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À Grand-Bois : situation controversée entre belle-fille et belle-mère

maison en vente

Nisha ne sait plus où loger sa mère. Après le décès de son frère, la maison que ce dernier avait achetée est revenue à sa belle-sœur. Cette dernière refuse que sa belle-mère y réside.

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Accompagnée de sa mère, Nisha (prénom modifié), habitante de Grand-Bois, s’est rendue dans les locaux du Défi Media Group. Elle raconte le calvaire que vit sa mère depuis le décès de son frère.

« Ma mère louait une maison avec une de ses amies. Pendant six ans, elle payait Rs 2 500 mensuellement. Mon frère habitait sous le même toit qu’elle bien qu’il soit marié civilement à ma belle-sœur. Quant à cette dernière, elle a toujours habité chez ses parents », raconte notre interlocutrice. Vu que sa mère n’était pas éligible à un prêt bancaire, « elle a demandé à mon frère de le prendre à sa place et maman a pris la responsabilité de cotiser au remboursement mensuel. » Affaire conclue : la demande d’emprunt a été approuvée par la banque et ils ont tout de suite procédé à l’achat de la maison dans laquelle ils vivaient.

« Moins d’un mois après, mon frère a démissionné de son emploi. C’est maman et moi qui avons assumé le remboursement mensuel à la banque », poursuit Nisha.

Le propriétaire meurt cinq mois après

Cinq mois après la conclusion de la transaction, le 6 septembre 2016, le frère de Nisha décède à l’âge de 25 ans dans un accident de moto. « Automatiquement, l’assurance a couvert à 100 % le remboursement du prêt bancaire et la dette a été rayée. Sauf que c’est ma belle-sœur qui est devenue la nouvelle propriétaire de la maison, car deux ans avant la mort de mon frère, ils s’étaient mariés civilement, même s’ils n’habitaient pas sous le même toit. Elle a demandé à ma mère de vider les lieux par le biais d’une mise en demeure d’un avoué en juin 2016, mais vu que maman n’a nulle part où aller, elle a continué à habiter la maison », explique Nisha désespérée.

Jugement d’expulsion

Récemment, la maman de Nisha a reçu une lettre de la cour mentionnant  que selon un jugement, elle doit quitter les lieux au plus tard le 30 avril 2019. « Depuis la mort de mon frère, avant même la cérémonie religieuse tenue 40 jours après sa mort, ma belle-sœur a cessé de nous adresser la parole. Elle n’était pas présente à cette cérémonie. Ma mère et moi, et des membres de la famille, se sont rendus ensuite chez ses parents pour lui parler, sauf que ses parents et elle ont refusé de nous recevoir. Elle a même changé de numéro de téléphone et nous n’avons aucun moyen de communication avec elle. Tout ce que je sais, c’est qu’elle veut vendre la maison », souligne Nisha.

Une seule pièce pour abriter deux enfants

« Si je pouvais prendre maman avec moi, ce serait avec plaisir, mais je vis dans une pièce unique et j’ai deux enfants », explique Nisha. « Cette chambre nous a été cédée par le père de mon époux  », confie la jeune mère. « Maman est malade et souffre de diverses complications de santé. Mon père nous a abandonnés depuis 15 ans, maman vivait d’une pension d’invalidité qui vient d’être suspendue. Elle n’a pas de revenus pour payer un loyer » ajoute sa fille. Nisha, elle, était agent clientèle jusqu’à la naissance de son cadet où elle a cessé de travailler. « La seule chose que je demande : laisser ma mère habiter la maison jusqu’à ses derniers jours. À son décès, la belle-sœur pourra récupérer la maison sans problème… »


Que dit la loi ?

La rédaction a sollicité Me Bala Mukan, avocat, pour voir quel recours dispose la mère dans ce cas. « Définitivement, le titre de propriété reviendra à l’épouse du frère défunt de Nisha, car ils étaient mariés civilement. J’apprends que la mère et la sœur ont contribué au remboursement du prêt bancaire. Nous pouvons envisager de réclamer le remboursement de cet argent. Nisha et sa mère devront prouver ces remboursements. Hélas, légalement, la maison ne leur appartient plus », dit-il, avant d’inviter les dames à le rencontrer.

 

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