Il est 17 heures. Le restaurant Gaby ouvre ses portes. L’ambiance est conviviale. Les clients viennent surtout pour déguster le curry d’agneau.
Dans la région de Petit-Verger, à Saint-Pierre, quand ils ont une fringale, les noctambules savent qu’ils peuvent se rendre au restaurant Gaby. La particularité de l’établissement c’est qu’il est ouvert tous les jours de 17 à 23 heures, sauf le mardi. Ici, l’on se retrouve souvent entre amis autour d’un verre avec un bon poulet croustillant et d’autres snacks. Ceux qui viennent pour un plat consistant se rabattent sur le curry d’agneau, une spécialité de la maison, dont le gérant Harris Mungur (48 ans) garde jalousement le secret.
Dès son plus jeune âge, Harris Mungur se passionne pour la cuisine. Son rêve est de devenir entrepreneur et d’avoir un établissement à son nom. Son père est sa source d’inspiration. Enfant, il l’aidait aux tâches dans la boutique familiale. C’était un système de restauration à petite échelle.
Aux côtés de son père, il apprend les ficelles du métier. Gagnant de l’expérience au fil des années, en 2006, Harris Mungur décide de rénover la boutique après la mort de son père et d’en faire un restaurant. D’ailleurs, c’est en hommage à son père, plus connu sous le sobriquet de Gaby, qu’il donnera ce nom à l’établissement.
« C’était le surnom que ses clients lui avaient donné à l’époque. Il m’a tout appris. Il y a un lien très fort qui m’unit à ce restaurant », confie-t-il.
Si l’emplacement lui a été légué par son père, Harris Mungur a tout de même dû investir environ Rs 500 000 dans sa rénovation. Un travail de longue haleine, mais nécessaire, car il fallait aménager un espace professionnel pour accueillir les clients. Parallèlement, il a injecté des fonds dans l’acquisition de matériels de cuisine et d’équipements coûteux, comme un bain-marie professionnel qui permet de garder bien au chaud les repas préparés avant le service. « Il ne faut pas faire les choses à moitié. Chez Gaby, le client a droit à une cuisine goûteuse, mais tout se fait dans un cadre professionnel », soutient-il.
Une carte étoffée
La carte du restaurant est étoffée. Le client a le choix entre une dizaine de snacks, dont l’incontournable poulet croustillant, et des plats typiquement mauriciens que le maître des lieux a revisités à sa façon. « Pour concevoir mes plats, je me suis inspiré des différentes cultures culinaires que l’on trouve à Maurice », dit-il.
Parmi les spécialités de la maison, outre le curry et le sauté d’agneau, l’on retrouve du salami de poulet, de la crevette à la sauce rouge, du vindaye de poisson et d’ourite, des tripes de bouc et du bœuf sauté. Ces plats sont généralement accompagnés de tranches de pain, de riz blanc ou de farata. Ensuite, il y a les plats communs comme les nouilles bouillies ou frites, le mee foon, le riz frit et le bol renversé.
« Les clients viennent surtout pour nos spécialités. Par exemple, le curry d’agneau, qui est le plat signature, s’écoule rapidement », ajoute notre interlocuteur.
Quelle est la recette de son succès ? À cette question, Harris Mungur fait ressortir qu’il mise sur un service impeccable et qu’il met un point d’honneur à rester courtois vis-à-vis de ses clients. « Il faut savoir accueillir le client et que le service rapide soit rapide. Aussitôt la commande prise, il ne faut pas qu’il attende trop longtemps avant d’être servi. Il faut aussi surprendre le client par la qualité gustative des plats. C’est une façon de le fidéliser. Dans la restauration, la réputation est tout », ajoute-t-il.
Depuis qu’il a pris les rênes du restaurant familial, Harris Mungur dit n’avoir pas vraiment connu de mauvaise passe. Certes, il y a eu des bas, mais c’est valable pour tout entrepreneur. Dans son cas, il a su toujours gérer les situations difficiles. « Mon père était restaurateur. L’expérience que j’ai eue à ses côtés m’a beaucoup aidé. D’où ma capacité à faire face aux problèmes qu’un restaurant rencontre inévitablement », souligne-t-il.
Harris Mungur n’est pas de ceux qui s’endorment sur leurs lauriers. Bien que son restaurant soit bien équipé, il pense à l’avenir investir dans l’acquisition de nouveaux équipements, car l’amélioration du service doit être permanent, insiste-t-il.
Par ailleurs, il projette d’agrandir son restaurant en construisant un étage, mettant ainsi à la disposition de ses clients une salle plus grande, plus moderne, plus spacieuse. Dans le même temps, il compte investir dans des téléviseurs, des chaises et tables de luxe. Et pour améliorer l’expérience-client, il pense à un système de jeux de lumière. Car, dit-il, le spectacle ne doit pas être uniquement dans l’assiette.
Le profil de la clientèle
Le restaurant Gaby est ouvert tous les jours à partir de 17 heures. Il compte une quarantaine de couverts. La grosse majorité de ses clients appartiennent à la gent masculine. « Les hommes sont le plus habitués aux restaurant de nuit », explique-t-il. Hormis les Saint-Pierrois, l’établissement accueille des clients des régions alentours comme Moka. D’autres viennent de beaucoup plus loin.
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