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Gestion des déchets : le ministère de l’Environnement met la pression sur Sotravic

Le transfert des déchets vers les stations, en route vers Mare-Chicose, ne suit pas le rythme requis, causant une saturation. Le ministère de l’Environnement hausse le ton et impose des exigences accrues pour remédier à la situation.

Le ministère de l’Environnement intensifie sa pression sur la société Sotravic Ltée, responsable de la gestion de plusieurs sites de transfert et d’enfouissement de déchets à Maurice. En charge des stations de La Chaumière, La Brasserie et du centre d’enfouissement de Mare-Chicose, Sotravic fait face à des critiques croissantes en raison de son incapacité à gérer l’accumulation de déchets dans ces installations, ce qui a provoqué des difficultés logistiques et environnementales.

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Lors d’une réunion tenue le jeudi 9 janvier, le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, accompagné de la Junior Minister, Joanna Bérenger, a clairement signifié que la société doit redoubler d’efforts pour remédier rapidement à la situation. Le ministère exige que Sotravic prenne des mesures immédiates pour soulager les stations de La Brasserie et de La Chaumière, désormais saturées. En l'absence d'améliorations notables dans les plus brefs délais, le ministère n’hésitera pas à allouer des contrats à des tiers pour garantir que la gestion des déchets respecte les normes établies. « Certains contrats ont déjà été octroyés pour accélérer l'évacuation des déchets, mais la majeure partie du travail revient toujours à Sotravic », a précisé une source autorisée au ministère de l’Environnement.

Un autre dossier problématique concerne les retards accumulés dans les travaux d’expansion verticale du centre d’enfouissement de Mare-Chicose. En consortium avec Strata, Sotravic a remporté le contrat en juillet 2024, pour un montant de Rs 3,6 milliards. Cependant, malgré l’allocation du contrat, les travaux n’ont pas encore démarré, ce qui suscite des inquiétudes au sein des autorités. « Nous suivons de près cette situation et rappelons à l'opérateur ses engagements contractuels », a indiqué la même source.

Il est important de souligner que l’attribution du contrat pour l’expansion verticale de Mare-Chicose avait déjà suscité de nombreuses interrogations, notamment du côté des écologistes. Ceux-ci craignent que cette méthode ne se transforme en une solution de facilité, engendrant une véritable « montagne » de déchets sans répondre aux problématiques de gestion à long terme. Les experts estiment que l’expansion verticale pourrait créer des « gratte-ciel » de déchets, mais qu'elle ne constitue pas une réponse durable aux enjeux environnementaux de Maurice.

Si l’expansion verticale des centres d’enfouissement est une pratique adoptée par de nombreux pays comme les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et les Pays-Bas, elle n’en demeure pas moins controversée. Cette approche permet de traiter de grandes quantités de déchets sans nécessiter de nouvelles terres, mais elle présente des défis techniques de taille. 

La gestion verticale des déchets exige des mesures spécifiques pour garantir la stabilité des couches successives et prévenir les risques de glissements ou d’effondrements. Une mauvaise gestion pourrait entraîner la contamination des sols et des eaux souterraines, tandis que la décomposition des déchets génère des gaz à effet de serre, notamment le méthane, ce qui aggrave les problèmes environnementaux à mesure que la hauteur des décharges augmente.

Le ministère de l’Environnement se trouve donc à un tournant : gérer les difficultés immédiates liées à l’accumulation de déchets tout en prenant des décisions stratégiques concernant l’avenir de la gestion des déchets à Maurice. Si Sotravic ne respecte pas ses engagements, il semble que le ministère n’hésitera pas à faire appel à d’autres opérateurs pour garantir une gestion efficace et respectueuse de l’environnement.

 

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