Interview

George Spentzos, du CFA Institute : «Maurice est un bon exemple que l’on peut partir de peu»

En visite au pays dans le cadre de la cérémonie annuelle d’intronisation de nouveaux membres, George Spentzos, membre du conseil des gouverneurs du CFA Institute, donne son point de vue sur le secteur des services financiers à Maurice. Il estime que l’éducation est la clé pour atteindre de meilleurs standards.

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Quel est le but de votre visite à Maurice ?
En tant que membre exécutif de la CFA Society, je suis à Maurice pour participer à la cérémonie annuelle d’intronisation de nouveaux membres qui ont réussi aux examens. Nous avons accueilli dix nouveaux membres mauriciens le vendredi 9 décembre. Nous comptons plus de 140 000 membres à travers le monde.

Quelles sont les opportunités pour une juridiction comme Maurice dans le contexte du Brexit (NdlR : sortie annoncée du Royaume-uni de l’Union européenne) ?
On peut dire qu’en 2016, la population globale s’est exprimée contre la mondialisation, surtout en Europe et aux États-Unis. Maurice est un petit pays. Cependant, il est géographiquement bien positionné pour faire le lien entre l’Asie et l’Afrique. En termes de transparence, beaucoup de pays de ces régions sont faiblement notés, que ce soit en Afrique subsaharienne ou en Asie du Sud-Est.

Maurice fait partie des pays les mieux notés de la région avec une stabilité économique, une bonne transparence et peu de corruption par rapport aux pays africains et asiatiques. La juridiction est pro-business et le niveau de compétence des professionnels des services financiers est élevé. La CFA Society peut jouer un grand rôle à Maurice. Son objectif est de pousser vers le haut les standards des professionnels en promouvant l’excellence pour le bénéfice de la société. Maurice est un bon exemple qui montre que l’on peut partir de peu et avoir un avenir qui s’annonce brillant et où la main-d’œuvre construira une meilleure plateforme.

Pensez-vous que Maurice puisse un jour devenir pour l’Afrique ce que Singapour est à l’Asie ou ce que la City de Londres est à l’Europe des services financiers ?
Probablement. Singapour est un modèle de succès. Ce pays a peu de ressources naturelles, un peu comme Maurice qui est aussi relativement petit. Singapour tire son succès du niveau de son éducation. La formation devient la clé. Je parlais avec quelqu’un des objectifs de Maurice au niveau du marché des assurances en s’inspirant des Bermudes. L’éducation est la clé pour atteindre les meilleurs standards.

Quel est votre point de vue sur le secteur offshore mauricien qui est vu depuis l’étranger comme une plateforme d’optimisation fiscale ?
Au niveau mondial, on a d’un côté les pays développés qui ont un haut niveau de taxation pour les entreprises et les particuliers, et de l’autre des juridictions avec de faibles niveaux d’imposition considérées comme des paradis fiscaux. Il y a toujours de l’optimisation fiscale pour les entreprises en se domiciliant dans des juridictions avec de faibles taux d’imposition. Je pense qu’on va progressivement aller vers une certaine homogénéisation au niveau mondial. C’est pourquoi Maurice doit trouver de nouveaux avantages concurrentiels comme la transparence et l’éducation.

 

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