et d'inflation dans le cadre de différents scénarios ont été pris en considération. Le comité estime que l'orientation actuelle était appropriée et qu'il fallait laisser suffisamment de temps pour que les effets des hausses de taux antérieures se répercutent sur l'économie et produisent les effets souhaités.
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