Guerre aux contrebandiers : la douane place le port sous rayons X

La Customs Anti Narcotics Section (CANS) redouble de vigilance après avoir renforcé ses effectifs dans le port depuis quelques semaines.

La mise en service des équipements dernier cri, dont le scanneur géant à rayons X, permettant de détecter des colis de drogue dans des cylindres hermétiques, sont exploités de manière optimale. Le ‘Maritime Tracking Systems’ qui permet de repérer tout bateau suspect opérant dans la région est aussi opérationnel.

L’application de ces mesures donne des résultats satisfaisants. Le scanneur géant à rayons X a permis aux autorités douanières et à l’Adsu de procéder à la saisie record de 135 kg d’héroïne dans la nuit du 9 mars 2017. Un premier examen du conteneur compromettant au moyen d’un scanneur avait révélé la présence des sableuses à pression mais aucun colis de drogue. Le conteneur a alors été examiné de près au moyen du scanneur géant à rayons X. Cet exercice a permis aux douaniers de découvrir les 135 kg d’héroïne dissimulés dans le cylindre des six sableuses à pression.

‘Tracking System’ opérationnel

La zone portuaire s’est hautement sécurisée. Un autre mécanisme mis en place par la douane pour déjouer les trafiquants de drogue et autres contrebandiers est le déploiement d’effectifs additionnels dans le port. Ces derniers, selon nos recoupements, travaillent en mode 24/7 et sont au nombre d’une cinquantaine d’officiers.

Une quinzaine de douaniers additionnels viendront grossir les rangs de la CANS dans les deux prochains mois. Quatre chiens renifleurs (Labrador) additionnels viendront bientôt se joindre au nombre actuel, qui est de six. Deux qui sont déjà en quarantaine prendront du service dans un mois et deux autres dans quatre mois.

Des équipements dernier cri, comprenant le Maritime Tracking Systems sont également en opération. Le but de ce mécanisme, explique une source de la douane, est de repérer les bateaux de cargos et autres yachts (bateaux de plaisance) qui sont dans nos eaux territoriales. Le Maritime Tracking System est également doté d’équipements sophistiqués pouvant retracer, et de suivre, le parcours des bateaux qui longent nos côtes une fois avoir été enregistrés auprès de la douane et des services portuaires.

« Les récentes saisies de drogue dans des conteneurs démontrent que le port est devenu une véritable passoire. Aucune piste, que ce soit aérienne ou maritime, n’est négligée. Les fréquences des bateaux, surtout ceux en provenance de Madagascar et autres pays africains, sont surveillées. Nous utilisons toutes les possibilités possibles, car le trafic de drogue implique toute une organisation. Même les marins peuvent être de véritables mules en ce qui est du trafic de drogue », avance notre interlocuteur.

Ce dernier ajoute que même les GPS éteint sur les bateaux, chose qui constitue une offense conformément aux lois maritimes, seront aussi pris en considération par la douane.

« Une brigade des marchandises »

Le directeur des douanes, Vivekanand Ramburrun, confirme que le port est dorénavant mieux sécurisé. Il souligne, dans le même souffle, que tel est le cas pour l’aéroport de Plaisance. Selon notre interlocuteur, un total de 78 douaniers, affectés à la CANS, sont basés au port et à l’aéroport. D’ici 2021, l’unité sera doté de 24 chiens renifleurs.

« C’est la première fois qu’autant de drogue est découverte dans le pays. Il fallait doubler de vigilance que ce soit au port et à l’aéroport. Nous travaillons à la mise sur pied d’une brigade des marchandises. Le rôle des officiers consistera à faire une analyse complète des cargos entrant dans le pays de visu, au lieu d’avoir recours aux manifestes », déclare Vivekanand Ramburrun.

Ce dernier souligne également que des pourparlers sont en cours en vue de raffermir les relations entre certains pays africains, notamment la Tanzanie. Cela, dit-il, en vue de prôner l’échange d’informations. « À ce jour, Maurice collabore avec la douane réunionnaise, malgache, seychelloise, kenyane, comorienne et mozambicaine. Nous mettons les bouchées doubles en vue d’établir une collaboration avec les douanes régionales », affirme le directeur des douanes.