Actualités

Grand Journal de Radio Plus : Barlen Vyapoory veut discuter de la réforme électorale avec le PM

La prolifération de la drogue, la réforme électorale, l’enseignement supérieur, les résultats du School Certificate (SC), autant de thèmes abordés par le président de la République par intérim, Barlen Vyapoory, à l’antenne de Jean-Luc Emile, jeudi.

Publicité

La «loi Facebook» :

« J’ai depuis toujours trouvé qu’il y avait des abus dommageables aux autres. En tant  que gouvernement responsable, il fallait réagir et protéger la population de ces méfaits. La liberté d’expression demeure.» Propos du président de la République par intérim sur la « loi Facebook », qu’il a décidé de signer, malgré la pression populaire. « Après le vote de cette loi, il y a eu moins d’abus.» Concernant les cas qui demeurent, Barlen Vyapoory invite les victimes à « agir ». Est-ce la publication d’une photo montrant des proches du pouvoir qui a incité le gouvernement à introduire cette loi?  «C’est faux, réplique Barlen Vyapoory, c’est par conviction que j’ai signé en faveur de cette loi.»

Controverse dans les commissions électorales :

La nomination d’Ammanah Saya Ragavoodoo et celle avortée de Sharmila Romila Sonah-Ori comme membres de l’Electoral Supervisory Commission (ESC) et l’Electoral Boundaries Commission (EBC) ont été commentées. « Il fallait nommer quelqu’un à la commission et nous avons trouvé le profil adéquat. Selon la Constitution, il me fallait consulter le Premier ministre, le leader de l’opposition et les partis de l’opposition,  c’est ce que j’ai fait », a déclaré Barlen Vyapoory.  S’il concède qu’il n’y a pas eu unanimité sur ce choix, il a affirmé avoir suivi son propre jugement et avoir trouvé une personne  à la hauteur. Sur la proximité alléguée d’Ammanah Saya Ragavoodoo avec le pouvoir, il soutient que cela ne veut rien dire. « Même si c’est une proche du pouvoir, elle peut être intègre et faire le travail honnêtement.»  Répliquant aux critiques de l’opposition qui lui reprochent d’être un président rubber stamp, il soutient faire usage de son jugement avant d’apposer sa signature sur une loi. « Je n’ai jamais été contraint de signer une loi que je désapprouvais.»

DifférenCe de style :

Si le président par intérim a évité de critiquer son prédécesseur, Ameenah Gurib-Fakim, il soutient être différent dans le sens qu’il s’engage personnellement auprès de la société. S’il admet recevoir de temps à autre des investisseurs à son bureau, il avance toutefois qu’il se contente de les référer aux institutions compétentes, telles que l’Economic Development Board (EDB). « Je pense à mon pays, je n’ai pas besoin de me comparer aux autres. Je fais ce qui est bon pour mon pays », a-t-il ajouté.

Gratuité de l’Enseignement supérieur :

La décision de rendre gratuit l’accès à l’Enseignement supérieur dans les universités publiques a été saluée par Barlen Vyapoory. « L’Education tertiaire était déjà gratuite à l’Université de Maurice. Dorénavant, elle le sera pour les autres étudiants de l’Université de Technologie de Maurice (UTM) et de l’Université des Mascareignes », a-t-il dit.

Il assure que cette mesure sera bénéfique pour de nombreuses familles et que cela va améliorer le taux d’admission dans les institutions d’enseignement supérieur. Il a  souligné que la force de Maurice, c’est avant tout ses ressources humaines.

« C’est pourquoi, il faut aider à développer et à éduquer le plus grand nombre pour qu’ils puissent assumer leurs tâches et responsabilités.»

Résultats du School Certificate :

Sur la décision du gouvernement de promouvoir uniquement les élèves ayant obtenu cinq credits aux examens du School Certificate (SC), et du Higher School Certficate (HSC), Barlen Vyapoory rappelle que cette mesure existait déjà du temps où il était collégien. « C’est une bonne chose. Un élève doit avoir une bonne connaissance générale». Commentant le taux d’échec jugé élevé aux derniers examens du SC, il estime qu’il faut analyser le problème. « Je suis en faveur des cinq credits, mais je comprends la situation des élèves qui n’ont pu les obtenir.»

Interrogé sur le refus du Mauritius Examinations Syndicate (MES) de ne pas rendre public le nombre de réussites et d’échecs, le président par intérim répond qu’il faut respecter la loi et que « le MES doit avoir ses propres raisons.» Et concernant le chômage chez les jeunes, le président par intérim déclare que c’est un phénomène qui touche plusieurs pays. « 7% de chômage, ce n’est pas si mauvais » commente-t-il.

Situation démographique :

Barlen Vyapoory revient sur une de ses anciennes déclarations selon laquelle il avait encouragé les parents à concevoir plus d’enfants. « Ce n’était pas une déclaration en l’air », a-t-il insisté. Il a précisé que les parents qui ne disposent pas des moyens nécessaires n’ont pas à faire plus d’enfants. « C’est un sujet qui me tient à cœur, car je suis conscient que la courbe démographique est à la baisse et que cette situation va se maintenir», a-t-il expliqué. «Un couple qui a les moyens financiers peut faire davantage d’enfants, car il pourra  en prendre soin.»

Combat contre la pauvreté

«Il revient aux personnes vivant dans des conditions sociales difficiles de faire davantage d’efforts pour s’en sortir», assure le président par intérim. « S’ils font des efforts, ils sauront remonter la pente. Aide-toi et le ciel t’aidera », a-t-il rappelé. Le gouvernement aide beaucoup de gens en ce sens, notamment à travers la réalisation de logements sociaux, indique Barlen Vyapoory. «C’est uniquement en faisant des efforts que l’on réussit. On ne peut se contenter de consommer, de ne pas consentir des sacrifices et vouloir travailler et affirmer ensuite qu’on est pauvre », a-t-il ajouté.

Commission de pourvoi en grâce :

« Cette commission existe pour des raisons précises. C’est-à-dire donner sa chance à un prisonnier. Il nous faut agir comme des humains », a rappelé Barlen Vyapoory.  Il a déclaré que c’est après avoir pris note des recommandations des autorités compétentes qu’un prisonnier obtient sa grâce.

Peine de mort :

S’il se dit au départ opposé à  la peine capitale, Barlen Vyapoory a révélé qu’il  est en train de reconsidérer sa position concernant les trafiquants de drogue. « Quand je pense à ces trafiquants qui sont en train de tuer par centaines des gens et des familles, c’est très très grave. Dans ce cas-là je suis en train de songer si ce n’est pas une bonne chose [… la peine de mort]. Ils ne méritent pas de vivre. Ils sont en train de vivre dans de grandes maisons et voyager en jet privés ».

Serait-il prêt à signer une loi rétablissant la peine de mort, Barlen Vyapoory s’est cependant rétracté. « Je ne peux vous donner une réponse comme ça. Je ne sais même pas si la peine de mort suffirait à arrêter ces trafiquants », a-t-il poursuivi.

Commentant ensuite le combat contre la drogue, il n’a pas manqué de féliciter Lindsay Thomas, le recteur du collège du St-Esprit,  « Il a eu le courage d’expliquer au public ce qui est en train de se passer dans son collège. Je l’ai assuré de mon engagement pour demeurer à ses côtés pour combattre ce fléau », a-t-il indiqué.

Réforme électorale :

« Je pensais que la loi sur la réforme électorale serait adoptée, même avec des amendements. Dans le passé, des partis n’étaient pas suffisamment représentés. La dose de proportionnelle est donc une mesure ‘most welcome’. En tant que patriote, je ne souhaite pas que l’on revienne au système actuel. Je compte discuter avec le Premier ministre et lui faire part de mon sentiment sur la réforme électorale. La formule qui a été proposée était ok mais avec un amendement, il serait plus acceptable », assure-t-il.

Titularisation au poste de président de la République

S’il souhaite être confirmé  au poste de président, Barlen Vyapoory soutient ne pas oeuvrer dans ce but précis. Il ajoute avoir l’étoffe pour assumer les responsabilités de la présidence, et dénonce tout argumentaire qui fait croire que le facteur ethnique est un élément important dans le choix du titulaire de cette charge.

 

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !