Grand Journal - Le Prime Ministers’ Office : «Madam la bizin ale»

Pravind Jugnauth semble bien parti pour régler ses comptes avec Ameenah Gurib-Fakim. « Madam la bizin ale », a fait comprendre son porte-parole, Raj Meetarbhan, en seconde partie du Grand Journal, sur Radio Plus, mercredi après-midi. « Li pou mie si li ale par li mem », a-t-il lancé aux questions de Gilbert Bablee, Jean-Luc Émile, Jugdish Joypaul et Nawaz Noorbux.

Raj Meetarbhan, ancien rédacteur en chef, affirme qu’il y a un consensus au sein de l’équipe gouvernementale et de l’ensemble de l’opposition pour que la présidente de la République démissionne. « L’opposition va soutenir la motion visant à la destituer », a-t-il fait ressortir. Raj Meetarbhan sème toutefois un doute quant à l’action future de l’Alliance Lepep. Un tribunal spécial sera-t-il institué contre Ameenah Gurib-Fakim en vertu de l’article 30 de la Constitution ou devra-t-elle faire face à une Commission d’enquête?

Pour Raj Meetarbhan,il vaut mieux que la présidente parte d’elle même. Il explique que cela évitera une forme « d’incohérence» dans le fonctionnement des institutions. Il a soutenu également que le chef du gouvernement a rencontré la présidente à deux reprises mercredi et jeudi et qu’elle a « donné la garantie qu’elle allait quitter son poste ». « Jeudi matin, en présence de personnes détenant des postes constitutionnels, elle avait déclaré qu’elle allait partir après les festivités », a-t-il révélé.

Stand-by

« Kan enn PM e enn presidan pe koze, li pa pou donn li enn papie sinye pou donn enn garanti. Linn pran so parol pu enn parol sakre. Pa kone si lopozision inn koz ar li, sa li en deor kontrol PM. Pou enn dimoun sanz lide koumsa, finn ena bann inflans inn zwe. PM li ankor stand-by lor so pozision. Pou repitasion leta, li bon madam la ale. Presidant pe dir li pe rod sovgard so dinite, so lonerr, bien bon. Enn kote ena lonerr personel, lot kote PM bizin defan repitasion leta. Lantouraz Gurib-Fakim bizin ede pou rekadre madam la », ajoute Raj Meetarbhan.

Il trouve également « surprenant » que la présidente ait utilisé la carte de crédit du PEI « par inadvertance » à plusieurs reprises. « Quelque chose ne tourne pas rond », dit-il.

« Ki mo presidan mo pei gagn fasilite e ou dir mwa sa pa enn probleme etik, ou bizin get definision etik », lâche-t-il. Intervenant à son tour, Shakeel Mohamed, chef de file du Parti travailliste à l’Assemblée nationale, a déclaré qu’il n’aurait pas présenté une motion contre la présidente à l’Assemblée nationale si elle avait communiqué sa position plus tôt.

Shakeel Mohamed affirme que c’est l’opposition qui a réclamé « la destitution de la présidente bien avant le gouvernement. » Pour lui, « le gouvernement souhaite éviter la mise en place d’un tribunal spécial contre la présidente afin d’éviter la révélation de certains détails concernant la proximité de certains membres du gouvernement avec Alvaro Sobrinho. » À cet effet, il a évoqué notamment l’utilisation de voitures que ce dernier a acquises à Maurice, voire de villas PDS ou RES. Il a aussi souligné que la suspension de la présidente devra aussi obtenir un vote du Parlement.

Intérêt du pays

Le député du Muvman Liberater, Ravi Rutnah, déclare, lui, que « le Premier ministre n’agit que dans l’intérêt du pays et qu’un tribunal ne pourra qu’établir si la présidente a perçu des bénéfices pécuniaires d’Alvaro Sobrinho. »

Quant au député mauve Reza Uteem, il a tenu à rappeler que « c’est le MMM qui avait réclamé la démission d’Ameenah Gurib-Fakim dès mars 2017 lorsque sa proximité avec Alvaro Sobrhino avait été évoquée. » « Eski PM inn koz manti ou presidant inn koz manti ? Kot nou pe ale si enn morisien pa kapav krwar dan parol enn PM ? » s’est-il interrogé. L’avocat Kushal Lobine du Parti mauricien social-démocrate confirme, pour sa part, que « les Bleus vont soutenir la motion du Premier ministre contre la présidente. »