
Le président américain Donald Trump a annoncé lundi un accord de cessez-le-feu entre entre l'Iran et Israël en deux temps, qui n'a pas été confirmé formellement par les belligérants. Téhéran a déclaré peu après mardi qu'il n'y avait pas d'accord "à ce stade" mais ne pas avoir l'intention de poursuivre ses frappes si Israël cessait ses attaques.
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Téhéran a tiré lundi soir des missiles sur la plus grande base militaire américaine de la région, au Qatar, puis une nouvelle série de puissantes explosions ont secoué la capitale iranienne dans la nuit de lundi à mardi.
De son côté, l'Irak a fait état mardi de frappes de drones qui ont visé les radars de défense aérienne de deux bases militaires près de Bagdad et dans le sud de l'Irak, sans être en mesure d'identifier les auteurs de l'attaque.
Donald Trump annonce un cessez-le-feu
"Il a été pleinement convenu par et entre Israël et l'Iran qu'il y aurait un cessez-le-feu complet et total", a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.
Un cessez-le-feu qui, selon son message, doit entrer en vigueur mardi à 04H00 GMT et se dérouler sur 24 heures en deux temps, l'Iran arrêtant initialement toutes ses opérations avant qu'Israël ne fasse de même 12 heures plus tard.
Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a réagi en précisant qu'il n'existait "pas d'accord" formel à ce stade, mais que Téhéran n'avait "pas l'intention" de poursuivre ses frappes si Israël "arrête" son agression.
De son côté, Israël n'a pas pour l'heure confirmé officiellement cette annonce, qui survient après des vagues successives de frappes réciproques.
"A la 24e heure, la fin officielle de la guerre de 12 jours sera saluée par le monde", a lancé Donald Trump, ajoutant que les deux parties avaient accepté d'être "pacifiques et respectueuses" lors de chaque phase du processus.
Quelques heures après le message du président américain mais avant 00H30 GMT, une série d'explosions a secoué Téhéran, les plus violentes depuis le début de la guerre contre Israël le 13 juin.
L'Iran vise une base militaire américaine au Qatar, après avoir prévenu les Etats-Unis
"En réponse à l'action agressive et insolente des Etats-Unis", les forces armées iraniennes ont frappé lundi "la base aérienne américaine d'Al-Udeid, au Qatar", a annoncé le Conseil de sécurité nationale de la République islamique.
Il a bien précisé que le nombre de missiles tirés "était le même que le nombre de bombes" utilisées par l'armée de l'air américaine contre des installations nucléaires iraniennes ce week-end, laissant entendre qu'il s'agissait d'une riposte proportionnée.
Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, ont affirmé que six missiles avaient "touché" la base américaine.
Non seulement le Qatar a révélé que la base avait été évacuée au préalable et que les missiles avaient été interceptés, mais le président Trump a tenu aussi "à remercier l'Iran de nous avoir prévenus à temps, ce qui a permis de ne pas perdre de vies et de ne blesser personne".
L'imprévisible milliardaire républicain a qualifié la riposte iranienne de "très faible", que les Etats-Unis ont "contrée de manière très efficace".
L'Iran est "prêt à répondre de nouveau" en cas de nouvelle attaque américaine, a dit de son côté son chef de la diplomatie.
Frappes "sans précédent"
Auparavant lundi, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, avait martelé que son armée "frapp(ait) Téhéran avec une force sans précédent".
Elle a pris pour cible la prison d'Evine, où sont détenus des prisonniers politiques, des opposants et le couple de Français Cécile Kohler et Jacques Paris emprisonnés depuis trois ans.
Ces derniers "n'auraient pas été touchés", selon le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot qui a dénoncé une frappe "inacceptable".
La justice iranienne a confirmé des dégâts sur l'établissement pénitentiaire.
Israël a aussi dit avoir visé "le quartier général de la sécurité intérieure des Gardiens de la révolution et le quartier général du Bassidj", une milice de volontaires.
Et il a bombardé une nouvelle fois le site nucléaire de Fordo, enfoui sous une montagne au sud de Téhéran, pour en "bloquer les voies d'accès".
L'armée israélienne a appelé les habitants de Téhéran à s'"éloigner" des infrastructures militaires et sécuritaires, dans un message en persan publié sur X, en indiquant qu'elle "poursuivra ses attaques" contre ce type de cibles.
Frappes sur l'Irak
Mardi avant l'aube, des frappes de drone ont visé les radars de deux bases militaires près de Bagdad et dans le sud de l'Irak, ont rapporté des responsables de sécurité irakiens sans être en mesure d'identifier les auteurs de l'attaque.
La première attaque a visé la base de Taji, au nord de Bagdad, et la seconde la base aérienne de l'Imam Ali, dans le sud du pays.
Ces attaques n'ont pas été revendiquées dans l'immédiat, une source proche des groupes armés irakiens alliés à Téhéran démentant auprès de l'AFP toute implication.
Inquiétudes sur Ormuz
Pékin, qui importe du pétrole iranien, a mis en garde contre un impact de la guerre sur l'économie mondiale et le commerce international dans le Golfe.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio a "encouragé" la Chine à dissuader l'Iran de fermer le détroit d'Ormuz, voie maritime par laquelle transite un cinquième de la production mondiale de pétrole.
Quelque 84% du pétrole transitant par cette route, au large de l'Iran, est destiné à la Chine, l'Inde, la Corée du Sud et le Japon.
L'AIEA veut voir les sites nucléaires iraniens
Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a réclamé un accès aux installations nucléaires, pour pouvoir établir ce qu'il est advenu du stock d'uranium enrichi à un niveau proche du seuil de conception d'une bombe atomique.
Il a révélé que Téhéran lui avait annoncé le 13 juin, jour de l'attaque israélienne, avoir mis en place "des mesures spéciales pour protéger les équipements et la matière nucléaire".
© Agence France-Presse

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