Les trois invités du Grand Journal de Radio Plus, lundi 12 février, ont discuté de la politique du logement social. Ils sont le vice-président de la République, Barlen Vyapooree ; le vicaire général du diocèse de Port-Louis, le père Jean Maurice Labour, et Martine Hennequin, de la Fondation Joseph Lagesse. Un logement décent a été au cœur des préoccupations des invités de Gilbert Bablee et Patrick Hilbert.
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Le thème de l’émission était : la politique de logement social du gouvernement. Si le vice-président a tenu à souligner la panoplie de mesures lancées par les décideurs, le père Labour et Martine Hennequin ont choisi, eux, de mettre l’accent sur les « défaillances » du système actuel.
Martine Hennequin a d’emblée relevé ce qui constitue à ses yeux une anomalie : « En l’absence de statistiques fiables, nous ne pouvons que témoigner de ce que nous voyons sur le terrain », a-t-elle déclaré.
La Fondation Joseph Lagesse, a-t-elle rappelé, a inauguré 11 maisons neuves construites à l’intention des familles dans le besoin, des maisons avec l’espace nécessaire pour un mode de vie sain.
« À Bois-Marchand, il y a un gros problème de logement, a-t-elle ajouté. Nous avons appelé l’État pour venir voir ces familles. Nous nous battons pour mettre en place un projet de construction avec des infrastructures sanitaires. Il y a des familles de la région qui vivent sans toilettes ni salle de bains. » Martine Hennequin a aussi souligné l’importance de lancer des projets adaptés à la localité : « Un travail localisé a plus de chances de réussir. Les besoins d’un endroit ne sont pas les mêmes que ceux d’un autre endroit. »
Le père Labour a, lui, mis l’accent sur un aspect du logement social qui est souvent délaissé, selon lui: l’humain. « Nous essayons de faire un accompagnement social avec un programme de community building. Nous lançons des études de budget, les outils pour gérer la vie. Parfois, on est prêt à dépenser des centaines de millions dans du béton, mais quelques millions pour un accompagnement font tiquer. » Un réflexe dont il faudrait se défaire, selon lui.
Le père Labour a aussi sévèrement critiqué les autorités sur leur mode de gestion du dossier du logement social : « Les institutions actuelles se sont révélées totalement incompétentes. Si elles sont incapables de gérer une urgence à court terme comme Berguitta, comment feront-ils pour une planification à long terme ? ». Le prêtre est même allé jusqu’à accuser la classe politique d’instrumentaliser la pauvreté. « Ils font des petits projets ponctuels qui rapportent des votes, mais ne cherchent pas de solutions à long terme », estime-t-il.
Barlen Vyapooree a expliqué que le gouvernement alloue des milliards aux projets de logements sociaux et estime que le rôle des ONG est crucial pour s’attaquer au problème : « Les ONG ne peuvent peut-être pas construire toutes les maisons qu’il faut, mais elles ont leur part de contributions. Je l’ai constaté moi-même. Les ONG sont un stakeholder ayant un rôle à jouer. »
Le vice-président de la République a rappelé qu’une étude datant de 2012 a démontré que le niveau d’éducation avait un impact considérable sur la pauvreté et qu’il fallait donc promouvoir une approche holistique, donc de proximité.
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