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Good Governance and Integrity Reporting Bill: le mood est à l’attente dans l’immobilier

Les gens préfèrent investir dans des appartements, pour éviter d’être interrogés sur le financement de leurs biens.
Le Good Governance and Integrity Reporting Bill effraie-t-il les investisseurs ? C’est du moins ce que laissent entendre des opérateurs dans l’immobilier. Surtout pour des biens valant plus de Rs 10 millions. Un des objectifs du Good Governance and Integrity Reporting Bill est de mettre fin à la spéculation immobilière. Or, nous déclare un agent immobilier des Plaines-Wilhems, « cette loi est comme une épée de Damoclès sur notre tête. Nous avons des difficultés à vendre ». « Nous avons constaté un ralentissement au niveau de la demande avec la présentation de ce projet de loi. Surtout pour les biens immobiliers de plus de Rs 10 millions », poursuit-il. Selon lui, le Good Governance and Integrity Reporting Bill effraie les gens. Dans le Nord du pays, on tient le même langage, on estime que cette loi risque de mettre en péril le Property Development Scheme (PDS), qui a remplacé le concept d’Integrated Resort Scheme (IRS) et le Residential Estate Scheme (RES).

‘High Net Worth’

« Si vous regardez le PDS et que vous le comparez avec l’IRS et le RES, vous constaterez qu’il n’y a pas de grands changements, si ce n’est l’obligation de vendre 25 % à des Mauriciens. Sans la vente de ces 25 %, le produit PDS risque de ne pas être rentable pour le promoteur », explique le directeur d’une agence immobilière. Mais ce genre de projets s’adressent soit aux Mauriciens ‘High Net Worth’ ou encore aux expatriés mauriciens, dit-il. « Car les prix de vente dépasseront certainement les Rs 10 millions. Avec cette loi, les Mauriciens ciblés se posent des questions. Vont-ils être interrogés sur la provenance de leur argent s’ils achètent une villa ou un appartement PDS ? Cette loi risque de tracasser même ceux qui ont obtenu leurs richesses honnêtement et légalement. Donc, je m’attends à ce que ces derniers privilégient plutôt des appartements, des maisons ou des campements de moins de Rs 10 millions, pour éviter ces tracasseries », dit-il. Par ailleurs, notre interlocuteur craint que cette loi n’encourage les gens à vendre leurs biens qui valent plus de Rs 10 millions, pour éviter de devoir s’expliquer auprès de l’Integrity Reporting Services Agency. Il estime que le gouvernement devrait lancer une campagne d’explication, afin de dissiper les doutes qui persistent dans le secteur. Pour sa part, Kentish Moorghen, Chief Executive Officer et fondateur de la compagnie Prime Pillar, estime que pour apporter plus de transparence au secteur de l’immobilier, on aurait dû plutôt mieux le régulariser.  « N’importe qui ne peut mettre sur pied une banque, car le secteur est strictement régularisé. Pourquoi n’est-ce pas le cas pour le secteur immobilier ? À titre d’exemple, nous avons tous les ingrédients pour créer un indice des prix pour l’immobilier. Nous avons déjà le ‘registrar’ qui enregistre les prix de vente. Cela peut permettre de voir comment les prix évoluent et de mettre un frein à la spéculation. En l’absence d’une structure légale, cela créé un décalage sur le marché », dit-il.
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