Faits Divers

Handicapé à vie après une sortie au Waterpark : le destin brisé de Sarhvesh Racktoo

Leur fils, Sarhvesh, est devenu tétraplégique à la suite d’un accident au Waterpark en 2010. Sept ans après, c’est à nouveau la consternation pour la famille Racktoo qui a été déboutée en Cour suprême.

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« C’est un deuxième choc pour la famille », lâche Praveen Racktoo, le père de Sarhvesh. Ce propriétaire de bateau de plaisance de Trou-d’Eau-Douce, âgé de 51 ans, n’en revient toujours pas d’avoir perdu son procès en réclamation de dommages de Rs 57,4 millions devant la Cour suprême. Il avait poursuivi la SIT Leisure Ltd qui opérait Le Waterpark, et la Mauritius Union Assurance Co. Ltd qui assure la SIT.

L’accident a eu lieu sept ans de cela au Waterpark.

Son fils, Sarhvesh Racktoo, que nous avons rencontré, le 9 mars 2017, est devenu tétraplégique à la suite d’un accident dans la piscine à vagues artificielles du parc aquatique de Belle-Mare. C’était le 26 janvier 2010 et il avait 16 ans.

Allongé dans un lit ressemblant à celui des hôpitaux, le tétraplégique, âgé de 22 ans aujourd’hui, manipule tant bien que mal un ordinateur portable. S’il ne jouit pas de la dextérité de ses doigts, il arrive néanmoins à faire des recherches sur les sujets qui l’intéressent.

« Lorsqu’il s’est blessé, il nous a fallu cinq ans pour nous faire à l’idée de sa paralysie à vie. J’ai peur pour lui, il est alité, il doit suivre des traitements et ma femme et moi, avons passé la cinquantaine. Je ne sais pas comment il va faire si nous ne sommes plus là. Il a constamment besoin qu’on s’occupe de lui », confie Praveen Rackoo.

« Il n’a pu assister à la lecture du jugement mardi en Cour suprême, où nous l’avons emmené en fauteuil roulant, mais malheureusement, le verdict a été rendu dans une salle d’audience se trouvant à l’étage et les escaliers étaient impraticables pour le bouger en chaise roulante », ajoute le père.

«Handicapé à 80%»

Son fils n’est pas loquace mais il a parlé d’un film que l’assurance a fait jouer en cour sur la piscine à vagues. « La vidéo était censée expliquer le fonctionnement de la piscine à vagues mais sur l’enregistrement, il n’y avait personne dans la piscine et le jour où j’ai été blessé, les vagues étaient plus conséquentes. »

Le médecin, qui a traité Sarhvesh Racktoo à son admission à l’hôpital Apollo Bramwell, le 27 janvier 2010, a indiqué que le jeune homme est handicapé à 80% et que les chances pour qu’il marche à nouveau sont nulles. C’est une fracture à une vertèbre et un morceau d’os à l’intérieur du canal rachidien qui sont la cause de sa paralysie. Le morceau d’os a comprimé la moelle épinière provoquant ainsi la paralysie de la partie supérieure. En raison de cette compression, tous les nerfs qui viennent du cerveau et qui descendent vers les membres supérieurs et inférieurs ont été endommagés.

Si ses blessures sont conséquentes, le juge Benjamin Marie Joseph a soutenu dans son verdict, que les plaignants (la famille Racktoo) ont failli à démontrer que l’accident s’est produit en raison d’un défaut mécanique de la piscine à vagues. Le juge soutient aussi que Sarhvesh Racktoo s’est contredit dans sa version des faits. Cela, même s’il a dit n’avoir jamais plongé dans la piscine contre l’indication de la pancarte.

Sarhvesh Racktoo précise qu’il se trouvait dans la piscine à vagues au moment des faits. Il dit avoir ressenti une irritation aux yeux alors qu’il s’apprêtait à quitter la piscine. Soudain, une vague artificielle relâchée par la machine se trouvant dans la piscine l’a heurté de dos. Il a été projeté violemment et il s’est cogné la tête contre le sol. Résultat : il souffre maintenant d’une incapacité permanente l’obligeant à rester alité et à utiliser un fauteuil roulant pour se déplacer.

Offre refusée

La plainte rejetée, le juge Benjamin Marie-Joseph a sommé la famille Racktoo à payer les frais de l’affaire. « Sur conseil de nos avocats, nous avons refusé une offre de Rs 3 millions par le passé car c’était trop peu. L’ironie maintenant, c’est que non seulement on n’a pas obtenu un sou de dommages mais on devra débourser de notre poche pour payer les frais de l’affaire, dont je ne connais pas le montant. Déjà, on a dû emprunter à la banque pour payer les frais médicaux des traitements à l’hôpital Appollo dans le passé. Notre famille a versé beaucoup de larmes à plusieurs reprises depuis son accident mais le mercredi 9 mars, c’est la première fois que j’ai vu mon fils pleurer ! »

La famille se concerte maintenant avec leurs hommes de loi dont Mes Viren Ramchurn et Manon Mardemootoo, Senior Attorney, en vue de faire appel du jugement. Entre-temps sept ans se sont écoulés depuis l’accident…

Sarhvesh, alité depuis le drame, est toujours entouré de ses parents

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