Ce dimanche 8 septembre, la célébration de la fête Ganesh Chaturthi atteint son apogée avec l’immersion des statuettes du dieu Ganesh. C’est un véritable voyage spirituel qui plonge au cœur de traditions millénaires et de leçons de vie intemporelles.
Om Gan Ganapataye Namo Namah, Shree Siddhi Vinayak Namo Namah, Ashtavinayak Namo Namah, Ganapati Bappa Moraya… » Ce mantra, récité en boucle dans les temples et les foyers, est réputé pour apporter clarté d’esprit, succès et protection. Il a accompagné les milliers de fidèles de foi marathi et hindou qui, le samedi 7 septembre, ont passé la nuit à vénérer le dieu Ganesh, tout en lui offrant des offrandes.
Le Dimanche/L’Hebdo a souhaité en savoir plus sur les significations symboliques de Ganesh Chaturthi, célébrée ce dimanche 8 septembre, les préparatifs qui l’ont précédée et l’importance de Ganesh au sein de la communauté marathi à Maurice. Kushant Maharkar Mahadooa, secrétaire général de la Marathi Oopkaree Sabha, regroupant les fidèles de Curepipe, Mare-d’Albert, Dagotière, Belle-Rose et Mont Fertile, nous éclaire sur cette célébration.
Ganesh Chaturthi, l’une des fêtes les plus importantes de l’hindouisme, rend hommage à Ganesh, dieu de la sagesse et de l’éveil spirituel. Elle marque le quatrième jour de la nouvelle lune du mois de Bhaadrapad (août/septembre), dit « Vinayak Chaturthi ». Le quatrième jour après la pleine lune est appelé « Sankashta Chaturthi ».
Chaque mois connaît deux « Chaturthi », explique Kushant Maharkar Mahadooa. « ‘Chaturthi’ est un terme sanskrit qui signifie quatrième jour. Il se réfère aux jours du cycle lunaire consacrés à la célébration de divers dieux et déesses. » C’est celui dédié à Ganesh qui est célébré avec le plus d’enthousiasme. Selon les textes sacrés, c’est lors de ce « Chaturthi » que Ganesh a reçu toutes ses vertus, et sa tête d’éléphant. Cependant, cette fête ne se limite pas à un récit mythologique ; elle renferme de nombreux enseignements universels. « Au-delà des festivités, Ganesh Chaturthi est une occasion de méditer sur l’humilité, la force intérieure et le cycle de la vie. »
En effet, selon Kushant Maharkar Mahadooa, Ganesh Chaturthi est une métaphore du cycle de la vie. « L’arrivée d’une statue d’argile dans nos foyers est comparable à la naissance d’un nouveau membre de la famille », souligne-t-il. Les offrandes de nourriture, de bijoux et de vêtements, faites avec dévotion, symbolisent les différentes facettes de notre existence : les plaisirs simples, les biens matériels et les aspirations spirituelles.
Les chants dévotionnels et les danses traditionnelles, comme les « Jhakri », expriment notre gratitude envers Ganesh et célèbrent les bénédictions qu’il nous accorde.
Le Visarjan, l’immersion des statuettes de Ganesh dans les cours d’eau, revêt une signification profonde. En prononçant « Ganpati Bappa Morya, Pudchya Varshi Lawkar Ya » (Gloire à toi, dieu Ganesh, reviens bientôt l’année prochaine), nous évoquons le cycle de la vie et de la mort. Cette immersion symbolise notre propre retour à l’essence universelle, un peu à l’image de l’âme qui, selon les croyances hindoues, renaît après chaque vie, guidée par le karma, souligne-t-il.
Les préparatifs de Ganesh Chaturthi ont commencé bien avant la fête, avec un jeûne rigoureux débutant à Naag Panchami, un mois avant la célébration. « Le jeûne doit également être observé pendant 10 jours après la fête. Les fréquences divines de Ganesh se manifestent jusqu’à Anant Chaturdashi, le 14e jour de la lune du mois de Bhaadrapad, justifiant ce jeûne prolongé », précise Kushant Maharkar Mahadooa.
Au cœur de ces préparatifs, la création de la « murthi », la statue de Ganesh, occupe une place centrale. L’argile, soigneusement sélectionnée et purifiée, est façonnée avec dévotion par des artisans qualifiés. Chaque détail de la sculpture est pensé pour représenter fidèlement le dieu. Une fois sèche et peinte, la « murthi » trouve sa place dans un « Gaddi », un espace spécialement aménagé et décoré pour accueillir la divinité dans le foyer ou au temple. « C’est dans cet endroit que le dieu Ganesh a résidé depuis le rituel dit ‘Sthapna’, lors duquel les prêtres insufflent la vie au dieu Ganesh jusqu’à l'immersion ce dimanche », soutient Kushant Maharkar Mahadooa.
Parallèlement, les groupes de Jhakri s’entraînent intensément depuis environ six à huit semaines pour offrir des danses traditionnelles uniques et envoûtantes. La musique et les chorégraphies sont soigneusement élaborées pour célébrer Ganesh de la plus belle manière. « Ils ont fait preuve de beaucoup de créativité en recherchant des rythmes pour concevoir un Jhakri unique, tout en parcourant l’île pour aller dans les temples et dans les maisons accueillant le dieu Ganesh pendant ces jours de fête », souligne-t-il.
La cuisine, elle aussi, joue un rôle essentiel. Les délices préférés de Ganesh, comme les kanawla, les modak et les laddoos, sont préparés avec amour. « Tous ces gâteaux ont d’abord été offerts au Dieu Ganesh, puis distribués aux dévots tout au long de la journée et de la nuit de prières jusqu’au jour de la cérémonie de l’immersion. »
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