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Gestion des biens de l’État : ces compagnies publiques qui sont à la traîne

Gestion des biens de l’État

Les compagnies étatiques sont-elles capables de gérer proprement les biens publics ? Les performances financières et la gestion de certains biens de l’État laissent souvent à désirer, malgré les efforts déployés pour redresser la barre.

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Belle-Mare Tourist Village, le Port-Louis Waterfront, les Casinos de Maurice, le Waterpark, des biens gérés par des compagnies étatiques qui ont jusqu’ici rencontré d’importantes difficultés à fonctionner proprement et ainsi générer des profits. Les divergences exprimées au niveau du conseil d’administration du Sugar Investment Trust (SIT) concernant la viabilité du parc aquatique de Belle-Mare qui est censé rouvrir ses portes en février 2019, relancent le débat autour de la capacité des compagnies au sein desquelles l’État est actionnaire, à gérer efficacement ses propriétés.

Gérard Sanspeur, président du conseil d’administration de Landscope Mauritius, compagnie qui a à sa charge la gestion de plusieurs biens de l’État, dont le front de mer de Port-Louis ou encore le Belle Mare Tourist Village, remis en question la capacité du secteur public à rendre profitables les biens publics. Il avait laissé entendre, dans une déclaration à la presse il y a quelques semaines, que le secteur privé était plus qualifié pour de telles responsabilités. Un avis qui est loin de faire l’unanimité auprès de plusieurs sources interrogées au ministère des Finances. « C’est clair qu’il faut toujours s’améliorer. On peut toujours bien faire et certaines performances depuis quelques années sont très encourageantes », fait-on valoir.

Naila Hanoomanjee, Chief Executive Officer de Landscope Mauritius, a aussi un avis différent de Gérard Sanspeur. Dans une déclaration au Défi Quotidien, le mercredi 16 janvier, elle dira « Je ne suis pas du tout d’accord avec cette école de pensée qui fait croire que les compagnies étatiques ne sont pas qualifiées pour assurer une bonne gestion des biens de l’État. » Elle considère que le plus important est d’avoir des personnes qualifiées pour mener à bien le travail.

Avis divergent

S’appuyant sur le bilan de ses prédécesseurs, Naila Hanoomanjee déplore qu’il y a eu, dans le passé, de mauvaises décisions qui ont été prises et qui ont handicapé considérablement le développement du Port-Louis Waterfront. « En arrivant à la SPDC en 2015, j’ai découvert que mes prédécesseurs avaient préféré injecté Rs 20 millions dans la rénovation de leurs bureaux et dans l’acquisition de nouvelles voitures. Cet argent aurait pu servir à rénover le front de mer de Port-Louis », fait-elle ressortir.

Le front de mer de Port-Louis affichait des pertes de Rs 30 millions en 2014 et Naila Hanoomanjee se réjouit des progrès financiers qui ont été réalisés depuis. « Nous avons été profitables en 2018 à la hauteur de Rs 5 millions », fait-elle savoir.

Les quatre casinos gérés par la State Investment Corporation (SIC), sont dans le rouge depuis une dizaine d’années. Le General Manager de la SIC, Manickchand Beejan, explique que ces quatre casinos ont encouru des pertes d’une moyenne de Rs 90 millions lors de cette dernière décennie. La faute, dit-il, « à l’incapacité du management à répondre aux besoins des clients ». « Il faut dire que le service clientèle a complètement été abandonné », avance-t-il.

Plusieurs moyens sont en train d’être déployés pour redresser la barre. Manickchand Beejan explique qu’un plan d’investissements à court terme de Rs 50 millions a été mis en place sans compter qu’on est aussi en train de travailler sur la création d’une nouvelle équipe dirigeante.

La situation est également compliquée pour le Belle Mare Tourist Village. Il faut dire que l’État a déboursé Rs 5,7 millions par an depuis 2011 pour ce bien public et une somme de Rs 185 millions a aussi été investie pour la construction de ce complexe qui n’a au final jamais été opérationnel. Le Belle Mare Tourist Village qui a depuis été transféré sous la tutelle de Landscope Mauritius devrait d’ici les prochains mois, basculer sous la gestion d’un opérateur privé. « On est en train de réfléchir s’il faut confier l’entière gestion à cet opérateur, ou si nous devons entrer dans une joint-venture », affirme-t-elle.

 

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