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George : «Linne embet mwa ek finne reste prend mo casse pou tir mofine»

La maison où la victime et l’escroc vivaient.

George S. A., âgé de 65 ans, ne sait plus à quel saint se vouer. Lui qui pensait vivre une retraite paisible a été berné par un individu qu’il croyait être un bon samaritain. Il a cru dur comme fer que ce dernier allait résoudre tous ses problèmes en conjurant le mauvais sort. Au final, il a été victime d’une escroquerie bien ficelée qu’il a rapportée à la police.

Depuis quelques années, George vit seul, loin de ses proches, dans une maison qu’il loue. Son calvaire a débuté en 2019.  « Ou koner la vie pas fasil. Mo ti pe contigne travail mem apre 60 ans. Boku dimune ti dir aret fatig mwa », confie-t-il. Par la suite, il a rencontré pas mal de soucis personnels qui le tourmentaient constamment. Un jour, il croise Vijeyen, un individu âgé d’environ 50 ans, sur son lieu de travail dans un village de l’Est. Au fil du temps, les deux hommes se sont liés d’amitié et ont commencé à se faire des confidences sur leur vie personnelle respective. George qui gérait difficilement sa solitude s’est confié à celui qui croyait être son ami, sans se douter ce qui l’attendait. 

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Quelques semaines après, Vijeyen s’est mis à le convaincre qu’il est la cible d’un acte de sorcellerie. Mais à cette époque, c’est-à-dire en 2019, Georges n’a pas accordé foi aux propos de son « ami ». Par la suite, ses problèmes se sont accentués et il a changé d’avis. « Monn pass dans boku problem, partou kot mon aller problem mem », dit-il. C’est à ce moment que Vijeyen lui a proposé d’avoir recours à un sorcier. 

Cependant, Georges s’est montré réticent et a fait fi des dires de Vijeyen. Ce dernier n’a pas pour autant baissé les bras. Il a tellement insisté que le sexagénaire a été tenté par sa proposition qui avait pour but d’améliorer sa vie et de surtout faire disparaître ses soucis.  « Mo ti fini plein ar tou, nek problem pa koner ki pou fer ». Ses problèmes étaient particulièrement de nature relationnelle et il éprouvait des difficultés à avoir une conjointe. « Linne embet mwa ek finne reste prend mo casse pou tir mofine », relate George dans son récit à la police.

« Sak fois  li dir bizin fer travay pou tire soyy », relate George. Dans un premier temps, Vijeyen a proposé de faire des offrandes et des services. Ensuite, ses demandes se sont accrues et la somme injectée par la victime pour les « services » a grossi à vue d’œil au fil des mois. « Ziska zordi pa mem koner si vraimem line aller fer tire soy ou bien linn prend casse la ine diverti », relate-t-on dans l’entourage de George. 

Outre l’argent, Vijeyen, visiblement doté d’un pouvoir de persuasion, a réussi à manœuvrer pour venir vivre auprès de Georges. En effet, ayant convaincu ce dernier qu’il était un ami fidèle sans aucune arrière-pensée, il lui a proposé de venir vivre chez lui afin de ne pas rester seul. Il a loué l’étage de la maison qu’occupe George. Ce dernier confie : « Mo penser ene bon dimune, fer li gagn lakaz, mais guett kuma linn abizz confiance ». Pendant deux ans, Vijeyen a vécu à ses crochets. «  Tout kitsoz missier George nek aster commission manzer boir tou… », relate un voisin. 

Ensuite, tout a basculé il y a quelques semaines. Vijeyen a déserté les lieux et George s’est retrouvé seul. C’est alors qu’il a eu le temps de réfléchir et a réalisé qu’il a été victime d’une arnaque. Quand il a fait le calcul des divers montants qu’il a remis à Vijeyen, il est tombé des nues. Au total, il lui a donné Rs 1,8 million ! En diverses occasions, Georges raconte avoir donné différentes sommes d’argent, allant jusqu’à plus de Rs 50 000 certaines fois. « Ou kroir fasil gagn sa kass la, mo la sueur monn travay toute la vie sa, zordi dimune malhonet kumsa nek vin pren tou profit dans faibless… », se plaint George en évoquant son propre sort que lui a réservé la vie. Il concède avoir été aveuglé, mais aussi apeuré par les risques et les difficultés évoqués par Vijeyen. «  Li dir mwa pou arriv mwa boku movais kitsoz ek difficulte dans mo la vie », ajoute-t-il.

Le jeudi 30 juin dernier, Georges a décidé de porter plainte à la police de Roche-Bois. 

Le suspect recherché 

Durant la semaine écoulée, le dossier a été référé à la Criminal investigation division (CID) de Port-Louis Nord. La police est sur la piste du présumé arnaqueur.  Connu sous le pseudo de Vince, ce dernier est toujours recherché. Malheureusement, Georges n’a pas pu fournir des précisions sur la précédente adresse de l’escroc. 

Dans ce faubourg de la capitale où vivaient les deux hommes, des voisins expliquent que depuis la semaine dernière, la maison est déserte. « Nous truv la police ine vini ine guetter dans la kaz la, mais Vince pa truv li ditu ».  
 

 

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