Muhammad Ouzair Jeetoo se souviendra longtemps de ce lundi 24 septembre où il aurait pu y laisser la vie. Ce collégien de 13 ans, victime de harcèlement, a été agressé dans l’enceinte du SSS de Vacoas.
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Ozair a été grièvement blessé aux doigts et a failli perdre l’usage de sa main gauche. Il a eu un doigt sectionné et trois autres sont dans un très mauvais état. Ouzair Jeetoo a été conduit de toute urgence par un caretaker à l’hôpital Victoria, à Candos, où il a dû subir une intervention chirurgicale. Le petit est toujours admis à l’hôpital, mais son état de santé est jugé stable.
Les incidents se seraient déroulés pendant la récréation. À la sortie des classes, cinq élèves, qui avaient l’habitude de le taquiner et parfois avec agressivité, lui ont joué un sale tour. Juste avant le son de la cloche annonçant la rentrée en classe, ils ont attaché le sac de cet étudiant de Form III à une table. Puis, ils se sont mis à le harceler. En arrivant près de l’entrée de la classe, l’un d’eux l’a poussé contre une porte vitrée. Résultat : l’enfant a subi de graves blessures à la main gauche.
Ouzair Jeetoo raconte qu’il est victime de harcèlement et d’agression de la part de ces cinq élèves depuis l’année dernière. « Zot inn atas mo sak avek latab. Kan mo pe demay mo sak, zot pe bat mwa touzour lor mo latet. Kan mo arriv pre ar laport, enn zanfan in pous mwa. Kan monn separ mo figir mo lamin inn tap avek laport e vit la inn kase. Mo ban ledwa inn koupe. Mo tandon osi inn koupe e boukou disan ti pe sorti. Lerla mo ti pe trouv nwar. » Il ajoute : « Ils me frappent tout le temps et à plusieurs reprises, j’ai alerté le recteur du collège. Mais rien n’a été fait jusqu’à maintenant », dit-il.
Sa sœur Zafirah raconte qu’elle a reçu un appel téléphonique du collège vers onze heures. Très remontée, elle estime que son frère risque d’avoir un handicap pour la vie par la faute de ses soi-disant amis. Une fois à l’hôpital, elle a été surprise de constater que son frère souffrant était assis sur un banc avec sa main bandée. Toutes les salles étaient remplies et son frère a dû attendre plus de quatre heures pour avoir une place. Pire, elle a appris que le médecin traitant était occupé et que l’opération serait retardée. Elle ajoute qu’Ouzair a subi une opération, mais risque de ne plus retrouver entièrement l’usage de sa main gauche. Le père, Siddick Jeetoo, a fait ressortir que son fils voulait quitter ce collège. Ce n’est pas la première fois qu’Ouzair a été victime de harcèlement et d’agression de la part de ses amis de classe. Son fils se dit traumatisé par le comportement des élèves de sa classe. « Boukou fwa monn al dan lekol monn fer rapor kont ban zanfan ki bat mo garson, me rekter la nek dir li pou koz ar zot. Zordi problem la inn ampire. Apre loperasion, dokter inn dir ki mo garson so tandon inn seksione e li riske rest enn andikap », se plaint-il.
Un garçon timide
Samirah, la mère d’Ouzair, se dit attristée de voir son fils se tordant de douleur sur une chaise d’hôpital. C’est un enfant timide qui ne voulait pas trop fréquenter les autres élèves. Sa mère affirme que ce même groupe d’élèves avait pris l’habitude de taquiner son fils. Dans le passé, des élèves ont endommagé la voiture d’un enseignant et ils ont tout mis sur le dos d’Ouzair. Pour éviter les problèmes, son époux a préféré rembourser les frais de réparation.
Sa tante Shenaz n’est pas d’accord avec la façon dont les infirmiers de l’hôpital ont réagi. L’hôpital était bondé et l’un des infirmiers aurait dit ceci : « Nou pa pou kapav fer nanien. » Elle aurait insisté pour que son neveu, qui vivait le martyre, ait une chaise roulante ou même une civière pour se reposer, mais l’infirmier aurait répondu : « Rod enn plas dan hall ou asize. »
Les proches d’Ouzair Jeetoo ont alerté le ministère de l’Éducation. Une réunion de médiation sera organisée avec la direction du SSS de Vacoas. Une enquête a été ouverte au poste de police de Vacoas.
L’habitant de Mesnil a porté plainte au poste de police de Vacoas. Sollicité pour une réaction, le ministère de l’Éducation explique que, selon les informations, il s’agirait d’une plaisanterie qui aurait mal tourné. Une enquête a toutefois été ouverte après que le ministère s’est entretenu avec les parents de l’enfant.
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