- Anil Kumar Dip soumet sa démission mardi
Des grosses pointures aux Casernes centrales vont tomber. Quand ? Cette question est évoquée depuis lundi soir après l’écrasante victoire 60-0 de l’Alliance du Changement. Le numéro un de la police, Anil Kumar Dip, ciblé par les nouveaux dirigeants politiques tout au long de la campagne, l’ancien Deputy Commissioner of Police (DCP) Heman Jangi, sous contrat comme conseiller au PHQ et occupant le « Hot Seat » du Central Criminal Investigation Department (CCID), et probablement le directeur du service de renseignements (NSS), Hurrydeo Ramdany, ainsi que le patron de la PHQ Special Striking Team (SST), le surintendant Ashik Jagai, sont tous dans la ligne de mire. À mardi, le nom de l’ACP Mohunlall Madhow était cité comme favori pour le poste de Commissaire de police. Anil Kumar Dip a soumis sa lettre de démission au secrétariat du ministère de l’Intérieur, au Bureau du Premier ministre. À compter de minuit ce mercredi 13 novembre, Anil K
Kumar Dip ne sera plus le CP. Il va célébrer ses 64 ans, ce vendredi 15 novembre, et pouvait rester encore un an au sein de la force avant sa retraite. C’est un des DCP des Casernes centrales qui sera désigné pour assurer l’intérim au poste de d’Acting CP. Le nom du DCP Choolun Bhojoo, ancien patron de l’Adsu, figure parmi ceux cités pour occuper le poste de CP par intérim, en attendant la nomination de Mohunlall Madhow.
Il est courant qu’à l’arrivée d’un nouveau gouvernement, le nouveau Premier ministre désigne un homme de confiance à la tête de la force policière. L’actuel CP, Anil Kumar Dip, qui a fait l’objet de vives critiques et dénonciations de la part de « Missier Moustass », n’a pas échappé aux nouveaux élus lors de la campagne électorale. Ce ne serait donc pas une surprise de voir un nouveau visage prendre les rênes des Casernes centrales.
Au mardi 12 novembre, aucune décision officielle n’avait été communiquée sur la situation du CP Dip. Comptant 43 années de service au sein de la force, après avoir intégré la police en 1981, Anil Kumar Dip avait été confirmé en février 2022, après le départ de Khemraj Servansingh.
Nous avons sollicité le DCP Choolun Bhojoo mardi. Mais il s’est abstenu de commenter pour l’heure. Nous avons aussi sollicité Mohunlall Madhow mardi. Il a confié qu’il est toujours en poste à Rodrigues et qu’il n’a jusqu’ici reçu aucune correspondance officielle en ce sens. « C’est le rôle du nouveau PM de trancher sur cette affaire », dit-il.
Aux Casernes centrales, c’est le Talk of the Town depuis mardi matin. Le sort d’Anil Kumar Dip et son potentiel remplaçant sont sur toutes les lèvres. Les langues se délient et il se dit que certaines grosses pointures ont déjà rangé et « scrap out » leurs dossiers. Le nom de l’ACP Sailesh Gukhool est pressenti pour remplacer l’ACP Ramdhany au sein du NSS.
Concernant le SP Ashik Jagai, il devrait être conduit à un nouveau rôle dans un autre département d’ici peu, selon les dires aux Casernes centrales. Avec les multiples critiques à l’égard de la PHQ Special Striking Team (SST), sur les estrades de l’Alliance du Changement, l’unité phare de l’ex-CP Dip, pourrait être mise au placard. La PHQ SST avait été mise en avant après la réalisation de plusieurs gros coups, dont des grosses saisies de drogue, mais avait été pointée du doigt dans des allégations de « planting » contre les opposants du régime MSM.
Counter Terrorism Unit : Les noms de l’ACP Seeba et du SP Dussoye cités
Les noms de l’ACP Rajcoomar Seeba, ancien commando du GIPM, et du surintendant de police (SP) Kailash Dussoye sont cités pour prendre la direction de la Counter Terrorism Unit (CTU) basée au Prime Minister’s Office (PMO). Anciennement affecté à l’unité spécialisée du GIPM, Rajcoomar Seeba est passé par la Western Division en tant que Divisional Commander et a déjà une expérience au sein de la CTU.
Quant au SP Dussoye, il a fait carrière au sein de l’Adsu avant d’occuper des postes plus importants au sein de la police de Metro North et Metro Sud. La CTU a pour mission de collecter les informations et renseignements liés aux activités terroristes et de soumettre des rapports au CP. Une cellule de sensibilisation du public contre le terrorisme est aussi incluse au sein de cette unité.
Me Taij Dabycharun : « Le CP peut être une personne autre de la force policière »
Le poste de Commissaire de police (CP) a été, depuis des années, confié à des membres de la force policière. Mais cette pratique est-elle imposée par la loi ? Que disent nos textes sur le processus de nomination du CP, et quelles en sont les modalités de révocation ? Les explications de Me Taij Dabycharun.
Me Taij Dabycharun précise qu’il n’est pas obligatoire pour le Premier ministre de désigner le prochain Commissaire de police parmi les membres de la force policière. En réalité, toute personne répondant aux critères requis peut être nommée à ce poste. Cependant, cette personne doit disposer de l’expérience et des compétences nécessaires pour diriger efficacement la police et en faire un modèle de performance et de discipline.
Il souligne que, conformément à la section 71 de la Constitution, le poste de Commissaire de police est une fonction publique de nature constitutionnelle. Ainsi, rien dans la Constitution n’exige que le CP soit issu des rangs subalternes de la police. Toutefois, en pratique, le choix du CP se porte généralement sur des membres de la force policière ou de la Special Mobile Force (SMF).
Me Dabycharun rappelle également que les grades allant de l’agent de police stagiaire au Commissaire adjoint de police relèvent de la Disciplined Forces Service Commission, chargée non seulement du recrutement mais aussi de la gestion des questions disciplinaires concernant les policiers.
S’agissant de la destitution d’un Commissaire de police, Me Dabycharun précise qu’aucun CP ne peut être contraint de quitter son poste sans raison valable. Pour qu’un CP soit démis de ses fonctions, une commission d’enquête doit être instaurée afin de déterminer s’il y a eu faute professionnelle ou abus de pouvoir, comme ce fut le cas dans le passé avec le défunt Raj Dayal. Cette commission est chargée d’examiner les accusations portées contre le CP et de statuer sur leur bien-fondé.
Ce que dit la section 71 de notre Constitution
La section 71 de la Constitution aborde les pouvoirs conférés au Commissaire de police et de son recrutement
- La Section 1 précise que le CP occupe un poste public et constitutionnel.
- La Section 2 souligne que la force policière est normalement sous le commandement du CP.
- La Section 3 fait état que le Premier ministre ou un autre ministre, avec l’autorisation du Premier ministre, peut donner des directives générales au CP concernant le maintien de la sécurité et de l’ordre public qu’i estime nécessaires. Et le CP doit exécuter ces directives ou les faire exécuter.
- La Section 4 soutient que rien de ce qui est contenu dans le présent article ne fait obstacle à l’attribution à un ministre, conformément à l’article 62, d’être responsable à l’organisation, l’entretien et l’administration de la force de police. Cependant, il est stipulé que le CP a la responsabilité de décider de l’usage et de contrôler de la force de police. Et, sous réserve des dispositions de l’alinéa 3 du présent article, le CP, dans l’exercice de ses pouvoirs, est responsable du contrôle de la force de police et sera pas soumis aux directives ou au contrôle de nulle autre personne ou autorité.
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