Neuf pays ont jusqu'ici suspendu tout financement futur à l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), après des accusations vendredi selon lesquelles des employés pourraient avoir été impliqués dans l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
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Israël, qui espère "faire cesser" toutes les activités de l'agence, a affirmé vouloir s'assurer que l'Unrwa "ne fera pas partie" de la solution dans le territoire palestinien après la guerre entre Israël et le mouvement palestinien.
Pour l'Autorité palestinienne, l'Unrwa a besoin d'"un soutien maximal" et "non qu'on lui coupe soutien et assistance".
Les Etats-Unis avaient immédiatement annoncé vendredi l'arrêt temporaire de toute contribution financière future à l'Unrwa, suivis par le Canada, l'Australie, l'Italie, le Royaume-Uni, la Finlande, les Pays-Bas et l'Allemagne.
La Suisse attend en revanche d'avoir plus d'informations avant de prendre une décision sur leurs aides à l'Unrwa, de même que la France qui a toutefois annoncé dimanche qu'elle ne prévoyait pas de "nouveau versement" à l'agence pour le premier trimestre de l'année. La Norvège a en revanche fait savoir qu'elle maintenait son financement.
L'agence onusienne s'est séparée de son côté de 12 de ses employés.
- Japon -
Le Japon, "extrêmement préoccupé", a décidé de "suspendre tout financement supplémentaire à l'Unrwa pour le moment", le temps que l'agence "mène une enquête" et "envisage des mesures pour répondre aux accusations", a indiqué dimanche le ministère japonais des Affaires étrangères.
Tokyo précise qu"il "continuera ses efforts diplomatiques pour améliorer la situation" en "fournissant un soutien à d'autres organisations internationales".
- Etats-Unis -
"Les Etats-Unis sont extrêmement préoccupés par les accusations selon lesquelles 12 employés de l'Unrwa pourraient avoir été impliqués dans l'attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre", a indiqué le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.
Tout en rappelant le "rôle essentiel" de l'Unrwa dans l'aide aux Palestiniens, le département d'Etat insiste sur l'importance que cette agence de l'ONU "réponde à ces accusations et prenne toute mesure corrective appropriée".
- Canada -
Le ministre canadien du Développement international, Ahmed Hussen, a annoncé vendredi que "le Canada a temporairement suspendu tout financement additionnel à l'Unrwa pendant qu'elle entreprend une enquête approfondie sur ces accusations".
"Le Canada prend ces accusations extrêmement au sérieux et s'implique étroitement avec l'Unrwa et d'autres donateurs sur cette question", a-t-il ajouté, stipulant aussi qu'Ottawa "restait "profondément préoccupé par la crise humanitaire à Gaza".
- Australie -
La ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong, s'est dite samedi "profondément préoccupée" par les accusations portées contre l'agence onusienne.
"Nous saluons la réponse immédiate de l'Unrwa, y compris la résiliation de contrats (de membres du personnels, NDLR) ainsi que l'annonce d'une enquête sur les accusations envers l'organisation", a-t-elle ajouté tout en notant l'impact du "travail vital" de l'agence pour les habitants de Gaza et "les plus de 1,4 million de Palestiniens qui s'abritent actuellement dans ses installations".
- Italie -
"Le gouvernement italien a suspendu le financement de l'Unrwa après l'atroce attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre", a annoncé le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani.
"L'antisémitisme et le Hamas sont les nouveaux SS, la nouvelle Gestapo, parce que la chasse au juif a été menée de manière scientifique", a en outre commenté M. Tajani, samedi jour du souvenir de la Shoah.
- Royaume-Uni -
Le Royaume-Uni "est consterné par les accusations selon lesquelles des employés de l'Unrwa ont participé à l'attaque du 7 octobre contre Israël", écrit samedi le ministère des Affaires étrangères.
"Le Royaume-Uni suspend temporairement tout financement futur de l'Unrwa pendant que nous examinons ces accusations préoccupantes", a-t-il ajouté.
- Finlande -
Jugeant "sérieuses" les allégations contre les employés de l'Unrwa, le ministère finlandais des Affaires étrangères a appelé samedi à "une enquête indépendante et approfondie".
"Nous devons nous assurer que pas un seul euro d'argent finlandais ne parvienne au Hamas ou à d'autres terroristes. Le soupçon que des employés d'une organisation recevant de l'aide humanitaire sont impliqués dans une attaque terroriste est la raison de la suspension des paiements", a commenté Ville Tavio, ministre du Commerce extérieur et du développement.
- Pays-Bas -
"Nous sommes extrêmement choqués", a déclaré samedi le ministre néerlandais du Commerce et du développement, Geoffrey van Leeuwen, en annonçant le gel de tout financement à l'Unrwa.
"L'accusation consiste à dire que l'attaque perpétrée le 7 octobre a été commise avec l'argent de l'ONU, avec notre argent", a-t-il commenté.
- Allemagne -
"Tant que ce ne sera pas éclairci, l'Allemagne, en accord avec les autres pays donateurs, ne va pas donner temporairement son aval pour de nouveaux moyens pour l'Unrwa à Gaza", ont annoncé samedi soir les ministères allemands des Affaires étrangères et du Développement.
"Pour le moment, de toute façon, il n'y avait aucun engagement en attente", ont-ils précisé.
© Agence France-Presse
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