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Gaza : l'organisation Médecins Sans Frontières appelle à un cessez-le-feu 

L'organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a appelé mardi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, "condition sine qua non" pour organiser la réponse humanitaire et question d'"urgence vitale" pour la population du territoire palestinien sous le feu israélien.

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Alors que la guerre entre dans son deuxième mois, MSF a décrit une "situation humanitaire catastrophique" dans le territoire en proie à "une guerre totale", selon la directrice de l'organisation Claire Magone.

"La population est exsangue et les secouristes pratiquement impuissants. Face à l'hécatombe, un cessez-le-feu relève de l'urgence vitale", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation à Paris.

"Aujourd'hui, il n'y a que des signes d'humanité en trompe-l'oeil et des discussions dilatoires", a-t-elle dénoncé, en évoquant les "pauses tactiques" discutées entre Israël et Washington pour permettre des répits humanitaires.

MSF, qui compte quelque 300 employés palestiniens, a pu faire évacuer il y a quelques jours ses 22 membres expatriés, mais espère faire rentrer très rapidement une nouvelle équipe.

"La situation à Gaza était intenable dès le début, aucun endroit n'est en sécurité, c'est une guerre totale, une tragédie sans échappatoire", a raconté Louis Baudoin-Laarman, responsable de la communication de MSF pour la Palestine, qui figurait parmi les évacués.

Il a évoqué "les bombes qui tombent partout", les camps de l'ONU surpeuplés où s'entassent des dizaines de milliers de déplacés dans des conditions désastreuses. "A Khan Younes (sud de la bande de Gaza), il y avait quelque 45 000 personnes, huit toilettes, deux heures d'eau toutes les douze heures", a-t-il raconté.

A ses côtés, le responsable du programme Urgences de MSF, Michel-Olivier Lacharité, a évoqué le système de soins saturé. "Il y a 3 500 lits dans la bande de Gaza dont 2 000 au nord, alors que les blessés sont selon les autorités de Gaza au nombre de 25 000", a-t-il dit.

"Les hôpitaux sont traditionnellement des lieux de refuge à Gaza, ce n'est plus le cas, il n'y a plus de lieux sanctuarisés", a-t-il poursuivi.

"Seul un cessez-le-feu peut permettre d'organiser les secours et permettre une réponse humanitaire", a-t-il insisté, relevant que quelque 500 camions d'aide sont entrés à Gaza par la frontière égyptienne en un mois, alors qu'en temps normal ce nombre est quotidien.

A deux jours d'une conférence internationale sur la situation humanitaire à Gaza organisée par la France, MSF a demandé que soient abordés "les vrais sujets, c'est à dire la nécessité absolue d'avoir des conditions qui permettent de déployer l'aide".

"Si on ne parle que du nombre de camions ou du nombre d'acteurs, ce sera une discussion cosmétique, qui ne fera que retarder le vrai sujet, un cessez-le-feu", a déclaré M. Lacharité.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rejeté un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas à Gaza, tant que les otages n'auront pas été libérés.

La guerre a été déclenchée il y a un mois par une attaque sanglante du Hamas en Israël, qui a tué plus de 1 400 personnes, en majorité des civils, et pris en otages 241 personnes, emmenées à Gaza.

En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir" le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza et pénétrant en profondeur dans le territoire, faisant plus de 10 000 morts, dont plus de 4 000 enfants, selon le bilan du mouvement palestinien.

© Agence France-Presse
 

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