
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mardi matin que 21 personnes avaient été tuées dans le centre du territoire palestinien par des tirs israéliens sur des personnes rassemblées à proximité d'un centre de distribution d'aide.
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"Vingt et un morts et environ 150 blessés ont été transférés à l'hôpital (...) après que les forces d'occupation israéliennes ont pris pour cible des rassemblements de citoyens attendant de l'aide sur la route Salaheddine (entre le carrefour dit de) Netzarim et le pont sur le wadi Gaza (en tirant) des balles et des obus de chars" entre 2h00 et 6h00 (23h00 GMT lundi et 3h00 GMT mardi), a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cet organisme de premiers secours.
Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations de la Défense civile.
"Dans la nuit, un rassemblement a été identifié dans une zone adjacente (à des positions de soldats israéliens) en opérations au carrefour de Netzarim", a déclaré un porte-parole militaire à l'AFP.
"Des informations concernant des individus blessés à la suite de tirs (israéliens) dans la zone ont été reçus", et cela fait "l'objet d'un examen", a-t-il ajouté.
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisme au financement opaque soutenu par Israël et les Etats-Unis, gère un centre de distribution de colis-repas dans cette zone.
Israël a très partiellement assoupli à la fin du mois de mai un blocus total imposé à la bande de Gaza au début du mois de mars, qui a entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.
L'ONU a qualifié mardi de "crime de guerre" l'utilisation de la nourriture comme une arme à Gaza, exhortant l'armée israélienne à "cesser de tirer sur les personnes qui tentent de s'en procurer".
"Abomination"
"L'utilisation de la nourriture à des fins militaires, faite à l'encontre des civils, en plus du fait de restreindre ou d'empêcher leur accès à des services vitaux, constitue un crime de guerre", a indiqué le bureau des droits de l’homme de l'ONU.
L'actuelle distribution de l'aide humanitaire à Gaza, confiée à la GHF et qui donne lieu à des scènes chaotiques, est "une abomination", a également dénoncé le responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont l'organisation a été interdite dans la bande de Gaza.
"Le soi-disant mécanisme d'aide récemment créé est une abomination qui humilie et dégrade les personnes désespérées. C'est un piège mortel, coûtant plus de vies qu'il n'en sauve", a déclaré Philippe Lazzarini lors d'une conférence de presse à Berlin.
L'ONU et des ONG humanitaires refusent de travailler avec la GHF, en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.
Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza, 467 personnes ont été tuées et 3.600 blessées par des tirs israéliens depuis la fin du mois de mai en tentant d'atteindre des centres de distribution d'aide alimentaires dans la bande de Gaza.
Mardi matin, cinq personnes ont par ailleurs été tuées dans une frappe aérienne israélienne sur une habitation dans le quartier Sabra de Gaza-ville, a affirmé M. Bassal.
© Agence France-Presse

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