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Grève de la faim : Clency Harmon veut mener son combat jusqu’au bout

Clency Harmon Alan Ganoo : « Il est triste qu’une personne mette sa vie en péril pour faire avancer les choses ».

Il n’en démord pas, Clency Harmon ira jusqu’au bout de sa grève de la faim, peu importe s’il doit y laisser la vie. C’est ce qu’il a affirmé le dimanche 7 avril au 11e jour de son mouvement pour réclamer l’institution d’une Land Court.

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«Je vis cette grève de la faim très mal. Ma santé décline, mais si le gouvernement croit que je vais m’arrêter, il se trompe ». Propos de Clency Harmon, le dimanche 7 avril sur le parvis de l’église Immaculée Conception à Port-Louis. Âgé de 58 ans (il aura 59 ans en mai prochain), il ne compte pas baisser les bras, au 11e jour de grève de la faim, même s’il sent être déjà dans ses derniers retranchements. Ce qui lui donne du courage : le soutien qu’il reçoit des gens, tant anonymes, que des personnes dans la même situation que lui. Il bénéficie aussi de l’appui de certains politiciens.

Clency Harmon considère son combat « juste » : « Il faut être désespéré pour entamer une grève de la faim.» Son souhait : que le gouvernement respecte les engagements pris dans son manifeste électoral en 2014. Avec les prochaines élections générales derrière la porte, l’heure n’est plus à l’attente, mais aux décisions concrètes. « Il y a plusieurs étapes à suivre avant d’arriver à une grève de la faim : les recommandations de la Commission Justice et Vérité en 2011, les négociations avec le gouvernement  pour qu’elles soient appliquées. Jusqu’à présent, les choses n’ont pas évolué », regrette-t-il. Pourtant, l’État a aussi commandité un rapport de la Law Reform Commission qui a aussi soumis son rapport. Il ne comprend pas pourquoi l’État instaure des Commissions, les paie des deniers publics et décide ensuite de ne pas appliquer leurs recommandations.

Pour Clency Harmon, le gouvernement les mène en bateau. « Un conseiller du Premier ministre nous indique que pour parvenir à une Land Court, il faudra encore du temps. Les élections sont derrière la porte, peut-on encore attendre ? », se demande-t-il. D’où la décision de la Commission Justice et Vérité d’agir autrement et d’entamer une grève de la faim. « Nous souhaitons une cohérence du gouvernement dans ses propos et actions. »

Suite à la déclaration de Stephan Gua, membre du Comité de soutien, l’Attorney General Manish Gobin a, par le biais d’un communiqué, indiqué que le gouvernement a rompu la communication. Même si le gouvernement poursuit son travail et prend les mesures nécessaires au moment opportun, cela ne rassure ni le gréviste de la faim ni ceux qui le soutiennent. « Si le gouvernement avait de la bonne volonté et de la bonne foi, il n’aurait pas coupé la communication. Il aurait demandé à travailler avec quelqu’un d’autre », insiste Clency Harmon. 

La Land Court réclamée devrait être à l’écoute de ceux qui pensent avoir été dépossédés de leurs terres.

Combat juste

Clency Harmon a reçu de nombreuses visites le dimanche 7 avril. Parmi, Alan Ganoo du Mouvement patriotique. Il supplie le Premier ministre de revenir à la raison et de présenter le Bill pour l’institution d’une Land Court devant le Parlement. « Nous sommes arrivés à une étape critique de cette grève de la faim. Tant de jours se sont écoulés et la situation semble bloquée », fait-il ressortir. « Il est triste qu’une personne mette sa vie en péril pour faire avancer les choses. « C’est une cause juste et raisonnable », dit-il.

Sheila Bunwaree, du Mouvement militant mauricien, estime nécessaire que les autorités prêtent une oreille attentive et agissent vite, car il s’agit de la vie d’une personne. « N’entrons pas dans un jeu de blâme », dit-elle.

Françoise Labelle, de la Plateforme militante, se dit déçue de la rupture des négociations. « Cette bataille dure depuis très longtemps. On a promis d’instaurer un Land Tribunal ou une Land Court. Si c’est trop compliqué, qu’on fasse des propositions fermes», dit-elle.

Jean-Yves Violette, de l’Union pour le progrès, fait ressortir que toutes les cartes sont entre les mains de l’État. Justice doit être rendue à ceux qui ont été dépossédés de leurs terres.

 

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