Avec 370 kilogrammes de déchets par habitant, chaque année, le centre d’enfouissement technique de Mare-Chicose arrivera à saturation en 2020. Toutefois, les alternatives ont des coûts.
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Les parties prenantes de la gestion des déchets à Maurice se sont réunies, le mardi 21 mars, à Port-Louis, dans le cadre d’un atelier de consultation pour l’élaboration d’un plan d’action du traitement des déchets.
La station d’enfouissement de Mare-Chicose sera saturée en 2020. En 2000, Maurice produisait 300 000 tonnes de déchets par an, selon le ministère de l’Environnement et du Développement durable. En 2016, ce chiffre a atteint 475 000 tonnes. Cela veut dire que chaque Mauricien a produit en moyenne
370 kg de déchets durant cette période. De ces déchets, seuls 6,25 %, soit 30 000 tonnes sont recyclées ou compostées.
« Si la tendance continue sans changement dans les méthodes de gestion, on arrivera à 530 000 tonnes en 2025. Ce sera intenable tant pour l’environnement que pour l’économie. On risque d’ébranler les bases de notre développement économique car la gestion des déchets coûte Rs 1,2 milliard par an. C’est effarant ! Les coûts vont augmenter à cause de la hausse de la quantité de déchets, mais aussi en raison des nouveaux types de déchets qui nécessitent des opérations pour être éliminés. Nous avons besoin d’un cadre politique avec une gestion durable. Les déchets sont des ressources latentes et nous avons besoin d’une nouvelle approche. Nous avons du retard à rattraper. Nous parlons de tri et d’incinération depuis 2000, mais à aujourd’hui, il n’y a toujours rien », a déclaré Étienne Sinatambou, ministre de la Sécurité sociale, de l’Environnement et du Développement durable.
Parmi les pistes envisagées par Étienne Sinatambou pour le traitement des déchets, il y a la pyrolyse. Il s’agit de la transformation de déchets organiques en augmentant sa température, mais en l’absence d’oxygène ou dans un environnement faible en oxygène, donc sans combustion, ni flamme. Ce procédé transforme les déchets en matière solide carbonée, en huile et en gaz. Ces deux derniers peuvent alors être utilisés pour produire de l’énergie. Le ministre n’exclut pas non plus le tri sélectif des déchets et la gestion en amont des emballages. Toutefois, selon lui, l’obstacle demeure le coût des opérations.
La France, à travers l’Agence française de développement apportera son soutien financier et technique à Maurice dans le cadre de la gestion des déchets. « Les enjeux sont colossaux. L’hexagone souhaite soutenir Maurice à travers les entreprises françaises qui sont les meilleures du monde dans ce secteur. On peut aussi identifier une synergie avec La Réunion. Les îles ont les mêmes problèmes et il y a un défi régional de la gestion des déchets », commente Gilles Huberson, l’ambassadeur de France à Maurice. De son côté, le secteur privé est, lui aussi, concerné par la gestion des déchets, notamment dans le cadre de la revalorisation des déchets électroniques, comme le confirme Raju Jaddoo, secrétaire général de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice.
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