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Geet gawai : préserver le bhojpuri pour perpétuer la culture ancestrale 

Depuis le 1er décembre 2016, le geet gawai est inscrit sur la liste du patrimoine immatériel de l’Unesco. À ce jour, 51 Geet Gawai Schools ont été créées dans les centres sociaux.

Le jeudi 1er décembre a marqué les six ans de l’inscription du geet gawai sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Un rapport périodique doit être soumis pour résumer les initiatives entreprises dans le but de préserver et perpétuer le geet gawai. Toutefois, sa sauvegarde est tributaire de la préservation et de la promotion de la langue bhojpuri. 

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De 2013 à ce jour, 51 Geet Gawai Schools ont vu le jour à travers l’île. Les cours sont dispensés bénévolement une fois par semaine dans les centres sociaux, notamment à Dagotière, Écroignard, Deux-Frères, Vacoas, Rose-Hill, Quatre-Bornes, Montagne-Longue et Cottage. Les « guruwaines » (mentors) abordent l’origine de cette culture, son importance, la façon de l’interpréter ainsi que la chorégraphie appelée « jhumar ». Des jeunes, des moins jeunes et des seniors surtout montrent un intérêt pour le geet gawai. 

La création de ces écoles est une initiative de Sarita Boodhoo, présidente de la Bhojpuri Speaking Union (BSU). Cette volonté s’insère dans le cadre de l’inscription du geet gawai sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Sarita Boodhoo rappelle que Maurice est un des premiers pays signataires de la Convention 2003 de l’Unesco à Paris. « Cette convention a été mise en place pour protéger, préserver et promouvoir les patrimoines culturels immatériels. Les pays ont pour mission de s’assurer que la modernité n’éclipse pas un pan de l’histoire. De ce fait, Maurice devait effectuer un inventaire de ses patrimoines immatériels. C’est ainsi qu’en 2011, nous avons trouvé que le sega tipik et le geet gawai pouvaient être inscrits sur la liste de l’Unesco », raconte-t-elle. 

Sarita Boodhoo et l’historienne Vijaya Teelock ont fait partie de ceux ayant travaillé sur les deux dossiers pendant quatre ans. Des consultations, des rencontres et des ateliers de travail ont permis de compiler les informations. En 2012, Sarita Boodhoo est nommée présidente de la BSU et l’année suivante, elle a l’idée de réunir les « geetharines » (les pratiquantes de geet gawai). « J’ai constaté que cette culture disparaissait graduellement. Beaucoup privilégiaient les orchestres, les chansons en hindoustani de Bollywood ainsi que la musique occidentale. En parallèle, on assistait à la disparition de la langue bhojpuri. » 

C’est ainsi qu’elle rencontre la « geetharine » Dhundevi Poonith de Petit-Raffray. Une réunion avec d’autres « geetharines » est organisée à Goodlands. « Les anciennes étaient réticentes à l’idée de partager leurs connaissances et leur talent. Il a fallu les convaincre. De ce fait, nous avons monté une première école à Petit-Raffray pour enseigner le geet gawai. Des dames âgées de 20 à 80 ans ont assisté aux cours. Certaines venaient même avec leur bébé ou leur enfant », raconte Sarita Boodhoo. 

Ce travail de transmission est mentionné dans le dossier qui a finalement abouti à l’inscription le 1er décembre 2016. « Pour préserver le geet gawai, il nous faut le transmettre aux jeunes et protéger son véhicule qu’est la langue bhojpuri », souligne la présidente de la BSU. Des cours de bhojpuri sont donc offerts dans les écoles de geet gawai. Après deux ans de pandémie, ces écoles ont rouvert en juillet dernier. De plus, l’enseignement du bhojpuri dans les écoles secondaires est en projet. Sarita Boodhoo espère que ce sera pour 2023. 

Un rapport périodique doit être soumis à l’Unesco pour expliquer l’avancement dans la promotion et la préservation du geet gawai à Maurice. Aujourd’hui, des compétitions de geet gawai sont organisées dans l’île. « Nous sommes aussi invitées à faire des prestations lors d’événements comme la commémoration de l’arrivée des travailleurs engagés et la fête de l’Indépendance », souligne Sarita Boodhoo.

L’origine du geet gawai

Le geet gawai est un « sanskar » (rite). Il est originaire du Bihar en Inde et se pratique dans le « bhojpuri belt », qui comprend le Bihar, l’Uttar Pradesh et le Chhattisgarh. « Quand l’Inde était sous occupation britannique, il y avait le Bengal Presidency. Cette région comprenait le Bengale, le Bihar et l’Orissa notamment. Des immigrants sont sortis de 26 districts du Bengal Presidency pour venir à Maurice. C’est ainsi qu’ils ont partagé et perpétué leur culture, et le geet gawai en fait partie », explique Sarita Boodhoo. Elle ajoute que « geet » signifie chanson tandis que « gawai » veut dire interpréter. 

Le geet gawai fait partie du Rig-Veda, un des quatre vedas (ensemble de textes religieux de l’Inde antique). Le Rig-Veda est une collection d’hymnes à la louange des dieux, qui sont chantés dans divers rituels. « Les chansons et les instruments du geet gawai résonnent afin d’invoquer la déesse de la fertilité et pour donner des bénédictions aux nouveaux mariés. Les paroles parlent de l’entente familiale, des valeurs, du respect des aînés et du respect de la nature. » Auparavant, le geet gawai était entonné huit jours avant le mariage, afin d’instaurer l’ambiance. 

Aujourd’hui, cela se fait trois ou quatre jours avant la cérémonie. Le geet gawai est interprété pendant les rituels tels que « haldi » et « tilak ». Les instruments utilisés sont le dholak, le lota, le chimta et le lakritaal.

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Ijobelle Guillaume : « Pa tarde » pour les festivités

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