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Guerre Israël-Hamas: des centaines de blessés palestiniens et des étrangers en passe de quitter Gaza

Un journaliste observant les ambulances du ministère de la santé palestinien franchir la porte du poste frontière de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, avant d'entrer en Égypte, le 1er novembre 2023.

Des centaines de Palestiniens blessés et des étrangers sont en passe de quitter mercredi la bande de Gaza, soumise à des bombardements israéliens incessants, via le terminal frontalier égyptien de Rafah, une première depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre.

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D'après un responsable frontalier égyptien, de premières ambulances transportant des blessés ont même pu entrer en Egypte vers 09H30 GMT.

Auparvant, un journaliste de l'AFP sur place avait vu un premier groupe de dizaines de personnes être autorisé à entrer vers 07h45 GMT dans le point de passage, après que les autorités égyptiennes ont annoncé son ouverture exceptionnelle pour permettre à 88 blessés palestiniens et 545 binationaux et étrangers au total de quitter mercredi le territoire palestinien, où la situation humanitaire est jugée "désastreuse".

Une liste avec leurs noms, nationalités et numéros de passeport a été publiée par l'administration de la partie palestinienne du terminal et, sur des images de l'AFPTV, on peut voir des familles transportant leurs affaires personnelles et quelques blessés en fauteuil roulant ainsi que des ambulances pénétrer dans le terminal hautement sécurisé.

"Nous sommes submergés. Ayant pitié de nous. Nous sommes Egyptiens et on ne peut même pas rejoindre notre pays", a dit Oum Youssef, une binationale encore présente du côté palestinien. "Laissez-nous passer. Nous sommes exténués. On ne peut ni dormir ni manger".

Au 26e jour de la guerre, déclenchée par l'attaque sanglante sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre, l'armée israélienne a annoncé mercredi la mort de 11 de ses soldats, la veille, dans les "combats féroces" qui l'oppose désormais au Hamas au milieu des ruines de la bande de Gaza.

Israël a lancé une vaste opération militaire pour "anéantir" le Hamas, qui dirige la bande de Gaza depuis 2007, en représailles à l'attaque du mouvement islamiste palestinien, dont les commandos ont tué ce jour-là au moins 1.400 personnes, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes.

D'après un dernier bilan du Hamas, plus de 8.500 Palestiniens, dont plus de 3.500 enfants, ont été tués depuis le début des bombardements de l'armée israélienne sur la bande de Gaza.

Des milliers d'autres ont été blessés et les hôpitaux du territoire sont submergés, opérant parfois "à même le sol".

- Femmes, vieillards, enfants -

Mercredi matin, à Rafah, côté égyptien, les télévisions égyptiennes proches des services de renseignement ont montré en direct une file d'ambulances entrant dans le terminal.

Selon un responsable palestinien au terminal, un total de 88 blessés, dont 40 enfants, des femmes et des vieillards, devaient partir via Rafah pour être soignés dans des hôpitaux égyptiens.

Le porte-parole du ministère de la Santé au gouvernement du Hamas à Gaza, Ashraf al-Qudra, a affirmé à l'AFP que ses services avaient soumis à l'Egypte une liste de 4.000 blessés nécessitant des soins qui ne peuvent être prodigués dans la bande de Gaza.

Un responsable médical de la ville égyptienne d'Al-Arich, à une quarantaine de km de Rafah, avait indiqué mardi à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, qu'un "hôpital de campagne de 1.300 m2" avait été monté à Cheikh Zoueid, à une dizaine de km de Rafah.

La bande de Gaza est soumise depuis le 9 octobre à un "siège complet" qui prive ses 2,4 millions d'habitants de livraisons d'eau, de nourriture et d'électricité.

Selon le Cogat, l'organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, 70 camions d'aide humanitaire sont entrés à Gaza mardi. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu (Ocha) a évoqué 143 camions entrés entre le 21 octobre et lundi soir, mais il insiste sur la nécessité d'une aide beaucoup plus massive.

Le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a imploré mardi le Conseil de sécurité de "surmonter" ses fractures afin d'"exiger" un cessez-le-feu.

Dans le territoire palestinien, au moins 240 otages, enlevés lors de l'attaque du 7 octobre, sont en outre toujours aux mains du Hamas, qu'Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne considèrent comme une organisation "terroriste".

Alors que leurs proches, en Israël et à l'étranger, vivent dans l'angoisse de leur sort, la branche militaire du Hamas a assuré mardi qu'elle se tenait prête à libérer "un certain nombre d'étrangers dans les prochains jours".

- 11 soldats israéliens tués mardi -

Déjà massifs, les bombardements israéliens ont encore gagné en intensité ces derniers jours. Mercredi, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé "plus de 11.000 cibles" depuis le 7 octobre.

Ces bombardements se doublent désormais de "combats féroces" au sol, d'après la même source. Mardi, 11 soldats israéliens ont été tués dans ces combats, a indiqué l'armée israélienne, portant à 326 le nombre de soldats morts depuis le début de la guerre.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en promettant la "victoire" malgré ces "pertes douloureuses".

Lundi et mardi, l'armée israélienne avait affirmé avoir tué "des dizaines" de combattants du Hamas. Le mouvement islamiste palestinien n'a fourni aucun bilan sur ses pertes. La journée de mardi a aussi été marquée par un bombardement meurtrier de l'armée israélienne du plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza, à Jabaliya (nord, 116.000 habitants), visant à "éliminer" un dirigeant du Hamas.

Ce bombardement a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, d'après le ministère de la Santé du Hamas. Dans une vidéo de l'AFPTV, il a été possible de dénombrer au moins 47 corps drapés de linceuls allongés au sol dans la cour d'un hôpital après avoir été extraits des décombres.

"C'était une scène de tremblement de terre", a rapporté à l'AFP un habitant du camp, Ragheb Aqel, 41 ans.

Mercredi, le Hamas a affirmé que sept otages "dont trois détenteurs d'un passeport étranger" avaient été tués dans ce bombardement.

L'armée israélienne avait de son côté confirmé mardi avoir visé avec succès Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l'attaque du 7 octobre, qui se trouvait dans "un vaste complexe de tunnels souterrains d'où il dirigeait les opérations".

"Un grand nombre de terroristes qui se trouvaient avec Biari ont été tués", avait affirmé Jonathan Conricus, le porte-parole des forces israéliennes.

- "Efforts de médiation" -

L'Arabie saoudite a condamné "avec la plus grande fermeté" le bombardement sur Jabaliya. Le Qatar, impliqué dans les tentatives de résolution de la crise des otages, a dénoncé "un nouveau massacre" et mis en garde contre des opérations susceptibles de "saper les efforts de médiation".

La Bolivie a annoncé rompre ses relations diplomatiques avec Israël, pour dénoncer "son offensive (...) disproportionnée", selon elle. Le Chili et la Colombie ont annoncé rappeler leurs ambassadeurs à Tel-Aviv.

La guerre a également exacerbé les tensions en Cisjordanie occupée, où au moins 125 Palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre par des tirs de soldats ou de colons israéliens, selon le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne.

Alors que les mises en garde se multiplient contre un embrasement régional, les rebelles Houthis au Yémen, proches de l'Iran, ont lancé mardi plusieurs missiles contre Israël -que l'armée israélienne a annoncé avoir intercepté - et promis de poursuivre leurs attaques.

© Agence France-Presse

 

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