Selon des recoupements d’informations, une liste de hauts cadres fortement soupçonnés d’être des taupes potentielles a été dressée. L’enquête interne instituée par la Mauritius Post est étroitement surveillée par le ministère des TCI.
Le Dimanche/L’Hebdo est en présence d’informations selon lesquelles des suspensions sont à prévoir à la Mauritius Post. Cela fait suite, fait-on comprendre, à la fuite de la lettre de dénonciation du Postal Officer concernant l’opération de la Special Striking Team (SST) menée le 19 juin dernier, au cours de laquelle les frères Bissessur et Doomila Moheeputh ont été arrêtés.
Le Défi Quotidien du lundi 3 juillet avait annoncé le lancement d’une enquête interne par la direction de la Mauritius Post. L’objectif de cette enquête est de déterminer les motivations du Postal Officer, ainsi que l’origine de la fuite de la correspondance manuscrite dans la presse. Cette enquête interne est étroitement surveillée par le ministère de tutelle, à savoir le ministère des Technologies de l’information, de la communication et de l’innovation (TCI). Une liste de hauts cadres fortement soupçonnés d’être des taupes potentielles a également été dressée.
« Nous finirons par savoir qui sont ceux qui ont fuité la lettre de dénonciation et les auteurs seront suspendus », fait-on comprendre. Le Dimanche/L’hebdo a tenté d’obtenir une déclaration de la direction de la Mauritius Post tout au long de la journée de samedi. Mais en vain.
Dans la lettre de dénonciation, le Postal Officer indique qu’il se trouvait sur son lieu de travail, au bureau de Passenger Air Transport Services (PATS) de Plaine-Magnien, lorsqu’il a été informé (NldR : par le biais d’un officier de l’Anti-Drug and Smuggling Unit- Adsu et des officiers de la Customs Anti-Narcotics Section- CANS) qu’un colis suspect en provenance d’Allemagne (sous le ‘Despatch No. 179) était attendu. « Je les ai informés que le sac est arrivé. Ils se sont approchés de moi. Zot inn dir mwa donn sak-la. Je leur ai répondu que je ne suis pas en mesure de leur remettre le sac, parce que c’est une propriété de la Mauritius Post. Zot inn dir mwa zot pou pran sak-la zis pou ‘scanning’ », avance le Postal Officer.
Au dire de l’employé de la poste, il aurait ensuite pris contact avec son supérieur hiérarchique, soit l’Area Manager. « C’est sur l’insistance des officiers de l’Adsu et de la CANS que j’ai remis le sac. Mo finn dir ki zot bizin fer ‘scanning’ dan mo prezans. Apre ‘scanning’ bann-la inn dir bizin ouver sak-la dan mo prezans. J’ai refusé. J’ai appelé mes supérieurs hiérarchiques pour la seconde fois. Bann-la inn dir bizin enn ‘warrant’ (…) Quelques heures plus tard à ma grande surprise, une vingtaine d’éléments de la SST ont fait irruption. Ces derniers m’ont encerclé (…) », poursuit le dénonciateur. Selon lui, l’assistant surintendant de police Ashik Jagai, qui dirige la SST, aurait insisté pour obtenir le sac et lui aurait déclaré qu’il ne recevait d’ordre de personne.
Trois colis
Le Postal Officer relate que, par la suite, les éléments de la SST se seraient emparés du sac et se seraient enfermés dans l’entrepôt. « Zot finn poz sak-la lor enn latab. Zot inn ouver sak-la ek zot finn fer apel mwa (…) Dan sak-la ti ena trwa bwat parsel ki adrese a trwa dimoun diferan. Ti ena enn bwat ladan ki adrese a enn denome A.S. ki sipoze livre a Avenue des Tulipes a Quatre-Bornes (…) », allègue le Postal Officer dans sa lettre.
Selon lui, l’exercice s’est déroulé « under camera ». La CANS, ajoute-t-il, aurait ensuite effectué un test et confirmé qu’il s’agissait bien de drogue. « Zot inn fer mwa sign lor enn anvlop kot zot inn sel ladrog-la. Finalman zot inn prepar enn ‘dummy’ dan mo labsans pou ki zot remet li dan sak lapost-la pou livrezon », poursuit-il.
Et le Postal Officer de conclure : « Une fois à Port-Louis, lorsque j’ai remis tous les colis au douanier du bureau de poste, je ne sais rien des procédures qui ont suivi. »
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