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Guerre en Ukraine : l’économie mauricienne sous haute tension

Les prix du riz basmati et de l’huile comestible vont augmenter.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie perturbe l’économie mondiale. À Maurice, on ressent déjà les répercussions de cette guerre. Les prix de l’essence et du diesel ont déjà été révisés à la hausse. Dans les prochaines semaines, il faudra s’attendre à une flambée des prix d’une série de produits alimentaires et non alimentaires. Sans parler de l’impact sur le tourisme.

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Invasion russe en Ukraine : des produits de base seront affectés 

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie affecte les prix de certains produits à Maurice. D’autres augmentations des prix sont attendues dans les mois voire les semaines à venir. Tour d’horizon des produits qui seront les plus touchés. 

La guerre entre la Russie et l’Ukraine s’est intensifiée au cours des derniers jours. Elle engendra une explosion des prix des matières premières et éventuellement une flambée de certains produits alimentaires. D’ailleurs, les observateurs économiques à Maurice parlent déjà des pressions inflationnistes qui découlent depuis cette guerre.

Jaleel Ahmud, directeur de Golden Grain Entreprise, craint une flambée du prix du riz basmati dans un avenir proche. « De février à mars, le prix du riz a augmenté par 10 % à 15 %. C’est en raison de la révision des prix par les fournisseurs et du coût de fret qui ne cesse d’augmenter », explique-t-il.  

Avec la hausse du prix des produits pétroliers, la hausse du prix du riz basmati sera plus élevée. « D’autre part, nos fournisseurs en Inde et au Pakistan nous ont déjà informés d’une baisse dans la production. Les récoltes n’ont pas été favorables », indique l’importateur. 

Un autre produit de base qui se fait rare sur le marché mondial, en raison de cette guerre, est l’huile comestible. « Jamais durant ma carrière dans l’importation, je n’ai vu le prix de l’huile de tournesol accuser une telle hausse », ajoute-t-il.  

Ce dernier importe une marque de l’huile (qui ne fait pas partie de la liste des produits subventionnés) d’Égypte. « Avec un manque de tournesol comme matière première de l’Ukraine et de la Russie, la production a été largement affectée. D’ailleurs, nos fournisseurs nous ont déjà informés qu’il ne reste que cinq conteneurs d’huile pour nous, soit le stock nécessaire pour la consommation pendant une période de deux mois », dit notre interlocuteur.  

Actuellement, un litre d’huile de la marque qu’il importe est à Rs 99 au port. « Maintenant avec les frais et les taxes, vous imaginez combien ça va coûter aux consommateurs. » 

Topodom Distribution Ltd, une entreprise spécialisée dans l’importation de produits de première nécessité, est frappée par la hausse des prix depuis la guerre. Son directeur, Dominique To le confirme. 

« Nos fournisseurs en Europe, en Turquie et dans les pays asiatiques nous ont déjà fait parvenir une nouvelle liste des prix avec des hausses variant de 5 % à 15 % », indique-t-il. Cette augmentation des prix, poursuit-il, fait suite à la flambée du prix du pétrole qui est un intrant incontournable dans la production.  

Les produits qui coûteront plus cher dans les semaines à venir sont les couches, les ‘handwash’, les détergents, les savons, les déodorants et les produits lessive. Selon Dominique To, les augmentations de prix vont se poursuivre pendant plusieurs mois.

Rajiv Servansingh, directeur général de la STC : «Pour le moment, Maurice est protégé contre une hausse du prix du blé» 

La guerre entre les deux principaux producteurs de blé dans le monde causera certainement une flambée des prix au niveau mondial. Rajiv Servansingh, directeur général de la State Trading Corporation (STC), est de cet avis. 

« Idem pour les produits pétroliers et le gaz naturel exportés par la Russie. Avec des sanctions contre ce pays, il y a évidemment un manque de ces produits sur le marché mondial et par conséquent, les prix augmentent », poursuit-il. 

Toutefois, il souligne que pour le moment Maurice est protégé contre une éventuelle hausse du prix du blé. « Nous avons un contrat annuel qui a été signé avec Les Moulins de la Concorde sur un prix fixe. Donc nous ne risquons pas de subir, dans les mois qui viennent, l’impact direct de l’augmentation du prix du blé », fait-il ressortir.  

En ce qui concerne le prix du gaz ménager et les produits pétroliers, il avance qu’un comité a été mis sur pied pour étudier les implications de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. « Pour l’heure, je ne suis pas en mesure de commenter sur la marche à suivre de la STC », dit-il.

 

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