L’Hôtel du gouvernement en est convaincu. Vishakam Cunee n’aurait jamais pu utiliser le passeport de son frère cadet pour rallier Madagascar le lundi 23 janvier dernier si ce document contenait des données biométriques. Le présumé trafiquant de drogue aurait été vite démasqué par les agents du Passport and Immigration Office (PIO) chargés de procéder aux vérifications d’usage au SSR International Airport (SSRIA), à Plaisance.
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Remis en liberté conditionnelle par le tribunal de Mapou en décembre en attendant que son procès pour culture de Rs 7 millions de gandia ne soit appelé devant les Assises, ce skipper de Cap-Malheureux a préféré fuir la justice. L’Adsu de Grand-Baie avait perquisitionné la maison qu’il louait à St-François, Grand-Gaube, le 9 septembre 2015.
Outre les 2 273 plants de gandia d’une taille variant entre 5 et 80 cm qu’il cultivait dans trois chambres à coucher, des graines de gandia, une certaine somme d’argent, un carnet détaillant ses transactions ainsi qu’une balance électronique avaient été saisis. La « disparition » de l’accusé avait été rapportée dans la soirée du lundi 23 janvier 2017 car il ne s’est jamais présenté au poste de police de Grand-Baie comme le stipulait l’une des conditions de sa remise en liberté.
Inculpé d’entente délictueuse en vue d’aider un tiers à usurper son identité lundi, Shanmuganaden Cunee a été placé en détention préventive. Une enquête ouverte au niveau du PIO indique que l’agent qui a vérifié son passeport le lundi 23 janvier 2017 n’a pas remarqué de grosses différences entre ce dernier et son frère dont le passeport est en possession des autorités depuis son inculpation. On explique à l’Hôtel du gouvernement que la photo de Shanmuganaden était « vieille » et que l’agent n’y a vu que du feu. D’autant qu’il était « débordé » car ses collègues et lui-même étaient en effectif réduit ce jour-là.
À ce jour, sur les 18 comptoirs de l’Immigration, seuls sept sont occupés par le PIO. Avec environ 5 000 documents de voyage à vérifier par jour à l’aéroport, les policiers sont vite sous pression. « Un passeport biométrique leur aurait grandement facilité la vie et éviterait qu’une personne sous le coup d’une interdiction de quitter le territoire ne prenne la fuite », explique une source à l’Hôtel du gouvernement. Elle rappelle que le passeport biométrique doit être vite adopté par Maurice pour être conforme aux directives de l’International Civil Aviation Organisation.
De plus, d’ici 2021, aucun voyageur ne pourra entrer aux États-Unis sans un tel document. Avec l’affaire Vishakam Cunee et en attendant le passeport biométrique, le PIO va revoir son protocole. Une enquête sera effectuée sur l’entourage de toute personne sur liste rouge afin d’éviter qu’elle « n’emprunte » un passeport pour se faire la malle.
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