Home

A Gaza, ces déplacés empêchés de regagner leurs maisons derrière la "ligne jaune"

A Gaza, ces déplacés empêchés de regagner leurs maisons derrière la "ligne jaune"

Publicité

"Même si ce n'est que pour monter une tente devant la porte" de sa maison détruite, Hani Abou Omar voudrait revenir chez lui. Mais ce déplacé, comme des milliers d'autres dans la bande de Gaza, est contraint de rester dans une tente.

Sa maison se situe au-delà de la "ligne jaune" qui délimite la zone derrière laquelle l'armée israélienne s'est repositionnée depuis le cessez-le-feu le 10 octobre. Elle s'étend du nord au sud, à travers plusieurs villes et des blocs d'habitations.

Des habitants ont indiqué à l'AFP ne pas connaître clairement les limites exactes de la ligne jaune que l'armée a commencé à matérialiser avec des blocs de béton jaunes. Plusieurs incidents mortels ont été recensés, l'armée israélienne évoquant des tirs pour éliminer des "menaces".

"Des jeunes hommes de notre famille ont risqué leur vie, ils sont allés inspecter les destructions dans notre région et nous ont dit que ma maison était détruite. Toute ma vie j'ai travaillé, gagné ma vie et fait tout ce que je pouvais pour construire une maison", se désole le quadragénaire.

Malgré tout, "j'aimerais pouvoir retourner à Beit Lahia", dit Hani Abou Omar, car "vivre ici dans les tentes est insupportable" et "nous souffrons de maladies de peau et du manque d'eau", décrit-il.

Hani Abou Omar reste donc avec sa famille dans l'une des dizaines de tentes de plastique blanches ouvertes aux vents, alignées dans la zone d'al-Zawayda près de Deir el-Balah (centre).
 

Quelques couvertures sont tendues devant l'entrée de la tente familiale pour un semblant d'intimité.

La cuisine se prépare dans des marmites posées à même le sable, tout comme la cafetière ou les tasses que boivent ses enfants, assis par terre.

Non loin dans l'enfilade de tentes qui s'étire sur des centaines de mètres, une femme est en train de faire cuire du pain dans un four de fortune fait de parpaings.

Camps de fortune 

Des centaines de milliers de Palestiniens déplacés par les combats et bombardements sont retournés depuis le 10 octobre dans le nord de Gaza, peinant souvent à retrouver leur logement dans les ruines laissées par la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.

Ailleurs, des milliers d'autres ne peuvent regagner leurs logements, l'armée israélienne appelant régulièrement "à ne pas s'approcher des troupes déployées dans la zone".

Seuls 10% des personnes déplacées à l'intérieur de la bande de Gaza résident dans des bâtiments de l'Unrwa (agence onusienne pour les réfugiés palestiniens) transformés en camps de fortune, "la majorité reste dans des sites surpeuplés et improvisés, dont beaucoup ont été mis en place spontanément dans des zones ouvertes ou dangereuses", indique dans un communiqué jeudi le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), qui cite le regroupement des acteurs humanitaires opérant dans le domaine des abris à Gaza.

De son côté, la Défense civile, service de secours opérant sous l'autorité du Hamas, a exhorté vendredi les personnes déplacées à "sécuriser correctement leurs tentes, en renforçant les cordes et les piquets, en particulier ceux situés près du littoral", et à éviter de se réfugier dans des bâtiments bombardés ou qui risquent de s'effondrer.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !