Interview

Guy Troylukho, conseiller Mouvement socialiste militant à Quatre-Bornes : «Le laxisme des conseillers m’irrite»

Guy Troylokho s’est fait remarqué lors de la dernière séance du conseil municipal de Quatre-Bornes, en se rangeant du côté des maraîchers du marché d’Ollier. Ces derniers devront quitter les lieux d’ici mars, car le marché se situe sur le tracé du Metro-Express.  

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Vous vous êtes fait remarquer lors de la dernière séance au conseil municipal. Pourquoi ?
Je suis extrêmement en colère. Les conseillers ne font pas leur devoir comme il se doit. Je suis effectivement devenu furieux quand ils ont voulu changer la décision que le conseil a approuvée il n’y a pas longtemps. Cela concerne la salle de réception de Belle-Rose. Avant, les employés de la mairie pouvaient l’utiliser gratuitement. Lors d’une récente séance du conseil, nous avons approuvé une demande de la Commission de Bien-être visant à introduire des frais de location de 50 % pour les employés de la mairie pour cette salle. Les employés ont ensuite écrit une lettre pour demander à être exemptés de tels frais. C’est là que j’ai dit que si on renverse cette décision du conseil, je vais démissionner comme conseiller.

C’est surtout le laxisme des autres conseillers en ce qui concerne leur devoir qui m’irrite. J’aime le travail bien fait.   

Vous avez dit que vous allez manifester aux côtés des maraîchers si une solution pour leur relogement n’est pas trouvée, maintenez-vous cet engagement ?
Le maire m’a reproché d’être venu avec une telle motion. Celle d’une rencontre urgente avec toutes les parties prenantes pour trouver une solution concernant le relogement de ces maraîchers. La situation de ces personnes m’interpelle. Je parle dans l’intérêt des citadins. Le maire ne s’attendait pas à ce que je vienne avec une telle motion et m’a dit par la suite qu’une rencontre de ce genre est déjà prévue. Toutefois, il n’a rien dit au conseil quand j’ai soulevé la question.  

Ne craignez-vous de vous attirer les foudres de la direction du MSM ?
Je ne me range pas du côté de l’Opposition, mais je soutiens leur bon travail. Il n’y a rien de mal à cela. Mais s’ils essayent, par exemple, de détourner la majorité, je me n’hésiterai pas à me battre contre eux. Certains dirigeants du Mouvement socialiste militant (MSM) pensent que je suis avec le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), c’est faux. Je suis totalement du coté du MSM. Si je devais être dans l’Opposition, ce serait sans conteste aux côtés de Roshi Badhain. Je suis un démocrate et je crois dans la liberté d’expression. Je ne veux nullement être manipulé par les dirigeants de mon parti. Quand il y a des vérités à dire, je les dirai. Je réitère ce que j’ai dit lors de la réunion du conseil, je manifesterai aux côtés des maraîchers s’il le faut. 

Quel est votre parcours politique ? Certains vous qualifient de «girouette politique»... Qu’avez-vous à répondre ?
J’ai été élu conseiller sous la bannière du Parti travailliste, du PMSD et du MSM. En 2014, j’ai occupé les fonctions de maire pendant six mois jusqu’aux élections municipales de 2015. C’est par la suite que j’ai adhéré au MSM. Mon ticket n’était pas assuré avec le PMSD et c’est là que le MSM, en la personne de Roshi Badhain m’a convaincu. Roshi Badhain a parlé en ma faveur et je peux vous dire que le parti n’était pas d’accord et a même contesté ma candidature. Mais j’avais de l’expérience.

On ne peut pas dire de moi que je suis une girouette politique, car je suis tout le temps passé par les élections municipales pour mériter ma place au conseil municipal. J’ai toujours travaillé pour ma ville.  

Que pensez-vous de l’affaire des boîtes de biscuits achetés par la mairie de Quatre-Bornes à Rum and Sugar Ltd ?
Je ne veux pas polémiquer là-dessus. Cela ne concerne en aucun cas le conseil municipal. C’est la préoccupation du Procurement Committee. Aucun conseiller n’a pu influencer cette décision car celle-ci revient à l’administration.

Le Tendering Exercise est examiné par le Procurement Committee qui fait des analyses. Ensuite, le dossier vient à l’Executive Committee pour être approuvé. Ce comité est présidé par le maire et les conseillers en sont membres. Comme l’affaire des biscuits n’est jamais passée à l’Executive Committee, je préfère m’abstenir de commentaires. 

Que pensez-vous de la performance du gouvernement actuel avec un nouveau Premier ministre aux commandes ?
Nous avons certes un nouveau Premier ministre, mais il n’est pas nouveau à l’Assemblée nationale. Je suis content et heureux pour Pravind Jugnauth. Il mérite le soutien de tous, car il a des projets très louables. C’est un jeune et nous devons lui donner sa chance. Il va certainement diriger le pays autrement que son père. Peut-être même qu’il sera un meilleur Premier ministre. Les jeunes ont leur place en politique.   

Quel est votre avis sur la passation de pouvoir ?
Il ne faut pas être hypocrite. La loi est claire à ce sujet. Selon la Constitution, tout leader d’un parti détenant la majorité à l’Assemblée nationale peut accéder au poste de Premier ministre.  Si ça dérange vraiment les parlementaires de l’Opposition, ils auraient dû démissionner pour enclencher les élections générales. Je pense que certaines personnes ont peur de la consolidation du gouvernement à travers Pravind Jugnauth. D’ailleurs il y a eu des démissions au sein de l’Opposition pour rejoindre Pravind Jugnauth.    

Le départ de Roshi Badhain affecte-t-il le MSM au No 18 ?
Il est encore trop tôt pour le dire. Toutefois, je ne crois pas que cela va affecter le MSM au No 18. Les membres de la régionale sont restés en place. On regrette son départ, car c’est quelqu’un de très intelligent. Je me souviens que le 28 décembre dernier, on parlait de la passa­tion de pouvoir justement et il m’avait dit qu’il allait rester. Je ne sais pas ce qui a pu se passer par la suite.

 

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