Grippe A(H1N1) : attention au virus

Les hôpitaux du pays ont recensé des cas de grippe A(H1N1) depuis le début de 2019. Le ministère de la Santé, lors de son relevé mensuel, sera bientôt en mesure d’évaluer la gravité de la situation.

Le virus est dans l’air et la prudence est de mise. En janvier dernier, 11 travailleurs bangladais ont été infectés à Curepipe. Ces cas ne sont pas isolés, souligne un infirmier de l’hôpital Victoria. « Plusieurs personnes présentant les synptômes de la grippe A(H1N1) se rendent dans divers hôpitaux du pays. Et en novembre dernier, une institution éducative du Nord avait fait circuler une notice informant les parents de cas de grippes H1N1 décelés chez les élèves », dit-il.

Cependant, au niveau du ministère de la Santé on affirme qu’on ne peut parler d’épidémie. « Il n’y a pas d’épidémie de la grippe A(H1N1) », soutient le conseiller en communication à la Santé, Jameer Yeadally. Selon lui, le ministère est en présence « d’un ou deux cas » dans les hôpitaux. « Un chiffre précis sera disponible dans les jours à venir », explique-t-il.

Or, le virus s’est installé à Maurice et flotte dans notre air, avec les virus H3N2 et le Virus B, responsables de la grippe saisonnière, à la différence que le virus H1N1 est plus agressif et peut entraîner la mort des patients vulnérables. Jameer Yeadally souligne que les dialysés, les enfants asthmatiques, les personnes âgées, les personnes vivant avec le VIH et celles qui souffrent de maladies respiratoires chroniques doivent consulter leurs médecins aux premiers symptômes et prendre des médicaments préventifs.

Ce n’est pas tout de suite que démarrera la campagne de vaccination. Jameer Yeadally souligne que, selon le protocole de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), c’est un mois avant l’arrivée de l’hiver que les vaccins seront disponibles dans l’hémisphère sud. Les Mauriciens devront donc patienter jusqu’au mois d’avril.

Un médecin exerçant dans le secteur public explique « que les enfants sont plus vulnérables à ce type de virus ». La raison : le système immunitaire se renforce en faisant face aux infections. Dans un cas ordinaire, le virus donne le temps à l’organisme de l’enfant de produire les anticorps nécessaires pour combattre le virus.

Or, avec ce type de grippe agressif, le corps n’a pas le temps de développer ses anticorps et de se défendre correctement.

Les symptômes ressemblent à ceux d’une grippe ordinaire : courbature, toux, fièvre, mais avec des difficultés respiratoires aigües, de la nausée, le vertige. « Si les symptômes deviennent aigus et persistent après deux jours, il faut courir vers le centre de santé le plus proche », souligne notre intervenant. 

Fillette décédée : les parents entament des démarches légales

« J’entamerai les démarches mercredi pour poursuivre le ministère et ceux qui ont commis une négligence » indique Hatish Sookunah, père de la fillette de quatre ans décédée vendredi. Son décès fait suite aux complications dues à la grippe H1N1, soutient le ministère de la Santé. Les parents allèguent qu’il y a eu négligence médicale. Les funérailles de la fillette ont eu lieu samedi. Les parents attendront mercredi, soit la fin des rituels, pour entamer les démarches légales. La famille prendra contact avec des hommes de loi locaux et étrangers pour loger une action en justice et établir la vérité. Le père cherche conseil pour déterminer à quel niveau une négligence a été commise, ce qui aura été fatal à son enfant. Les parents avaient transporté l’enfant souffrant dans une clinique, dimanche dernier. On lui avait diagnostiqué une gastro-entérite. Une semaine après, elle est morte à l’hôpital Jawarhal Nehru.