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Guerre en Ukraine : la situation sur le terrain au 80e jour

Les restes d'une école détruite dans laquelle, selon les autorités ukrainiennes, 60 personnes réfugiées dans un sous-sol sont mortes à la suite d'une frappe militaire russe sur le village de Bilogorivka, dans la région de Lugansk, dans l'est de l'Ukraine, le 13 mai dernier

Des combats particulièrement intenses sévissaient dans la région du Donbass (est de l'Ukraine), sur laquelle Moscou se concentre depuis plusieurs semaines sans enregistrer d'avancée significative, dans un conflit qui atteignait samedi son 80e jour.

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L'armée ukrainienne affirme regagner des territoires perdus. La Russie sera défaite "avant la fin de l'année", a même prédit le chef du renseignement militaire ukrainien, assurant que Kiev parviendrait à reconquérir l'ensemble de son territoire.

La victoire ne sera "pas facile" mais "elle arrivera", a déclaré Kyrylo Boudanov à la chaîne britannique Sky News, assurant que "le tournant (aurait) lieu dans la deuxième partie d'août" et que "la plupart des opérations militaires (seraient) terminées d'ici la fin de l'année".

Voici un point de la situation à partir d'informations des journalistes de l'AFP sur place, de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

- L'Est -
"Il y a des combats nourris à la frontière avec la région de Donetsk, près de Popasna", a commenté vendredi soir Serguïi Gaïdaï, gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, faisant état de nombreuses pertes côté russe. Un porte-parole de l'état-major ukrainien a évoqué des "frappes de missiles sur des infrastructures industrielles et (des) tirs sur des cibles civiles dans toute l'Ukraine".

L'état-major lui-même a rapporté que dans la région de Donetsk et de Tavriya, l'armée russe avait utilisé "mortiers, artillerie, lance-grenades et moyens aériens pour infliger un maximum de dégâts à l'armée ukrainienne", visant le personnel, des fortifications et des bâtiments".

Selon l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), les troupes russes ont poursuivi leurs efforts le long de l'axe Izioum-Donetsk, sans enregistrer de succès majeur. Elles tentent aussi d'encercler Severodonetsk et Lysychansk depuis le nord et le sud, mais la réduction de cette poche, une fois fermée, promettrait un très long combat.

- Le Nord -
"L'armée russe a probablement décidé de se retirer complètement de ses positions autour de la ville de Kharkiv face aux contre-offensives ukrainiennes et à cause de la disponibilité limitée de ses renforts", estime l'ISW, selon lequel Kiev "a probablement gagné la bataille de Kharkiv". 

- Le Sud -
Un millier de combattants ukrainiens sont toujours retranchés dans un labyrinthe de tunnels datant de l'ère soviétique sous l'usine sidérurgique Azovstal à Marioupol, ville portuaire stratégique détruite à 90% et sous contrôle russe. 

"Des négociations très difficiles sont en cours sur la prochaine phase d'évacuation, les gravement blessés et le personnel médical" a relevé le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

- Soutien du G7 -
"Nous ne reconnaîtrons jamais les frontières que la Russie a essayé de changer par son intervention militaire", ont indiqué les chefs de la diplomatie du G7 dans une déclaration samedi à l'issue d'une réunion de trois jours en Allemagne. "Nous maintiendrons notre engagement à soutenir la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, y compris la Crimée (...)".

- Ossétie -
En Géorgie, une région séparatiste prorusse a fait un pas vers son rattachement à la Russie. Les autorités de cette "république" séparatiste autoproclamée, indépendante de fait de la Géorgie pro-occidentale et occupée par des forces de Moscou depuis une intervention militaire russe en 2008, ont annoncé organiser le 17 juillet un référendum sur son intégration à la Russie.

"L'Ossétie du Sud et la Russie seront ensemble, c'est le début d'une grande nouvelle histoire", a déclaré le "président" d'Ossétie du Sud Anatoli Bibilov, laissant craindre l'apparition d'un autre foyer de tension, cette fois au flanc de la Géorgie, qui a fait vœu de longue date, comme l'Ukraine, de rejoindre l'Union européenne et l'Otan.

- Dizaines de milliers de morts -
Il n'existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Rien qu'à Marioupol, les autorités ukrainiennes ont parlé il y a plusieurs semaines de 20.000 morts. Et les enquêteurs ukrainiens affirment avoir identifié "plus de 8.000 cas" présumés de crimes de guerre.

Sur le plan militaire, le ministère ukrainien de la Défense évalue les pertes russes à plus de 26.000 hommes, 199 avions et près de 1.200 chars depuis le début de l'invasion le 24 février.

Le Kremlin a admis des "pertes importantes". Des sources occidentales évoquent jusqu'à 12.000 soldats russes tués.

Le président Volodymyr Zelensky a déclaré qu'environ 2.500 à 3.000 soldats ukrainiens avaient été tués et quelque 10.000 blessés.

Aucune statistique indépendante n'est disponible.

- Déplacés et réfugiés -
L'Ukraine a vu plus de six millions des siens fuir son territoire, dont plus de la moitié - 3,27 millions - vers la Pologne, a souligné le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) à Genève, relevant toutefois que le flot de ces départs s'est considérablement tari au fil des semaines. 

La tendance s'est même inversée.

Le solde global reste cependant encore largement négatif - avec 5,9 millions de départs pour 1,56 million de retour, selon les garde-frontières.

© Agence France-Presse

 

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