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Guerre entre Israël et la Palestine : un cessez-le-feu immédiat attendu

Lindsey Collen, Me Rama Valayden et Michaël Atchia.

Israël devrait mettre fin au génocide et se plier aux résolutions de l’Organisation des Nations Unies pour un cessez-le-feu immédiat. C’est ce que soutiennent les intervenants que nous avons sollicités : Lindsey Collen, Me Rama Valayden et le Dr Michaël Atchia.

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Maurice fait partie des 120 pays ayant voté en faveur de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies pour « la protection des civils et le respect des obligations juridiques et humanitaires » sur la crise en cours à Gaza. Cela peut ressembler à un coup d’épée dans l’eau, Israël ne prenant habituellement pas en considération des résolutions de l’ONU, selon Me Rama Valayden. Mais c’est néanmoins « un pas dans la résolution du conflit », estiment le Dr Michaël Atchia, de Democracy Watch, et Lindsey Collen, du parti Lalit.

Lindsey Collen se dit confiante qu’avec toutes les pressions exercées sur Israël et les États-Unis, « le vote servira à quelque chose ». Il faut continuer à faire pression pour mettre fin à ce génocide. « J’ai espoir qu’il y aura un cessez-le-feu. Le génocide doit cesser. C’est grave. Je n’ai jamais connu une telle chose de toute mon existence », souligne-t-elle. Selon elle, « la moindre petite action, veillée ou manifestation pacifique portera ses fruits et va forcer les États-Unis et Israël à revoir leur position ». 

Analysant le vote de vendredi dernier, Lindsey Collen note que de nombreux grands pays d’Europe se sont dissociés des États-Unis en votant en faveur d’une trêve et de la mise en place d’un couloir humanitaire. Pour elle, ceux qui n’ont pas été en faveur de la résolution présentée par la Jordanie sont des pays avec une faible population. « Cela, en excluant les États-Unis et Israël, le premier qui livre des armes et l’autre qui les utilise pour tuer », souligne-t-elle. 

Sur les 12 pays qui se sont ralliés derrière Israël et les États-Unis, on compte huit pays d’Europe. « Ces pays n’ont pas de trop grande influence », dit-elle. Pour Lindsey Collen, c’est « terriblement grave » que des pays aient voté contre cette résolution. « Des centaines d’enfants meurent chaque jour », dit-elle. 

Racine du problème

Me Rama Valayden déplore, pour sa part, les actions menées par l’armée israélienne. Faisant l’analogie de la situation avec l’attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël et la riposte qui a suivi, il explique : « Si quelqu’un tue une personne, on peut comprendre que les membres de la famille du disparu réagissent. Cependant, l’État ne peut aller saccager la maison du criminel et s’en prendre à toute sa famille ». Et de poursuivre : « Des enfants meurent. C’est triste. Il nous faut chercher la racine du problème, chercher comment résoudre le problème et ne pas laisser ce génocide se dérouler sous nos yeux ».

Rama Valayden a, quand il était ministre, soutenu la cause palestinienne à travers des manifestations à Maurice, en Grande-Bretagne, aux États-Unis ou même à Genève. Il plaide pour des actions plus percutantes pour que la paix règne dans le monde et demande à ce que les autorités décrètent une minute de silence après l’hymne nationale pour la paix dans le monde. 

Pour lui, « cette minute de silence va créer un impact dans la tête des Mauriciens, surtout des jeunes qui regardent les séances de l’Assemblée nationale. Cela mettra nos dirigeants dans sur un piédestal et nous donnera une dimension planétaire sur ce que nous appelons la paix », souligne Me Valayden. Il dira aussi qu’il crée un groupe qui va se joindre à d’autres pour former l’association « Mauritian Lawyers for Palestine ». Cela, « dans le but d’intenter une action en justice contre l’État d’Israël devant la Cour pénale internationale pour crimes de guerre ».

Unis pour la paix

L’Assemblée générale de l’ONU est constituée de 193 États membres, chacun disposant d’une voix, sans possibilité de veto, contrairement au Conseil de sécurité. Les décisions importantes de l’Assemblée générale sont prises à la majorité des deux tiers des membres présents et votants. Cela inclut des recommandations liées à la paix et à la sécurité internationales, ainsi que d’autres sujets spécifiés dans l’article 83 du Règlement intérieur de l’Assemblée générale. Les « membres présents et votants » désignent ceux qui votent pour ou contre, tandis que les membres qui s’abstiennent sont considérés comme ne votant pas.

La session d’urgence de l’Assemblée générale a débuté avec 110 orateurs inscrits le jeudi 26 octobre dernier. Les travaux devraient prendre fin le mardi 31 octobre. Elle se tient dans le cadre du mandat « Unis pour la paix », qui autorise l’Assemblée à intervenir lorsque le Conseil de sécurité est dans l’impasse sur des questions cruciales de paix et de sécurité internationales. 

Les solutions possibles

Israël doit se plier aux résolutions de l’ONU, plaident nos intervenants. Chacun propose des solutions possibles. Pour Me Valayden Israël doit arrêter le combat et prendre en considération les résolutions de l’ONU et reconnaître les frontières définies en 1967. Il plaide aussi pour que les pays arabes montrent l’exemple en donnant de l’argent pour la reconstruction de tout un pays et qu’ils s’engagent dans le « nation building » et créent des ponts de réconciliation.

Le Dr Michaël Atchia plaide, pour sa part, pour une solution de deux États : Israël et Palestine à travers des négociations avec des pays amis. Pour lui, il faut permettre aux Palestiniens d’avoir un État indépendant. Pour l’heure, ils n’ont pas de passeport et ne peuvent quitter leur pays. Israël va rester ce qu’il est et les Palestiniens auront, eux, leur État. « C’est la solution radicale au problème mais devrait apporter la paix dans le pays », affirme le Dr Atchia, qui se dit aussi en faveur d’un « échange de prisonniers ». 

Lindsey Collen considère pour sa part qu’il est trop tard pour créer deux États, car Israël et ses alliés l’ont tellement sabotée que cette la solution ne sera plus possible. « Ce qu’il faut désormais, c’est un seul État démocratique. Il n’y a pas d’autre solution que d’avoir un État où Israéliens et Palestiniens vivront ensemble » dit-elle.

Vote à l’ONU

Résolution sur la protection des civils : Maurice parmi les votants

L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté, une résolution sur la protection des civils et le respect des obligations juridiques et humanitaires dans le contexte de la crise actuelle à Gaza. La résolution a été présentée par la Jordanie et a recueilli 120 voix en faveur, dont celle de Maurice, 14 voix contre et 45 abstentions lors du vote. Cette décision a été prise lors de la deuxième journée d’une session d’urgence de l’Assemblée générale consacrée à la crise israélo-palestinienne le vendredi 27 octobre dernier. 

La résolution appelle à une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue, au respect du droit international par toutes les parties impliquées, ainsi qu’à une aide continue et sans entrave à la bande de Gaza. Elle demande également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les civils détenus en captivité, conformément au droit international, et exige leur sécurité, leur bien-être et un traitement humain.

 

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