Guichet unique pour les victimes de violences : le projet avance à grands pas 

Un guichet unique pour femmes et enfants victimes de violences se précise. Réunis à Ébène, les ministres de l’Égalité des Genres et de la Santé lancent un projet pilote ambitieux pour une prise en charge rapide, humaine et coordonnée.

Le projet de création d’un guichet unique (« one-stop-shop ») pour les femmes et enfants victimes de violences et d’abus franchit une étape importante. La ministre de l’Égalité des Genres et du Bien-Être de la Famille, Arianne Navarre-Marie, et son homologue de la Santé et du Bien-Être, Anil Bachoo, se sont rencontrés dans les locaux du ministère de la Santé, à Ébène, pour discuter de sa mise en place dans l’après-midi du lundi 11 août.

Cette réunion, programmée depuis la semaine dernière, a rassemblé les responsables des hôpitaux régionaux, dont le Brown Sequard Hospital, les chefs de service du ministère de la Santé et les cadres impliqués dans la protection de l’enfance et la gestion des affaires familiales. L’objectif : coordonner les actions et identifier les solutions pratiques pour assurer une prise en charge centralisée et rapide des victimes.

Pour une prise en charge complète

À l’issue des échanges, un Steering Committee a été constitué. Il sera coprésidé par Daniel Labonne, secrétaire permanent du ministère de l’Égalité des Genres, et le Dr Ismet Nawoor, directeur de la Santé. Sa première réunion s’est tenue dans la même journée en présence des cadres des deux ministères. Des rencontres régulières sont déjà prévues pour avancer sur le projet pilote.

Selon la ministre Arianne Navarre-Marie, la création d’un espace dédié au sein des hôpitaux régionaux reste la priorité. Cet espace permettrait une prise en charge dite « holistique », réunissant en un même lieu les services médicaux, psychologiques, sociaux et juridiques nécessaires aux victimes. « Nous mettons tout en œuvre pour assurer la réussite de ce projet, qui s’inscrit pleinement dans notre plan d’action », a-t-elle déclaré. De plus, elle a précisé qu’elle effectue actuellement une tournée des 12 centres Family Support Services (FSS) afin de soutenir les officiers et d’évaluer leurs conditions de travail.

La question des enfants abandonnés dans les hôpitaux a aussi été abordée. Ces mineurs, parfois contraints de rester bien au-delà de la durée médicale nécessaire faute de solutions adaptées, soulèvent un problème urgent de prise en charge. Le comité aura pour mission d’identifier les lacunes du système et de proposer des mécanismes permettant un accompagnement plus rapide, humain et coordonné.

Pour Anil Bachoo, cette collaboration interinstitutionnelle est essentielle. La coordination entre les services hospitaliers et les structures sociales est un facteur clé pour améliorer la réponse aux situations de violence.

Arianne Navarre-Marie a salué l’esprit de collaboration et l’engagement partagé entre les deux ministères, réaffirmant l’objectif de « bâtir un avenir plus sûr et plus digne pour celles et ceux qui ont le plus besoin de notre soutien ». Les prochaines étapes seront déterminantes pour concrétiser ce projet, appelé à devenir un maillon essentiel dans la lutte contre la violence basée sur le genre à Maurice.