Le litige opposant Menlo Park Ltd à la Mauritius Investment Corporation (MIC) s’intensifie. Dans un contre-affidavit déposé le vendredi 24 janvier 2025, l’entreprise rejette les accusations de fraude liées à l’utilisation présumée irrégulière d’un investissement de Rs 45 millions. C’était en réponse à un affidavit déposé par la MIC le 9 décembre 2024 dans le cadre d’une demande pour une injonction Mareva afin de geler le compte bancaire détenu par Menlo Park Ltd auprès de la Mauritius Commercial Bank (MCB). Jusqu’ici, la MIC a obtenu un ordre provisoire, émis par la chambre commerciale de la Cour suprême, pour geler ce compte.
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Dans son affidavit du 9 décembre 2024, la MIC, représentée par Kreeti Devi Jugasing-Harrah, accuse Menlo Park Ltd d’avoir enfreint certaines règles établies. Parmi les irrégularités alléguées citées dans l’affidavit rédigé par l’avouée Zaheera Sassa-Nouraully figurent une utilisation jugée « inappropriée des fonds déboursés ». La MIC rappelle qu’il est question de fonds publics dans cette affaire.
Dans le contre-affidavit qu’elle a déposé vendredi en guise de réponse, Mary Queenie Adam, directrice de Menlo Park Ltd, confirme que la somme de Rs 45 millions a bien été créditée sur le compte de la société, mais souligne que ce transfert a pris 138 jours. Elle réfute cependant toute fraude, précisant qu’un certificat d’auditeur indépendant, soumis à la MIC, confirme qu’« aucun fonds n’a été transféré sur un compte bancaire à l’étranger ». Mary Queenie Adam détaille l’utilisation des fonds, qui auraient servi à couvrir les salaires des employés, les dépenses liées aux campagnes de marketing, ainsi que les déplacements professionnels des employés vers plusieurs destinations, dont le Kenya, Dubaï, l’Arabie saoudite, les États-Unis et l’Inde.
En conséquence, elle demande le rejet de l’injonction Mareva qu’elle juge infondée. La directrice fait ressortir que Pulse Analytics ne fait pas partie des filiales de Menlo Park Ltd, contrairement à ce que la MIC semble suggérer. Elle ajoute que la MIC a omis de préciser comment la fraude, si tant est qu’elle existe, aurait été commise.
Mary Queenie Adam accuse également le gouverneur de la Banque de Maurice, Rama Sithanen, d’avoir « usurpé les pouvoirs du conseil d’administration de la Banque centrale en autorisant Kreeti Devi Jugasing-Harrah à engager des procédures judiciaires au nom de la MIC ». Selon elle, cette décision soulève des questions sur la distinction entre la MIC et la Banque centrale.
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