
Le fonds souverain norvégien, le plus riche au monde avec près de 2.000 milliards de dollars d'actifs, a annoncé lundi avoir cédé ses parts dans le groupe américain d'engins de chantier Caterpillar, évoquant des violations des droits humains à Gaza.
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"Il ne fait aucun doute que les produits Caterpillar sont utilisés pour commettre des violations généralisées et systématiques du droit international humanitaire" dans le territoire en guerre depuis près de deux ans, a souligné le fonds dans un communiqué.
Chapeauté par la banque centrale norvégienne, le fonds a précisé avoir agi sur recommandation de son Conseil d'éthique, qui a fait valoir que "les bulldozers fabriqués par Caterpillar sont utilisés par les autorités israéliennes pour la destruction illégale généralisée de biens palestiniens".
Il a ajouté que la société n'avait "mis en œuvre aucune mesure pour empêcher une telle utilisation".
Caterpillar n'a pas immédiatement répondu à une demande de l'AFP pour réagir à ces informations.
L'annonce a été faite après la fermeture des Bourses américaines lundi.
Alimenté par les énormes revenus énergétiques de la Norvège, ce fonds est le plus important au monde, pesant plus de 20.000 milliards de couronnes (près de 2.000 milliards de dollars) avec des parts dans quelque 8.500 entreprises à travers le globe.
Avant son désengagement, il figurait parmi les dix principaux actionnaires de Caterpillar, détenant 1,2% de son capital, soit 2,4 milliards de dollars.
Le fonds s'est aussi retiré de cinq banques israéliennes accusées d'avoir financé la construction de colonies illégales en Cisjordanie occupée par Israël: First International Bank of Israel, FIBI Holdings, Bank Leumi Le-Israel, Mizrahi Tefahot et Bank Hapoalim.
Le fonds a été vivement critiqué ces dernières semaines pour ses investissements dans des entreprises accusées de jouer un rôle dans la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, ou dans la colonisation en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.
Le journal Aftenposten a notamment calculé que le fonds avait accru ses participations dans 33 sociétés israéliennes et pris des parts dans trois autres en 2024, alors que la guerre à Gaza faisait rage.
S'il s'est depuis désengagé de plusieurs d'entre elles, le fonds était encore présent au capital de 38 entreprises cotées en Israël, pour une valeur totale de 19 milliards de couronnes (1,9 milliard de dollars), à la date du 14 août.
Son chef, Nicolai Tangen, a confié la semaine dernière au journal suédois Dagens Industri que cette question des investissements liés à Israël constituait "la pire crise qu'(il) avait jamais connue".
© Agence France-Presse

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