Grossesses précoces : situation inquiétante

120 cas de grossesses précoces ont été enregistrés, depuis le début de l’année, à la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA). Selon Vidya Charan, sa directrice, la situation est inquiétante.

Elle constate que certaines adolescentes se retrouvent enceintes dès l’âge de 14 ans, alors qu’il est illégal d’avoir des relations sexuelles avant d’avoir 16 ans.

La Mauritius Family Planning and Welfare Association et le Mouvement d’aide à la maternité, deux associations qui militent pour le bien-être de la femme, expriment leurs inquiétudes dans le cadre de la Journée mondiale de la contraception.

Pour Monique Dinan, du Mouvement d’aide à la maternité, les jeunes devraient s’abstenir d’avoir des relations sexuelles précoces, car ils sont appelés à vivre au moins jusqu’à 70 ans.

Vidya Charan est d’avis qu’il y a plus de 120 cas de grossesses précoces recensés officiellement. « Nous aurions préféré que ces filles soient issues de couples mariés ou en union, en raison de la stabilité. Or, la réalité est différente, car il s’agit ici de filles encore en âge d’aller à l’école et qui auraient dû normalement profiter de leur jeunesse et s’épanouir autrement. »

Elle considère qu’il y a un problème de fond à régler au niveau de la famille, des parents et de la société dans son ensemble pour essayer de comprendre ce problème. Des cours d’éducation sexuelle et sur les valeurs devraient être dispensés dans les écoles.

Selon Monique Dinan, la contraception déresponsabilise les jeunes et engendre une jeunesse dépendante qui va se croire tout permis en oubliant les séquelles que peut avoir une vie sexuelle débridée.

« Il est indispensable d’attendre d’avoir un âge raisonnable, avant de s’engager dans une vie amoureuse et d’avoir des rapports sexuels », dit-elle. Mais pour Vidya Charan, la contraception devrait concerner aussi bien les femmes que les hommes pour une meilleure planification familiale.

Selon elle, la contraception a apporté une révolution chez la femme, qui a pu mieux gérer sa sexualité et sa fertilité. Introduites vers la fin des années 1950, les méthodes de contraception ont permis de contrôler les naissances à Maurice et d’avoir une meilleure qualité de vie familiale avec moins d’enfants. Cela a aussi permis aux femmes d’entreprendre des études supérieures, de s’engager dans le monde du travail et d’être financièrement indépendantes.