Un syndic est le mandataire des copropriétaires d’un immeuble chargé d’exécuter leurs décisions, de les représenter dans tout acte de la vie civile et d’administrer l’immeuble. Rencontre avec Désiré Guildhary qui compte plusieurs années d’expérience dans le domaine.
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C’est sa passion pour le social qui a poussé Désiré Guildhary à administrer des appartements de la National Housing Development Company (NHDC) à La Caverne, à Vacoas. Il a commencé, il y a plus d’une vingtaine d’années. Aujourd’hui, il gère deux complexes différents.
Désiré Guildhary explique que de par la loi, toute copropriété doit obligatoirement être gérée par un syndic et chaque copropriétaire doit contribuer à un fonds commun qui sert à financer des travaux et autres dépenses pour le bien-être de tous les résidents. Il cite notamment des travaux de réparation et de réhabilitation, dont la plomberie, les salaires des jardiniers, le service de gardiennage. Le syndic recueille aussi l’argent de chaque copropriétaire pour le paiement des factures communes d’eau et d’électricité. Il reconnaît que ce n’est pas un travail facile, surtout si l’on a affaire à des fortes têtes qui refusent de payer leurs cotisations. « Et c’est là qu’on doit se montrer ferme. »
Tout en concédant qu’un syndic doit toujours avoir une approche humaine, Désiré Guildhary ajoute qu’il doit aussi être capable de prendre des décisions draconiennes, dont de traîner en justice les mauvais payeurs. « C’est inadmissible que des copropriétaires refusent de verser leurs cotisations, tout en continuant à bénéficier de certaines facilités financées du fonds commun. » Il avance aussi qu’un syndic a aussi le devoir de faire respecter les règlements de copropriété. Notre homme reconnaît que c’est un travail difficile, surtout quand on a affaire à des gens de mentalités différentes.
À cet effet, Désiré Guildhary explique que malgré le fait qu’il soit interdit de faire des travaux d’extension dans les appartements, plusieurs copropriétaires y font fi, notamment ceux résidant dans des appartements de la NHDC.
« Si vous tentez de les raisonner, vous risquez de vous faire agresser, surtout si le syndic habite le même appartement. » Ce dernier souligne que des copropriétaires ont été traduits devant la justice pour entorses aux règlements de la copropriété. Parmi les autres règlements qui doivent être respectés, il cite l’interdiction d’élever des animaux dans les appartements et de jouer de la musique à fond la caisse.
Être un syndic exige aussi de la transparence dans la gestion financière des appartements, selon notre intervenant. Ainsi s’élève-t-il contre le fait qu’un syndic n’est redevable à personne.
« D’ailleurs, j’avais dit lors des travaux d’un comité présidé par le juge Proag qu’un syndic ne pouvait opérer comme un one-man show. » Il est en faveur de la création d’un organisme central tombant sous la tutelle de la NHDC pour gérer une équipe de syndics professionnels. C’est cet organisme, dit-il, qui devrait gérer les finances, les recrutements du personnel et autres. Il devrait aussi être en mesure de nommer les conseils syndicaux qui géreront les appartements.
Désiré Guildhary est contre l’idée des syndics habitant sur place pour une question de sécurité. Il est d’avis que chaque syndic nommé par cet organisme devrait avoir la responsabilité d’un certain nombre d’appartements. En outre, il pointe du doigt des promoteurs qui agissent aussi comme syndics. Il parle de conflit d’intérêts et souhaite que la loi soit amendée pour interdire aux promoteurs d’agir comme syndics.
Pour Désiré Guildhary, être syndic est un travail noble, mais aussi hasardeux. Il souhaite plus de formation pour ceux qui assument de telles responsabilités.
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