Fuites d’informations «sensibles» : le NSS se débarrasse de ses «taupes» présumées

Dix agents du National Security Service ont été priés de plier bagage jeudi. Cela, après que la direction de l’organisme a appris qu’ils sont à l’origine de « fuites d’informations sensibles pouvant nuire au gouvernement ». Leurs téléphones portables avaient été mis sur écoute. Ce qui a permis de les confondre.

La direction du service de renseignements (NSS) se débarrasse de ses « taupes » présumées. Motif : des opérations et des décisions prises par la direction, qui devaient rester secrètes, ont fuité et ont été récemment publiées dans la presse. Selon des renseignements, la direction de l’organisme a eu vent que des « taupes » sévissaient. Ces agents, avance un inspecteur du NSS, auraient divulgué tout ce qui se passait lors des réunions ou encore sur le terrain à des journalistes. Ils en auraient aussi parlé en public. Ce que le NSS a mal digéré. Les téléphones portables des « taupes » ont été mis sur écoute pendant quelques semaines. C’est ainsi qu’ils ont été démasqués.

La divulgation d’informations portant sur la restructuration du NSS et sur l’acquisition de nouveaux appareils visant à améliorer le service a été très mal digérée par les responsables de cette cellule. Il y a ensuite eu deux importantes réunions durant lesquelles la direction du NSS n’a pas caché son mécontentement par rapport à ces fuites d’informations. Les agents auraient été sommés de ne rien dévoiler.

Le National Security Service, pour rappel, a pour mission de s’assurer de la sécurité de l’État. L’organisme est composé d’environ 150 hommes répartis dans huit divisions (Nord/Sud/Est/Ouest/Plateau Central/Port-Louis/aéroport SSR de Plaisance/Rodrigues). Le QG est basé aux Casernes centrales, dans un bâtiment clôturé et équipé de caméras de surveillance. 

Chaque division dispose d’une dizaine d’agents, sauf pour l’Est et l’Ouest qui en comptent une quarantaine. Cela, en raison du nombre de régions et de la superficie couvertes. Port-Louis est la plus petite juridiction avec une douzaine d’hommes. L’article 18 de la Police Act de 1974 aborde les fonctions du NSS. Selon le document, les officiers doivent obtenir des renseignements pour ensuite les communiquer à qui de droit, cela dans l’intérêt de la sécurité nationale. Ils sont également appelés à fournir des informations au Premier ministre ou vers n’importe quel individu désigné par le PM. 

Le Défi Quotidien a sollicité la direction du NSS jeudi, mais en vain. Nous nous sommes donc tournés vers l’inspecteur Shiva Coothen, de la cellule de presse de la police. Il dira ne pas être au courant de l’émission du Routine Orders, indiquant le transfert des officiers vers d’autres unités. « Les transferts au sein de la force policière sont courants. Touletan ena transfer dan la polis », a-t-il dit.