«C’est triste de constater qu’on embauche de moins en moins d’ouvriers mauriciens dans le secteur de la construction alors qu’ils ont prouvé leurs compétences dans ce domaine ». C’est ce qu’affirme Gérard Uckoor, président de l’Association of Small Contractors.
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Pour Gérard Uckoor, il est faux de dire que les Mauriciens ne veulent plus travailler dans le secteur de la construction. « Aujourd’hui même, je peux fournir plus d’une cinquantaine d’ouvriers qui sont à la recherche d’un emploi », dit-il. Il estime qu’avec un bon salaire et des conditions de travail plus avantageuses, les Mauriciens vont retourner vers le secteur de la construction.
Il explique que d’après la législation, des compagnies mauriciennes et étrangères travaillant sur le sol mauricien doivent employer 75 % de Mauriciens et 25 % de travailleurs étrangers. Il regrette que ce ratio ne soit pas respecté même dans des compagnies locales.
À son propre compte
Gérard Uckoor n’est pas né de la dernière pluie. C’est au début des années 80 qu’il a intégré le chantier de la construction. D’abord comme apprenti-peintre en bâtiment. Il a travaillé pour les grandes compagnies telles que Gamma Civic, General Construction et autres en tant que sous-traitant. Parmi les bâtiments qui ont connu ses couches de peinture, on trouve de grands établissements publics et privés. Il cite notamment des hôtels haut de gamme.
C’est en 2003 qu’il prend la décision de se lancer à son propre compte. « Finalement, c’est plus rentable que de travailler pour des compagnies », dit-il. Son permis de Paint Contractor en poche et dûment enregistré au Construction Industry Development Board (CIDB) du ministère des Infrastructures publiques, il bénéficie aussi des contrats du gouvernement.
Comme les clients étaient satisfaits de son travail, on lui propose aussi d’autres travaux de rénovation et de construction. Ce qui l’incite à avoir aussi un permis pour les travaux de construction. « J’ai aussi une bonne connaissance dans le domaine de la construction, car j’ai travaillé comme charpentier, maçon, ferrailleur et autres », fait-il comprendre. Il entreprend aussi des travaux de « waterproofing. » Parmi ses travaux, il y a la rénovation du bureau du ministère de l’Education.
C’est dans le but de défendre les intérêts des contracteurs que Gérard Uckoor va créer l’Association of Small Contractors en 2005. Il se bat pour que les petits contracteurs bénéficient d’au moins 10 % des contrats pour des projets d’envergure lancés par les autorités. Il attire l’attention qu’en Malaisie, certains contrats ne sont réservés qu’aux petits entrepreneurs. « Je ne comprends pas pourquoi ce principe n’est pas appliqué à Maurice », s’insurge-t-il. Il explique que les petits entrepreneurs emploient jusqu’à 75 % des employés dans le secteur de la construction.
Pour relancer le secteur de la construction sur une base solide, Gérard Uckoor souhaite l’introduction d’une législation obligeant les propriétaires des bâtiments (centres commerciaux, établissements hôteliers, bâtiments publics, etc.) à entreprendre des travaux de rénovation chaque année. Il avance que cela va aider à embellir le pays qui a une vocation touristique.
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