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Haltérophilie – Anomalies décelées au niveau des échantillons d’urine : Roilya Ranaivosoa soupçonnée d’avoir enfreint les règles antidopage

Roilya Ranaivosoa pourrait perdre tous ses titres acquis depuis 2016 au cas où les soupçons sont confirmés.
  • La leveuse de fonte à la retraite a jusqu’au 7 juin pour s’expliquer

Coup de tonnerre dans le monde de l’haltérophilie mauricienne. L’ex-championne Roilya Ranaivosoa (32 ans) est soupçonnée d’avoir enfreint les règles antidopage. Cela, après que des anomalies ont été décelées au niveau de ses échantillons d’urine..

La double médaillée d'argent des Jeux du Commonwealth, qui a pris sa retraite sportive le 9 novembre dernier, se retrouve au centre d'une infraction alléguée aux règles antidopage. Selon l’International Testing Agency (ITA), chargée du programme antidopage de la Fédération internationale d'haltérophilie, l'examen du passeport biologique de l'athlète révèle des incohérences et indique qu’au moins l'un des échantillons du profil stéroïdien, entre 2016 et 2022. ne correspondait pas aux « normal values ». Cette anomalie a suscité une enquête approfondie de la part de l'ITA.

L’ex-championne a jusqu’au 7 juin pour soumettre une explication à l’International Testing Agency.
L’ex-championne a jusqu’au 7 juin pour soumettre une explication à l’International Testing Agency.

En mars 2016, Roilya Ranaivosoa avait été soumise à un contrôle antidopage hors compétition lors d'un camp d'entraînement à Fundata, en Roumanie. Deux mois plus tard, elle avait également été soumise à un contrôle antidopage en compétition lors des Championnats d'Afrique au Cameroun, où elle avait remporté trois médailles d'or dans la catégorie des moins de 48 kg. Aucune substance interdite n'a été détectée dans les échantillons analysés par le laboratoire de Cologne en Allemagne. Il en va de même pour les prélèvements effectués le 10 juillet 2022 lors d'un contrôle antidopage hors compétition au Qatar.

Par contre, le 18 juillet 2022, l'ITA a demandé à l'Institut für Blutgruppenforschung du laboratoire de Cologne de procéder à une comparaison ADN entre l'échantillon de mars 2016 et l'échantillon de mai 2016.
Le 5 août 2022, le laboratoire de Cologne a émis un rapport d'analyse ADN concluant notamment que l'échantillon d'urine de mai 2016 est exclu d'être de la même source que l'ADN de l'échantillon d'urine (premier rapport ADN). En d'autres termes, les échantillons de mars 2016 et de mai 2016 proviennent de deux personnes différentes.

En sus, le 23 août 2022, le laboratoire de Cologne a émis un rapport d'analyse ADN supplémentaire confirmant qu'une « valeur statistique globale de W > 99,999999 % pour la parenté totale entre l'échantillon de mai 2016 et le donneur de l'échantillon de mars 2016 a été calculée. Ainsi, il n'y a aucun doute raisonnable quant à l'hypothèse selon laquelle le donneur des deux échantillons a des parents identiques ».

Comparaison

Par ailleurs, le 26 octobre 2022, l'ITA a demandé à l'Institut für Blutgruppenforschung du laboratoire de Cologne de procéder à une comparaison ADN entre l'échantillon de mars 2016, celui de mai 2016 et celui de juillet 2022.

Le 8 novembre 2022, le laboratoire de Cologne a émis un rapport d'analyse ADN qui concluait notamment que, avec un degré raisonnable de certitude scientifique : (i) l'échantillon de mai 2016 et les échantillons de juillet 2022 proviennent de la même personne, (ii) l'ADN de l'échantillon de mars 2016 ne correspond ni à celui de l'échantillon de mai 2016 ni à celui des échantillons de juillet 2022.

L'échantillon de mars 2016 n'a pas été fourni par l'athlète, et (iii) il est probable que l'échantillon de mars 2016 ait été fourni par un proche.

L'ITA considère que cela constitue une violation de l'Article 2.2 du Règlement anti-dopage de la Fédération International d’haltérophilie de 2015 pour l'utilisation d'une méthode interdite en vertu de la Classe M2 de la liste des substances interdites de l’Agence mondiale antidopage , qui se lit comme suit : « M2 – Physical and Chemical Manipulation : The following are prohibited: 1. Tampering, or Attempting to Tamper, to alter theintegrity and validity of Samples collected during Doping Control. Including, but not limited to: Urine substitution and/or adulteration, e.g. proteases ».

Par conséquent, Roilya Ranaivosoa a été suspendue provisoirement avec effet immédiat à compter du 24 mai. Pendant cette période, elle ne peut participer à une compétition ou à toute autre activité (à l'exception des programmes d'éducation ou de réhabilitation autorisés en matière de lutte contre le dopage) autorisée ou organisée par un signataire, une organisation membre d'un signataire ou un club affilié ou une ligue professionnelle, que ce soit au niveau international ou national.

L'ex-championne devra donc soumettre une explication à l'ITA au plus tard le 7 juin 2023. Elle a le droit de demander soit une audience provisoire pour contester la suspension provisoire, soit une audience finale accélérée.

Si les soupçons se confirment, Roilya Ranaivosoa risque une suspension de quatre ans, et tous les résultats de compétition obtenus par elle à partir du 24 mars 2016 jusqu'à la date de la suspension provisoire seront disqualifiés. Cela signifie qu'elle perdra toutes les médailles, les points et les prix obtenus lors de ces compétitions.

L'ex-championne avait mis un terme à sa carrière le 9 novembre 2022

Roilya Ranaivosoa a annoncé sa retraite sportive le 9 novembre dernier pour des raisons de santé, abandonnant ainsi son objectif de participer à ses troisièmes Jeux Olympiques en 2024 à Paris, après avoir participé à ceux de 2016 à Rio et de 2021 à Tokyo. « Je dois prioriser ma santé avant tout », avait-elle déclaré. Nous avons tenté d'obtenir une déclaration de la principale intéressée, mais sans succès. 

Un retour envisagé…

La double médaillée d'argent des Jeux du Commonwealth a exprimé son intention de sortir de sa retraite et de faire son grand retour à la compétition. C'est ce qu’on laisse entendre au sein de la Fédération mauricienne d'haltérophilie. « Elle nous a fait part de son désir de participer aux prochains Jeux des îles de l'océan Indien. Cette question devait être abordée lors de la prochaine réunion du comité directeur », déclare un membre de l'exécutif.

Yovin Gyadin, président de la FMH : « C’est une affaire  complexe »

« Nous avons pris connaissance des reproches faits par l’ITA à l’encontre de Roilya Ranaivosoa. Cette affaire est actuellement en phase d'enquête et elle devra soumettre sa version des faits. Nous suivons attentivement l'évolution de la situation. Quant à mes tentatives pour contacter Roilya, elles ont été infructueuses. »

 

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