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A Gaza, «on ampute des gamins sans anesthésie» faute de médicaments, dénonce Médecins du monde

A Gaza, les médecins "opèrent à même le sol" et pratiquent des césariennes ou des "amputations de gamins sans anesthésie" du fait du manque de médicaments, a dénoncé lundi Médecins du monde (MDM), qui craint une surmortalité infantile "exponentielle" à très court terme.

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Alors que le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un dernier bilan de 8.306 tués, dont 3.457 enfants, dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre avec Israël, ce petit territoire enclavé est "dans une perspective à terme qui est critique", s'est inquiété Jean-François Corty, le vice-président de cette ONG, sur la radio RTL.

L'armée israélienne bombarde incessamment Gaza en représailles après l'attaque le 7 octobre sur son territoire des combattants du mouvement islamiste palestinien, qui ont tué plus de 1.400 personnes, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations.

Depuis le 9 octobre, ce petit territoire surpeuplé est en outre soumis à un "siège complet" qui prive ses 2,4 millions d'habitants d'eau, de nourriture et d'électricité. L'aide internationale y arrive au compte-goutte.

Si MDM, qui compte une vingtaine de salariés sur place, "condamne" les "atrocités (...) inqualifiables" du Hamas commises le 7 octobre, "il faut condamner aussi le fait qu’aujourd’hui on assoiffe, on affame, on bombarde des gens sans perspective de sortie d’un territoire de 300 km2", s'est indigné M. Corty.

"On passe d’une prison à ciel ouvert à un charnier à ciel ouvert. Ce sont des milliers de morts civils, des centaines d’aidants qui n’ont rien à voir avec des terroristes qui sont en train de mourir sous les bombes", a-t-il affirmé.

Dans les hôpitaux, privés de médicaments du fait du blocus, les médecins soignent "comme ils le peuvent, à même le sol, sans antalgiques, sans anesthésiants, ils font des césariennes sans anesthésie, des amputations de gamins sans anesthésie", a déclaré le vice-président de l'ONG.

Sans électricité, et avec des groupes électrogènes "quasiment plus opérants" faute de carburant, les opérations se font souvent "à la lampe torche, quand on peut encore recharger son téléphone", a-t-il ajouté.

Du fait d'un manque d'eau potable, "les gens boivent de l’eau de mer, les gens de mon équipe ont des diarrhées, leurs gamins dans quelques jours seront déshydratés", a encore insisté Jean-François Corty, qui met en garde contre une "mortalité exponentielle" chez les enfants de Gaza "dans les jours qui viennent", du fait des bombardements, mais aussi de "toutes ces maladies de base qu’on ne pourra plus soigner".

© Agence France-Presse

 

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