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Grand Journal : comment assainir les institutions?

La seconde partie du Grand Journal de Radio Plus du mardi 20 juin était axée sur les institutions, après la récente déclaration du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Terence O’Neill et Ruzayna Beegun avaient réuni sur le plateau le syndicaliste Jack Bizlall et Sheila Bunwaree du Mauritius Society Renewal.

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« La mafia de la drogue a déjà infiltré les institutions du pays », a déclaré le Premier ministre, Pravind Jugnauth, lors d’un atelier de travail sur « Inspiring Young Leaders of Tomorrow ». Cette déclaration a été longuement commentée dans l’émission du Grand Journal. Sheila Bunwaree affirme que le Premier ministre a « quelque part » raison. Des déficits, souligne-t-elle, mettent en péril les institutions. « Lorsque nous analysons les institutions, y compris l’Assemblée nationale, nous constatons qu’il existe un déficit de compétences, un déficit de transparence, un déficit de communication, un déficit de vérité et un déficit d’un comportement ethnique. »

La réinvention totale des institutions est nécessaire et un renouveau souhaitable, indique-t-elle. « Ce n’est pas logique lorsqu’un gouvernement succède à un autre, il emploie le même système. C’est pour cette raison que nous militons pour un système de deux mandats pour un Premier ministre. La population doit réagir, car nous ne méritons pas cela. Nous avons les mêmes personnes parce qu’il n’y en a pas d’autres. » Sheila Bunwaree a critiqué les salaires mirobolants des directeurs de certaines  institutions.

Intervenant lors de l’émission, l’ancien ministre Amédée Darga livre une autre analyse sur les salaires de ces directeurs. Selon lui, il faut mettre l’accent sur les compétences de la personne et non sur son salaire. « Le plus grand obstacle des institutions c’est la classe politique. Une fois au pouvoir, les ministres nomment leurs collaborateurs. Et ces derniers leur sont redevables. À ce moment, ils utilisent les institutions à des fins personnelles ou pour le ministre. Mais il faut reconnaître aussi les compétences de certains directeurs. Il ne faut pas seulement se contenter de faire état de son salaire. »

Lui donnant la réplique, Jack Bizlall s’est prononcé totalement contre les salaires mirobolants. « Environ 250 à 300 institutions existent à Maurice. La déclaration du Premier ministre avoue un échec de nos institutions. Trop d’institutions tuent les institutions. Pourquoi faut-il octroyer des salaires mirobolants à ces directeurs. Il faut protéger nos institutions. Comment se fait-il qu’un CEO touche un salaire de Rs 17 millions annuellement ? Nous devons protéger le système judiciaire, car lorsqu’un juge est nommé à la tête d’une commission et perçoit un cachet, il est redevable au gouvernement. »

Le syndicaliste suggère une décision collégiale pour les institutions et souhaite la fin des ingérences politiques.

 

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